Végétal : l’arbre à fraises, nouvelle collection star de Nantes

Dernière mise à jour 16 mai. 2025

Après le camélia et le magnolia, l’arbousier - qu’on appelle aussi arbre à fraises - est la nouvelle collection botanique en vue de la Cité des ducs. Le Conservatoire des collections végétales spécialisées vient de la hisser au rang de « collection agréée ».

  • Un arbousier impressionnant est visible devant la Manufacture des tabacs, à Nantes.
    Un spécimen impressionnant d’Arbutus ×andrachnoides trône sur la voie publique, devant la Manufacture des tabacs, à Nantes. © Loïc Gatteau

Déjà reconnue nationalement pour ses collections de magnolias et camélias, la Ville de Nantes démontre une nouvelle fois son engagement en faveur de la diversité végétale. Le 16 mai 2025, le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS) lui a officiellement décerné le label « collection agréée » pour sa collection d’Arbutus, unique en France. Le CCVS est une association créée à l’initiative de scientifiques et de botanistes amateurs passionnés. Elle recense et évalue les grandes collections botaniques et horticoles françaises, afin de protéger le patrimoine végétal.

D’où vient l’arbousier ?

Cet arbuste (Arbutus, en latin) à plusieurs troncs et au feuillage persistant, est un classique de la flore méditerranéenne. Symbole d’éternité pour les Romains en raison de son feuillage toujours vert, il est répandu dans toute la partie occidentale du pourtour méditerranéen, ainsi qu’en Amérique. Le genre ne comporte que 12 espèces au total, 4 méditerranéennes et 8 américaines. Une seule est présente à l’état naturel en France, l’Arbutus unedo. On le retrouve à l’état sauvage jusqu’au sud de la Vendée, mais il est largement cultivé en Bretagne et sur le littoral de Loire-Atlantique.

Pourquoi est-il surnommé « l’arbre à fraises » ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’arbousier appartient à la même famille que la bruyère, les myrtilles ou les rhododendrons (les Éricacées). Son surnom provient de ses fruits, dont l’aspect et la couleur (vert, orange, puis rouge), rappellent la fraise. Particulièrement décoratives et prisées des oiseaux, ces « arbouses », issues des fleurs de l’année précédente, sont comestibles. Légèrement sucrées, elles se dégustent quand elles deviennent rouges et molles, vers la fin de l’automne. 

Où voir les plus beaux spécimens cultivés à Nantes ?

Comme les magnolias et les camélias, les arbousiers sont répartis dans plusieurs parcs et jardins emblématiques de la Cité des ducs : 80 % de la collection est visible dans l’Arboretum du Cimetière-Parc, les autres au parc du Grand-Blottereau, au parc floral de la Beaujoire, ainsi qu’au Jardin des Plantes. Le spécimen le plus spectaculaire, âgé d’une cinquantaine d’années, se dresse sur la voie publique, devant la Manufacture des tabacs. Au total, 41 spécimens composent la collection nantaises labellisée par le CCVS, représentant cinq espèces (dont une récemment introduite) : quatre hybrides – dont deux naturels – et un cultivar (c’est-à-dire obtenu en culture par sélection).

Une essence prisée pour sa beauté et sa résistance au changement climatique

Ce petit genre est très intéressant d’un point de vue paysager. « Contrairement à certaines essences de nos collections qui sont magnifiques pendant une semaine lorsqu'elles fleurissent, les arbousiers sont beaux toute l’année », apprécie James Garnett, jardinier-botaniste du Cimetière-Parc. Leur forme est harmonieuse, leur taille raisonnable (3 à 5 mètres), l’écorce de la plupart des espèces mue et s’écaille en été, et offre des couleurs très variées et originales d’une saison à l’autre. La floraison est abondante en automne jusqu’au milieu de l’hiver, les arbres se parent de clochettes blanches ou roses, odorantes et mellifères. Ces plantes de climat méditerranéen sont aussi adaptées au changement climatique, précise le jardinier : « Les arbousiers sont très résistants. Contrairement aux camélias et aux magnolias habitués à un climat doux et humide, ils supportent aussi bien les étés chauds, la sécheresse que les hivers rigoureux, des conditions extrêmes qui seront à l'avenir de plus en plus fréquentes. »

  • Un tronc d'arbousier au Cimetière-Parc, à Nantes.
    Arbuste à plusieurs troncs et au feuillage persistant, l’arbousier était un symbole d’éternité pour les Romains en raison de son feuillage toujours vert. © Loïc Gatteau

Focus sur 7 espèces cultivées à Nantes

  • Une feuille d'arbousier dans l'Arboretum du Cimetire-Parc de Nantes.
    La plus grande partie des arbousiers de la collection nantaise sont cultivés dans l’Arboretum du Cimetière-Parc. © Loïc Gatteau