Après une première édition réalisée dans un temps contraint, l’équipe du Voyage à Nantes (VAN) a mis sur pied pour 2023 un Voyage en hiver en version grand format. « 2022 était une belle édition mais ce qui manquait, c’était l’appréhension d’un ensemble, d’un tout, reconnaît Jean Blaise, directeur du VAN. On a fait notre autocritique et on a décidé de proposer un parcours comme on le fait en été, avec une carte, des points à relier... On a a aussi densifié, mis beaucoup plus de lumières. »
Sur le fond, l’idée est toujours de « réinventer les fêtes d’année », en faisant appel à la culture et à la créativité, pour un événement « responsable dans sa production et à l’image du pas de côté qui lui est propre » : « Les structures qui nous accompagnent sont majoritairement nantaises, précise Fabrice Roussel, président de la société publique locale et 1er vice-président de Nantes Métropole. On est aussi ambitieux sur la sobriété énergétique ».
Un parcours lumineux dans le centre-ville
Si effectivement, la consommation énergétique a baissé de 45 % par rapport aux années précédentes, le parcours lumineux La Nuit je vois, conçu par Vincent Olinet, prend de l’ampleur. Sont annoncées de nouvelles créations et la mise en place d’un parcours, du château au secteur Copernic. « On reprend les éléments produits à Sainte-Luce mais plutôt que de les disperser, on se recentre sur les rues commerçantes pour révéler le patrimoine nantais : consoles, mascarons... » explique Amélie Evrard, chargée de projets au VAN. Le parcours sera « matérialisé » grâce à l’éclairage des rues, modifié par des filtres de couleur. Il reliera 35 façades qui bénéficient d’un nouvel éclairage ornemental, mettant en valeur leurs éléments architecturaux. De nouvelles sculptures lumineuses apparaissent aussi en ville, comme ce mouflon présent autrefois dans une sculpture animalière du Jardin des Plantes, ou ces chimères ailées inspirées du fronton du Muséum et exposées rue du Calvaire.
Des cloches suspendues
Ce sera une vision aussi surprenante que poétique. « Quatre cloches montrées juste au-dessus de l’eau des douves du château, qui vont sonner et créer une ambiance très particulière », annonce Jean Blaise. Ces cloches, gravées par des artistes et prêtées par l’abbaye royale de Fontevraud, intègrent l’œuvre sonore À Flots d'airain, du plasticien Dominique Blais. Le concept ? Les cloches des églises nantaises vont sonner toutes les heures, de 9h à 21h, et leur tintement déformé par des filtres sonores sera reproduit sur les ponts de Loire et dans les douves du château. Des mouvements d’ouest en est forment une vague sonore à l’échelle de la ville. Des concertos bonus, à Saint-Nicolas et Sainte-Croix, sont annoncés tous les jours à 13h13 et 17h17. Pour les apprécier pleinement, rendez-vous sur les places du Change, Sainte-Croix ou Félix-Fournier.
Mon Manège éternel et Petite maman Noël
Le graphiste nantais Quentin Faucompré avait jeté en 2022 son dévolu sur le manège à rails installé chaque année place du Bouffay. Ses variations autour de la figure du bonhomme de neige, avec son nez en carotte, se poursuivent. Amélie Evrard annonce pour 2023 « quelques petits ajouts ». Il faudra traverser la ligne de tramway pour aller découvrir près de l’Autre Marché une nouveauté, Petite maman Noël, signée Valérie Barré : « Une sculpture en résine, suspendue et auréolée de lumières, à la fois normale et extraordinaire, bienveillante et douce dans son jogging ! »
Le Voyage en hiver côté cuisine
Toujours au château, des Goûters du Voyage seront proposés dans les yourtes de l’exposition Gengis Khan. « On a saisi cette opportunité pour proposer sur le temps des vacances scolaires, tous les après-midi et toutes les heures, un goûter typique d’un pays préparé par des gens en exil : la Mongolie, l’Iran, l’Ouzbékistan, l’Afghanistan, la Corée. Des gastronomies qu’on connaît peu ! » sourit Richard Baussay, chargé de promotion culinaire au VAN. En hors-d’œuvre, le 2 décembre, est programmée une nouvelle nocturne à Talensac – une halle à tapas éphémère, particulièrement courue.
Une fanfare rock et une chorale pop
Pas de festivités de fin d’année sans musique, et la chorale « pop et feel good » Y Birds, regroupant 120 amateurs, rejoint le Voyage en hiver pour quatre représentations les samedis 2, 9, 16 décembre et 6 janvier. The Green Line Marching Band, fanfare rock réunissant la crème des musiciens nantais, sera elle aussi présente pour deux déambulations en ville, au départ du pont-levis du château, les dimanches 17 décembre et 7 janvier. Les deux formations sont réunies exceptionnellement pour l’inauguration du Voyage en hiver, samedi 25 novembre à 17h dans les douves.
Les grands classiques de Nantes en fêtes
Ils seront présents avec leurs milliers d'idées cadeaux : le Marché de Noël déploie près de 180 chalets de bois sur les places du Commerce et Royale (du 23 novembre au 30 décembre). L'Autre marché, organisé par les Ecossolies, s'installe à nouveau Carré Feydeau (1er au 23 décembre) avec des nouveautés : un marché paysan et un espace « seconde main ».. Les associations de commerçant Plein centre et Unacod déclineront diverses animations de Noël (spectacles, tombolas, marchés thématiques...). Et c'est comme chaque année grâce à la Commune libre du Bouffay que les plus petits pourront retrouver le Père Noël, samedi 9 décembre à partir de 17h rue du Vieil-Hôpital.
Combien coûte le Voyage en hiver ?
En 2022, Nantes Métropole avait consacré un budget de fonctionnement de 600 000 € à l’événement, et prévu 800 000€ d’investissement pour les 5 ans que dure la délégation de service public (soit 160 000 €/an). « Conscient qu’il fallait faire passer un cap, le conseil métropolitain a adopté en juin une subvention d’investissement complémentaire et exceptionnelle de 340 000 € pour une édition plus dense », précise Fabrice Roussel, avant de rappeler qu’« une grande partie du budget du VAN revient ensuite dans l’économie locale ». Notamment dans les commerces du centre-ville : « Dans certains boutiques, les fêtes représentent jusqu’à 30 % des chiffres. C’est avec des propositions qualitatives, différentes, que l’on attire une clientèle supplémentaire », souligne Gildas Salaün, adjoint nantais délégué aux commerces.