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En bords de Loire, la transformation du Bas-Chantenay devient visible

ActualitésPublié le 19 octobre 2022

L’ancien quartier des usines est en pleine évolution à l’ouest de Nantes. Nouvelles activités et logements, jardins, reconquête des berges, restauration du patrimoine… Le point, en images, sur les nouveautés de ce projet urbain singulier.

La cale Dubigeon, centre historique de la plaine industrielle du Bas-Chantenay, est aujourd’hui le cœur vivant de ce quartier en pleine mutation, avec sa brasserie, son chantier de réparation navale et les structures culturelles qu’elle abrite. © Jérémie Lusseau pour Nantes Métropole Aménagement
La cale Dubigeon, centre historique de la plaine industrielle du Bas-Chantenay, est aujourd’hui le cœur vivant de ce quartier en pleine mutation, avec sa brasserie, son chantier de réparation navale et les structures culturelles qu’elle abrite. © Jérémie Lusseau pour Nantes Métropole Aménagement

Longtemps caché, resté dans son jus, le Bas-Chantenay voit s’aventurer de plus en plus de promeneurs depuis l’ouverture du Jardin extraordinaire au creux de la Carrière Miséry en 2019 et de la  ligne navibus qui relie la grue noire (cale Dubigeon) à la grue jaune (île de Nantes). Plusieurs lieux emblématiques de cet ancien quartier ouvrier, qui abrite près de 16 hectares de halles industrielles, ont déjà été restaurés pour faire revivre ce patrimoine. Ils accueillent des entreprises comme l’agence d’architecture AIA, installée dans l’ancienne salle à tracer qui permettait autrefois de dessiner les gabarits des coques de navires, et de nouvelles activités à l’image de la brasserie Little Atlantique Brewery (LAB), ouverte dans une huilerie du XIXe siècle à deux pas de l’ancienne cale Dubigeon. Sur le site de l’usine électrique, c’est un véritable pôle d’excellence dédié à l’économie maritime et nautique qui prend forme. Et la reconversion du quartier, confiée à Nantes Métropole Aménagement, ne fait que commencer.

Après plusieurs années d’études peu visibles, nous entrons dans une phase active de développement des différentes cales qui vont révéler le quartier

Thomas Quéro, adjoint au maire de Nantes en charge de l’urbanisme durable et des projets urbains

Le Café des usines. ©Jean-Félix Fayolle pour Nantes Métropole Aménagement
Le Café des usines. ©Jean-Félix Fayolle pour Nantes Métropole Aménagement

L’équipe conduite par l’urbaniste Bernard Reichen pour dessiner cette vaste transformation travaille sur quatre sites-clés, peuplés de hangars et de friches le long de la Loire : la Carrière, l’usine électrique, Dubigeon et Bois-Hardy. Appelés « cales » pour marquer leur proximité (un peu oubliée) avec le fleuve, ils deviennent progressivement de nouveaux lieux de rencontres et d’activités économiques, culturelles ou de loisirs. « Le Bas-Chantenay va conserver son esprit de village, mais aussi sa dominante économique », assure Thomas Quéro. Loin de chasser les industries, le projet urbain modernise peu à peu ce quartier mosaïque en intégrant toutes ces composantes : maisons de pierre et immenses silhouettes des usines, coteau verdoyant et plaine industrielle, activités de pointe, créatives ou artisanales… Objectifs ? Accompagner les évolutions économiques, construire des logements, des bureaux, des commerces, de nouveaux espaces publics, mais aussi mieux relier le quartier au centre historique de Nantes et à la Loire.

La reconquête des berges et la nature tiennent une place importante dans le projet, souligne Matthieu Théaudin, paysagiste de l’agence Phytolab, associée aux équipes de Bernard Reichen. « Nous prenons soin de protéger et de mettre en valeur la végétation et la biodiversité tout autant que le patrimoine industriel ».

© Romain Boulanger pour Nantes Métropole
© Romain Boulanger pour Nantes Métropole

Le Jardin extraordinaire prend ses aises dans la Carrière

Niché au creux de la falaise, ce parc à la végétation luxuriante, dont la cascade fait le bonheur des visiteurs (750 000 depuis son ouverture en septembre 2019), sera doté d’ici quelques mois d’une nouvelle rivière. « A terme, il se déploiera sur la totalité de la Carrière Miséry, à la place de l’Arbre aux hérons, dont le projet a été abandonné », précise Thomas Quéro. À l’instar du Jardin des plantes sorti de ses grilles pour coloniser le parvis nord de la gare, la végétation s’étendra même jusqu’à la Loire. Sur les quais, une esplanade paysagée, aménagée pour les piétons et les vélos, viendra se connecter à la promenade nantaise qui rejoint le centre-ville. Dès 2023, un nouveau cheminement sera réalisé pour rejoindre le parc des Oblates tout proche. Cette transformation des espaces publics englobe l’ancienne voie ferrée arborée, située en contrebas, pour en faire un lieu propice à la déambulation. À l’entrée du parc des Oblates, un autre « monument » du quartier est en restauration  : la Maison de l’apiculture. La rénovation des façades de ce bâtiment remarquable s’achèvera fin 2022, avant un réaménagement complet des locaux intérieurs en 2023, notamment de la miellerie qui accueille près de 3 000 scolaires par an.

 

© Jérémy Lusseau pour Nantes Métropole Aménagement
© Jérémy Lusseau pour Nantes Métropole Aménagement

La Cité des imaginaires attendue en 2028

La silhouette bardée de bleu du Cap 44 disparaîtra bientôt des bords de Loire pour laisser place à un bâtiment profondément transformé qui accueillera la Cité des imaginaires. En juin 2022, les élus du Conseil métropolitain ont voté le programme et le budget de cet équipement culturel majeur. Sur 5000 m², il réunira le musée Jules Verne, un espace d’exposition temporaire, une bibliothèque, un espace de création et de diffusion, ainsi qu’un café-boutique et une terrasse panoramique. En 2023, un dialogue compétitif va s’engager avec trois équipes de concepteurs afin de choisir le groupement qui réalisera ce centre culturel d’un nouveau genre, situé au centre d’un nouvel espace de déambulation, de loisirs et de respiration. Son ouverture est prévue en 2028, année du bicentenaire de la naissance de Jules Verne.

 

© Jean-Félix Fayolle pour Nantes Métropole Aménagement
© Jean-Félix Fayolle pour Nantes Métropole Aménagement

Un second navibus et une voie vélo nature

Côté déplacements, depuis la rentrée, la ligne Chronobus C20 a gagné 5 nouveaux arrêts et dessert le Jardin extraordinaire. Prolongée jusqu’à la Gare Maritime, elle se connecte désormais à la ligne 1 de tramway. En février 2023, le C20 desservira aussi le nouveau parking-relais (P+R) Porte de l’Estuaire (110 places à 6 minutes en bus de Dubigeon). Autres nouveautés attendues pour développer les mobilités douces et réduire la place de la voiture individuelle dans le quartier : l’ouverture d’une seconde ligne Navibus Dubigeon/Trentemoult à l’horizon 2024, et le déploiement progressif d’une « voie vélo nature » le long de la plaine.

© Guillaume Satre pour Nantes Métropole Aménagement
© Guillaume Satre pour Nantes Métropole Aménagement

Cale Dubigeon : logements et bureaux avec vue sur Loire

Cœur historique de la plaine industrielle du Bas-Chantenay, l’ancienne cale Dubigeon, où a été construit le Belem, est aujourd’hui un lieu central et vivant qui voit se développer activités culturelles, de loisirs et de création. Le Chantier de l’Esclain, qui fait perdurer la tradition de réparation navale nantaise, y voisine avec dix entreprises et une quinzaine d’associations et structures en lien avec la culture et la création. Très fréquenté depuis l’ouverture de la brasserie de la Little Atlantique Brewery et l’arrivée du navibus, le site va continuer d’évoluer. Emblème du quartier, la grue noire bénéficie actuellement d’un profond lifting. Démontée cette été, sa silhouette asymétrique se dressera à nouveau dans le paysage fin 2023, sur une estacade elle aussi rénovée. C’est à l’est de cette cale que sortiront de terre les 110 premiers nouveaux logements du quartier. Le programme immobilier, composé de quatre bâtiments, dont un immeuble de bureaux, avec des services et des activités artisanales en rez-de-chaussée, sera livré à l’horizon 2027/2028 à la place d’un ancien hangar, de part et d’autre d’un vaste cours qui sera aménagé dans le prolongement du boulevard de la Liberté jusqu’à la Loire.

© Jean-Félix Fayolle pour Nantes Métropole Aménagement
© Jean-Félix Fayolle pour Nantes Métropole Aménagement

La cale de l’usine électrique, vitrine de l’économie maritime

Un peu plus loin en allant vers le pont de Cheviré, ça bouge aussi sur la cale de l’ancienne usine électrique. Dans le prolongement de cette halle toute en briques, un nouveau bâtiment bioclimatique, nommé Le Brick, a été construit pour accueillir industries, startups et entreprises spécialisées dans le nautisme. Quatre entreprises tournées vers l’économie maritime de demain (Airseas, Wisamo, Kopadia et Finsulate) s’y sont installées depuis l’été 2021. Vitrine de l’excellence de la filière nantaise, Le Brick marque la première pierre de la transformation de cette cale, symbole du renouveau industriel. Nantes Métropole Aménagement consulte actuellement les professionnels de l'immobilier pour réaliser un second bâtiment, associant bureaux et ateliers de prototypage, avec un lieu de restauration pour les entreprises qui s’implanteront sur le site. « C'est un véritable élan qui est donné à la création d'emplois dans le quartier, tout en confortant ceux déjà présents dans le Bas-Chantenay », se réjouit Abbassia Hakem, adjointe de quartier Bellevue - Chantenay - Sainte-Anne.

© Roberto Giangrande pour Nantes Métropole Aménagement
© Roberto Giangrande pour Nantes Métropole Aménagement

Logements, jardins et services au Bois-Hardy

Situé sur le coteau, dans une zone de 4 hectares partagée entre parcelles en friches et maisons ouvrières, le Bois-Hardy est le quatrième et dernier secteur-clé du projet du Bas-Chantenay.  Depuis 2017, plusieurs temps de concertation ont été proposés par la collectivité pour associer habitants et usagers à son évolution. Ces échanges ont conduit les élus à reposer les bases du scénario initial, fin 2019. « Nous sommes repartis du site en lui-même, de ses caractéristiques et des grands défis sociaux, écologiques et économiques à relever pour penser ensemble son aménagement », explique Thomas Quéro. Moins dense, le nouveau projet, présenté par les élus en mai 2022, prévoit 270 logements environ (lots à bâtir, logements abordables, locatifs sociaux et logements privés), des bureaux et services, un parking mutualisé pour les résidents, mais aussi des activités en lien avec l’économie circulaire et plus de 12 000 m² de jardins, dont la conception sera imaginée avec les citoyens à partir de début 2023.