106 m de long, 14 m de large, 750 tonnes. C’est un ouvrage XXL qui s’apprête à enjamber l’autoroute A11 ce mardi 13 juin. Il permettra de relier les périphériques est et nord. Alors que le jour décline, deux remorques modulaires autopropulsées se mettent en route pour venir déposer la charpente du viaduc sur les piles et les culées.
« Cette charpente est constituée de 68 éléments, pré-assemblés dans une usine en Italie, et transportés par la route grâce à 25 camions, indique Guillaume Demaret, directeur des travaux pour le groupement d’entreprises Bouygues-Aximum-Colas. Une fois arrivés, ces éléments ont été assemblés par soudure. L’ouvrage a été monté à l’aide de vérins hydrauliques à 3,80 m de hauteur. Les remorques, que certains appellent mille-pattes, ont été positionnées sous la charpente. La structure a ensuite été élevée à 6,50 m de hauteur pour pouvoir passer au-dessus des piles et des culées. »
40 personnes mobilisées
L’opération de déplacement, qui mobilise 40 personnes, prend une à deux heures. La charpente effectue un lent mouvement de translation à l’aide des remorques, commandées à distance, pour être placée sur ses appuis. Les équipes observent la manœuvre depuis le viaduc Ouest – 120 m de long, 8,40 m de large – lancé début 2023.
La deuxième étape, d’une durée de 4 à 5 heures, consiste à ajuster le positionnement de l’ouvrage sur ses appuis. « C’est une opération qui demande une grande précision », souligne Éric Bon, responsable du projet pour la maîtrise d’œuvre. Et ensuite ? « Il y aura une phase de bétonnage puis la mise en place de l’étanchéité et des dispositifs de retenue. Nous devons également finaliser les bretelles d’accès. »
La mise en circulation partielle du viaduc Ouest est prévue pour la mi-septembre. Ce devrait être fin octobre pour le viaduc Est.
« Il y aura des habitudes à changer »
La mise en circulation de l’ensemble des aménagements est programmée pour le premier trimestre 2024. 90 000 véhicules circulent chaque jour sur le périphérique nord. Ces aménagements devraient permettre de gagner 30% de temps de parcours entre la porte de La Chapelle et la porte de Rennes et de réduire le trafic de 40% sur les boulevards intérieurs René-Cassin et Albert-Einstein.
« Ce nœud de la porte de Gesvres est en train d’être levé, cela va permettre de fluidifier la circulation sur l’ensemble du périphérique nord, souligne Pascal Bolo, vice-président de Nantes Métropole en charge de la circulation et du stationnement. Il y aura d’autres phases d’amélioration du périphérique, notamment sur le pont de Bellevue. Une fois ces améliorations réalisées, nous pourrons développer des voies pour le covoiturage et les transports en commun pour que les gens qui viennent de l’extérieur de la Métropole ne soient pas tout seuls dans leurs voitures. Il y aura des usages à revoir et des habitudes à changer. »