Dans la maison de quartier de la Bottière, la salle est pleine en ce mardi pour la réunion publique consacrée au projet global Bottière-Pin-Sec. Au lendemain des violences urbaines provoquées par la mort de Nahel, c’est par ce sujet que commencent les échanges, car, comme l’indique Simon Citeau, adjoint de quartier, « on a été sensibles à ce qui s’est passé, marqués par l’incendie du Centrakor, quelques feux de poubelles et départs d’incendie. Nous nous sommes mobilisés jour et nuit pour partager ces événements. » Côté habitants, plusieurs évoquent leur participation spontanée : certains ont veillé pour protéger les bâtiments qui leur tiennent à cœur, comme le Pavillon ou l’école.
Vigilance maintenue
Olivier Laigneau, sous-préfet chargé de mission politique de la ville et cohésion sociale, explique qu’une cellule de crise se réunit toutes les nuits pour répartir les forces de police selon les besoins : « Nous avons bien réussi le passage de cette période, grâce à la participation de la Ville, de la Métropole, mais aussi grâce à la mobilisation des parents, associations, commerçants et entreprises du quartier. »
Quoi qu’il en soit, les festivités de l’été sont maintenues et les temps de réunions festives seront bienvenus, « en maintenant une vigilance maximum », souligne le sous-préfet.
Bâti et cohésion sociale
Se tournant vers l’avenir proche, Pierre Quénéa, vice-président de Nantes Métropole délégué à la politique de la ville, revient au sujet initial de la réunion : « Le projet Bottière-Pin-Sec est global et concerne le bâti autant que la cohésion sociale, tout ce qui fait la vie du quartier. Il est élaboré avec les habitants, car c’est vous qui savez ce que vous attendez de ce quartier. » 117 démolitions, plus de 200 réhabilitations et 300 logements neufs sont prévus, avec un objectif : « Que ce quartier ne se replie pas sur lui-même. Il intégrera aussi des services qui amèneront des personnes de l’extérieur. »
Bassem Asseh ajoute que « la transformation des quartiers populaires est un engagement de mandat. Les aspects éducation, culture, emploi, sécurité font partie de ces transformations qui sont adaptées selon les besoins de chaque quartier. Sur l’aspect sécurité, nous recrutons des policiers municipaux et demandons des effectifs supplémentaires en police nationale, à l’échelle de la ville. »
Gymnase, école, logements, associations
Les premières réalisations voient le jour : les rues Champollion et Valenciennes sont rénovées ; le gymnase Urbain-Le-Verrier agrandi et embelli accueille dès à présent l’animation sportive municipale en attendant les clubs à la rentrée ; la première pierre de la résidence Agora (80 logements en accession sociale et libre, et commerces), rue de la Bottière, sera posée le 12 juillet ; la nouvelle ressourcerie Joujou, portée par Atao, ouvrira ses portes en septembre ; la rénovation de la maternelle Urbain-Le-Verrier sera terminée à l’automne, le primaire en 2024. Côté vie quotidienne, l’épicerie sociale ouverte en février accueille chaque semaine 30 familles et le café associatif de l’association Beau tiers-lieu est très actif. Des actions autour de la parentalité se déroulent aussi, depuis octobre 2022, au CSC Pilotière.
Santé, emploi, mobilité
Prochains travaux (démarrage début 2024) : la rénovation des logements, notamment en termes de performance énergétique, mais aussi de confort, avec l’ajout de balcons et la réfection des pièces humides, qui seront livrés courant 2025, et la création d’un jardin à la Souillarderie.
Le volet santé n’est pas oublié, avec la création, prévue en 2025 et soutenue par l’agence régionale de santé (ARS), d’un centre de santé associatif au-dessus de la pharmacie, où exerceront des médecins salariés
Côté emploi, le quartier sera labellisé « territoire zéro chômeurs de longue durée » début 2024, permettant la création d’une entreprise à but d’emploi, et la cité de l’emploi déploiera plus de moyens sur l’accompagnement. Une attention sur la desserte du quartier est également portée.
Prochains rendez-vous : une concertation sur les espaces verts en octobre et une nouvelle réunion publique dans six mois.