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Véronique traverse le jardin partagé où fleurissent déjà pêchers, abricotiers et amandiers ; elle vient de récupérer son panier de linge dans la buanderie commune. Ce matin, elle tresse de petites bordures d'osier pour y installer ses plantes. « Je suis plutôt bricoleuse, les voisins me sollicitent souvent, je me sens utile. » Patrice règle, lui, les dernières difficultés pour l'arrivée de la fibre. « J'ai les clés de tous les voisins, ça surprend les techniciens ! » Bienvenue à L’îlot Coquelicots, le nouveau programme en habitat participatif dans l'écoquartier de la Jaguère à Rezé.
Ici, les 16 logements (de 50 à 100 m2) innovent au plan constructif : deux tiers de ciment en moins grâce à de l'ossature bois, des chasses d'eau alimentées à l'eau de pluie, des parquets de réemploi, des garages à vélo dans d'anciens conteneurs et une isolation renforcée. « On a préféré faire nous-mêmes les peintures intérieures pour mieux isoler, tout en restant dans notre budget », précise Véronique. 2500 € du m2, c'est le prix de vente aux ménages propriétaires, deux fois moins cher que la moyenne sur la métropole. Le projet innove aussi au plan social : il accueille un travailleur handicapé d'un établissement voisin en « logement tremplin », compte un dortoir de 16 couchages pour héberger amis ou familles de passage, une buanderie commune et demain un atelier partagé. « Mutualiser, c'est important, ça évite de surconsommer ! », se réjouit Véronique.
Lancé à l'automne 2018, le projet a mis quatre ans à se concrétiser. « Avec ou sans participatif, c'est à peu près le temps d'un projet de construction », souligne Eric Gérard, directeur d'Iceo, promoteur de ce programme réservé à des ménages éligibles au logement social (soit les trois quarts des Métropolitains). Ensemble, les futurs propriétaires, âgés de 25 à 70 ans qui ne se connaissaient pas au départ, ont choisi leur architecte, l'implantation, la conception de leur logement, les matériaux, l'aménagement du jardin... « On a commencé par travailler sur nos valeurs, sur le vivre ensemble », précise Véronique. « Le volet écologique est venu plus tard, ajoute Patrice. On a aussi partagé des temps conviviaux et appris à connaître nos futurs voisins. » Pour le promoteur, « le projet a aussi permis de valider plein d'idées techniques. Et le bâti a poussé en même temps que les liens. »
Moins d'un an après leur installation, « la mayonnaise a pris ». Pour gérer le lieu, les habitants ont créé une association, échangent via une messagerie commune et ont organisé une première soirée courts-métrages dans la salle commune. « On est arrivé au bout du projet et on le vit concrètement, se réjouit Patrice. Les enfants semblent se connaître depuis toujours et je m'étonne encore des propositions de chacun pour se dépanner, prêter une maison vide... » « C'est fluide, bienveillant. Comme on aimerait que la société soit en général », ajoute Véronique.
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