« Aujourd'hui, on peut dire que nous tenons les plannings programmés sur les chantiers du cœur de la métropole. » C’est une satisfaction pour Aurélien Besnard, le « Monsieur coordination des projets de la centralité métropolitaine » à Nantes Métropole. « Pour garantir le bon enchaînement de ces chantiers complexes, on s’entoure de bureaux d’études et on met autour de la table tous les opérateurs : ceux qui s’occupent du chantier du tramway, ceux qui réalisent le pont, les services du cycle de l’eau, les opérateurs de réseaux (électriques, télécoms, gaz, chaleur)… » Mais même avec ce travail minutieux de planification, il arrive pourtant que les travaux prennent du retard par rapport aux prévisions.
1. Les surprises du sous-sol
En ce moment, les travaux concernent surtout les réseaux dans le sous-sol. « Parfois, on y trouve des choses auxquelles on ne s’attendait pas ! Sur le boulevard Léon-Bureau par exemple, on peut tomber sur des tuyaux ou des objets qui encombrent le sol et qui n’étaient pas répertoriés. Les réseaux datent du début du siècle dernier, quand l’île de Nantes était encore industrielle : tout ce qui est dessous n’est pas forcément dans les plans. » Autre risque : tomber sur des réseaux en moins bon état qu’imaginé. « Dans ce cas, on en profite pour les rénover plutôt que de devoir ré-intervenir plus tard et casser une chaussée toute neuve. Ça peut donc décaler légèrement le planning. »
2. Le risque météo
Tous ces travaux se réalisent en extérieur et sont aussi sujets aux aléas de la météo, de plus en plus perturbée du fait du changement climatique. Certains travaux par exemple ne peuvent pas se tenir sous une pluie battante, les alertes de grand vent interdisent le travail des grues, les alertes canicule peuvent mettre en danger les ouvriers… « Généralement, les entreprises s’organisent pour rattraper le retard et essaient d’intervenir sur un autre pan du chantier en attendant ces météos peu clémentes. »
3. Le rythme de la Loire
Il n’a échappé à personne que tous ces travaux se déroulent aussi en bord de Loire. A quelques kilomètres de son embouchure, le fleuve monte et descend deux fois par jour au rythme des marées. Le marnage - la différence entre marée haute et basse - atteint régulièrement 6 mètres à Nantes : plus qu’à Saint-Nazaire ! « On doit parfois attendre la marée basse pour certaines opérations où l’on doit creuser en bord de Loire : ça complexifie le chantier et crée un risque indéniable de devoir reporter une intervention de près de 12 heures. » La force du courant et le débit important du fleuve peuvent aussi retarder certains travaux.
4. La disponibilité des entreprises ou des machines
Pour réaliser ces travaux, Nantes Métropole fonctionne par appels d’offres et les entreprises s’engagent sur un planning. Mais il arrive qu’elles ne puissent pas disposer des effectifs salariés suffisants ou des machines nécessaires en temps et en heure. « On a parfois besoin d’outils très spécifiques, comme les machines à palplanches pour créer une zone étanche où construire une pile de pont par exemple. Il suffit d’un petit décalage de planning et elles ne sont plus disponibles au moment voulu. »
5. Le nécessaire maintien de la vie sociale du quartier
« Le planning résulte toujours d'un subtil équilibre entre avancée du chantier et maintien d'une vie sociale dans les quartiers concernés », souligne Aurélien Besnard. Au fil des travaux, Nantes Métropole rencontre les acteurs de terrain : « Nous faisons le point avec les associations vélo/piéton, l’accessibilité universelle, les restaurateurs qui demandent une pause le midi pour mieux travailler. » La tenue d’une manifestation peut aussi décaler le chantier : « Dans ce cas, les entreprises doivent retirer tous les matériaux inflammables du site, c’est une demi-journée de mise en sécurité sans travaux. » Les grands événements collectifs sont aussi des moments où le chantier peut être mis en pause. Des décalages indispensables pour concilier travaux et vie qui continue au cœur de la métropole.
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