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De sergents de ville à gardes urbains : la longue histoire des policiers municipaux

ActualitésPublié le 15 janvier 2024

« La municipale », comme elle est surnommée aujourd’hui par opposition à la « nationale », est la plus vieille institution policière du pays. Ses missions ont très largement évolué au cours de l’Histoire. 

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La police municipale devant la Psalette, ses anciens locaux jusqu'en 2006.

« Police », du latin politia : « Gouvernement de la cité ». La riche histoire de l’institution policière est intimement liée à celle du développement des communes. En 1720, Nantes ne dispose que de huit sergents et quatre commissaires de police, mais recourt à des personnels spécialisés, les « chasse-gueux ». En réalité, une police des pauvres, « souvent complice et corrompue au point qu’ils sont tous licenciés en 1725 » (1)... 
C’est finalement la Révolution française qui engage une transformation profonde. En décembre 1789, une loi octroie aux maires la responsabilité des pouvoirs de police, avec l’aide de la Garde nationale. Autre tournant, le régime de Vichy. Dans sa volonté de contrôler les populations, il crée la carte nationale d’identité et étatise la police en 1941. On parle alors de police d’État.

Rapport Bonnemaison

Localement, alors qu’en 1955 le commissariat de Waldeck-Rousseau devient le QG de la désormais police nationale, la Ville de Nantes dispose juste d’une « police administrative ». Les lois de décentralisation vont changer la donne. En décembre 1982, dans un rapport approuvé par la Commission des maires de France puis remis au gouvernement, le député socialiste Gilbert Bonnemaison écrit : « Avec plus de 200 000 policiers et gendarmes, la France a, en Europe, une des proportions les plus fortes d’agents des forces de l’ordre par habitant. Pourtant, les maires des villes moyennes et importantes se plaignent d’un manque de présence effective de policiers dans la rue, la nuit et le jour ». Il propose que « les collectivités locales prennent en charge ces activités à la condition que les gardiens de la paix puissent être réaffectés, nombre pour nombre, à des services opérationnels sur la voie publique. » (2)

Un code de déontologie

Fin 1993, sous Jean-Marc Ayrault, le conseil municipal acte la création de la police municipale telle qu’on la connaît aujourd’hui. « Puis en 1994, on a rejoint des collègues qui avaient le statut de garde urbain pour porter les effectifs à une quarantaine d’agents », se souvient Thierry Baudoin, l’un des quatre « historiques » encore présents aujourd’hui et son actuel directeur adjoint. 
La « municipale nantaise », à ses débuts, a des missions restreintes. « Avant la loi de 1999, elles étaient peu variées : stationnement payant, contrôle des marchés, des arrêtés, des sorties d’école, les mises en fourrière, des missions de circulation... » Autre temps, autre époque : « Tout était manuscrit, les codes civil, de la route. Notre génération a tout appris sur le terrain. Ce qui n’est évidemment plus le cas maintenant ! » En août 2003, la police municipale termine de se professionnaliser avec un code de déontologie, intégré en 2014 dans le Code de la sécurité intérieure. « Une véritable reconnaissance », conclut Christophe, un autre historique aujourd’hui chef de brigade.

Le port de l’uniforme est acté en 1829 par le ministre de l’Intérieur de l’époque dans le cabinet Polignac, François-Régis, comte de la Bourdonnaye. L’objectif : faciliter l’authentification par la population. Appelés alors les « sergents de ville », ils effectuent notamment les rondes de nuit. C’est en 1870 qu’ils deviennent gardiens de la paix et sont coiffés pour la première fois (3).
Le port de l’uniforme est acté en 1829 par le ministre de l’Intérieur de l’époque dans le cabinet Polignac, François-Régis, comte de la Bourdonnaye. L’objectif : faciliter l’authentification par la population. Appelés alors les « sergents de ville », ils effectuent notamment les rondes de nuit. C’est en 1870 qu’ils deviennent gardiens de la paix et sont coiffés pour la première fois (3).
D’abord basée à l’hôtel de ville puis à la Psalette, la police municipale a rejoint en 2006 la Manufacture des tabacs, boulevard de Stalingrad. « Nous n’avions plus assez de place, il a fallu déménager », explique Thierry Baudouin. Composé d’une quarantaine d’agents à sa création en 1994, le service en était doté de 80 lors de son déménagement il y a 18 ans. C'est aussi ici qu'a ouvert la Maison de la tranquillité publique. D’ici à 2026, ils seront 235 policiers municipaux à Nantes (dont deux brigades canines)..
D’abord basée à l’hôtel de ville puis à la Psalette, la police municipale a rejoint en 2006 la Manufacture des tabacs, boulevard de Stalingrad. « Nous n’avions plus assez de place, il a fallu déménager », explique Thierry Baudouin. Composé d’une quarantaine d’agents à sa création en 1994, le service en était doté de 80 lors de son déménagement il y a 18 ans. C'est aussi ici qu'a ouvert la Maison de la tranquillité publique. D’ici à 2026, ils seront 235 policiers municipaux à Nantes (dont deux brigades canines)..
En savoir plus sur la police municipale nantaise

Nos sources
(1) Le Dictionnaire de Nantes, article « Police »
(2) L’évolution des polices municipales en France : une imitation des polices d’État vouée à l’échec ? Laurent Micchielli (Cairn)
(3) Pôle de compétences Prévention – Sécurité (Mairie de Nantes)