Les beaux jours reviennent et avec eux, les allergies aux pollens. « Elles concernent aujourd’hui un Français sur trois et 20 % des enfants de plus de 9 ans, rappelle Justine Ledoux d’Air Pays de la Loire. Le coût de la rhinite allergique et de l’asthme, c’est 2 milliards d’euros par an. Le changement climatique et la pollution de l’air sont des facteurs aggravants. »
Air Pays de la Loire, qui surveille déjà la pollution de l’air, fait partie des trois associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), avec le Centre-Val de Loire et la Nouvelle Aquitaine, à avoir planché, depuis 2021, sur la création d’un indice pollen disponible commune par commune. Les premières cartes ont vu le jour en 2022 en Centre-Val de Loire avant d’être déployées progressivement jusqu’à couvrir, en 2025, l’ensemble du territoire métropolitain.
Six espèces de pollens recensées
Disponible sur le site d’Air Pays de la Loire et sur le site d’Atmo France à l’échelle nationale, cet indice pollen est calculé à partir des prévisions polliniques aux stations de comptage, basées sur un historique des mesures de pollen et les données météo (vent, ensoleillement, température au sol), couplées aux cartes de concentration des pollens issues du service européen de surveillance de l’atmosphère Copernicus. Les cartes sont corrigées par les prévisions aux stations pour aboutir à cet indice qui étudie les six taxons les plus allergisants : l’aulne, l’ambroisie, l’armoise, le bouleau, les graminées et l’olivier.
L’indice est présenté sous la forme de cartes interactives avec les mêmes couleurs que pour l’indice de qualité de l’air : de bleu clair pour un risque allergique « très faible » à violet pour « extrêmement élevé ». Le pic pollinique démarre à partir du niveau « élevé ». « Si je suis allergique au bouleau à Nantes et que je pars en déplacement professionnel à Strasbourg, je vais avoir la même prévision pollinique peu importe l’endroit où je me trouve, éclaire Justine Ledoux. Ça va me permettre d’adapter mon comportement et la prise de médicaments. On prévient les pathologies et on réduit les symptômes des personnes allergiques. »
Parmi les bonnes pratiques à adopter lors des saisons polliniques : éviter les activités extérieures entraînant une surexposition au pollen (tonte du gazon, entretien du jardin, activités sportives), favoriser l’ouverture des fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil - le pollen étant émis après le lever du soleil -, se rincer les cheveux car il s’y dépose en grand nombre…
L’indice pollen sera enrichi au fur et à mesure avec l’ajout de nouveaux taxons, le noisetier et le cyprès. Une étude clinique sera prochainement menée avec le CHU de Bordeaux.
Un pollinarium sentinelle au Jardin des plantes
Un pollinarium est un jardin d’observation entretenu par la Ville, où sont plantées les principales espèces allergisantes des environs.Ses détections précoces d’émission de pollens permettent aux abonnés d’une newsletter gratuite d’adopter les bons gestes et de prendre leur traitement au bon moment, soit avant l’apparition des symptômes. À Nantes, il existe un pollinarium au Jardin des plantes depuis 2012.