Nantes Ville Comestible est une association qui créé et anime des jardins potagers depuis 2016 et gère le festival des 48h de l’agriculture urbaine qui aura lieu du 16 au 18 mai dans la métropole (voir encadré). Mona Prudhomme coordinatrice nous donne quelques conseils pour réduire l’impact de son assiette.
1. Végétaliser son alimentation
« En France, l’agriculture est le 2e secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre et est responsable de plus de 40% des émissions de méthane, explique Mona Prudhomme. L’OMS (ndlr, l'Organisation mondiale de la santé) recommande de réduire la consommation des protéines animales notamment pour des raisons de santé. » Car au-delà de l’impact environnemental, en privilégiant des fruits et légumes, si possible biologiques, réduire la viande a des effets bénéfiques sur la santé en limitant les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’obésité. Un régime moins carné permet aussi des économies financières. « Par contre, il faut un peu plus cuisiner et apprendre à équilibrer son assiette, ce qui peut demander des efforts et des changements d’habitude à certaines personnes », reconnaît Mona Prudhomme.
2. Favoriser les produits locaux et de saison
« Manger des tomates en plein hiver veut dire que les tomates viennent soit de très loin, soit qu’elles poussent dans des serres chauffées. Dans les deux cas, l’empreinte carbone est mauvaise », indique Mona Prudhomme. Idem pour les fraises. Consommer local, c’est éviter des milliers de kilomètres aux produits et c’est soutenir les producteurs du territoire ou français. Si vous en avez la possibilité et l’envie, faites un potager ou des jardinières sur votre balcon ou demander une parcelle dans un jardin partagé, vous ne pourrez pas faire plus local comme production !
3. Limiter le gaspillage alimentaire
Chaque année, en moyenne, nous gaspillons chacun et chacune 58 kg d’aliments, dont 24 kg seraient encore consommables ! Ces 24 kg ont été estimés à 100€ jetés à la poubelle. « Autant les conserver et les économiser en cuisinant les restes ou en achetant en vrac juste ce qu’il faut », propose Mona Prudhomme. Prévoir ses menus à l’avance permet notamment d’acheter uniquement ce dont il y a besoin pour chaque repas.
Inutile de jeter les produits « À consommer de préférence avant… » car ils peuvent être consommés même après cette date si l’emballage n’est pas altéré et si les conditions de conservation sont bonnes. Par contre, ceux où il est écrit « À consommer jusqu’au… » ne doivent pas être consommés après la date indiquée pour éviter les risques pour la santé.
4. Trier ses déchets organiques
Chaque quartier de Nantes (et bientôt une partie de la métropole, dans les zones d’habitats denses) est équipé de bornes pour collecter les déchets organiques. Transformés en compost, ces déchets permettent de nourrir le sol d’agriculteurs ou de potagers (et d’éviter ainsi les intrants chimiques). Mis dans la poubelle classique, ils partent à l’incinération, où ils sont brûlés, dégageant des fumées nocives. « On estime que 40% des déchets d’une poubelle classique sont des déchets organiques valorisables », précise Mona Prudhomme. Si vous avez un jardin, vous pouvez composter directement chez vous et amender le sol de vos plantes, arbres et potagers et il existe aussi des composteurs collectifs de quartier.
5. Boire l’eau du robinet
Le plastique, c’est du pétrole et (sauf cas particulier) l’eau en bouteille n’est pas de meilleure qualité que l’eau du robinet, donc privilégiez l’eau du robinet pour éviter la production de plastique et éviter de payer votre eau beaucoup plus chère ! Pour celles et ceux qui craignent les PFAS, les microplastiques, les résidus de pesticides, les eaux en bouteilles en contiennent également.
Les 48 h de l’agriculture urbaine
La 10e édition des 48h de l’agriculture urbaine aura lieu les 16, 17 et 18 mai dans la métropole. L’objectif de ce festival national, porté par Nantes Ville Comestible sur le territoire, est de valoriser les initiatives et solutions locales pour cultiver et s’alimenter durablement en milieu (péri)urbain.
Plus de 140 événements gratuits seront proposés : ateliers participatifs, visites de fermes et de jardins partagés, marchés, ciné-débats, table-rondes, festins, concerts…
Prenez date, et jeter un œil à la programmation !