Pôle d'écologie urbaine : le débat se poursuit en réunion publique

Publié le 03 juill. 2025

Dernière mise à jour 04 juill. 2025

La concertation sur l’équipement, attendu Prairie-de-Mauves en 2031-32, se poursuit. Une 2e réunion publique d’information a permis de répondre à quelques interrogations du public.

Une concertation continue

  • Le projet de pôle d'écologie urbaine à Nantes a été détaillé par les élus de Nantes Métropole et le délégataire Séché Environnement lors d'une réunion publique à la Manufacture, le 2 juillet 2025. © Ludovic Failler

Les questions n’ont pas manqué lors de la réunion publique d’information sur le futur Pôle d’écologie urbaine (PEU), mercredi 2 juillet 2025 à la Manufacture. Une centaine de riverains, membres de collectifs et acteurs concernés par le dossier y ont assisté. Il s’agissait du 2e rendez-vous dans ce format, tenu dans le cadre de la concertation continue menée par Nantes Métropole autour de ce quadruple équipement, attendu pour 2031-32 sur la Prairie-de-Mauves.

La soirée a permis aux élus métropolitains de faire le point sur l’avancée du projet, soutenus par une présentation détaillée du délégataire Séché Environnement, et d’entendre la parole d’experts d’Air Pays de la Loire sur la question cruciale des émissions atmosphériques. Des membres du comité de suivi – qui rassemble depuis fin 2024 une quinzaine de citoyens volontaires et bénévoles – et la garante de la démarche par la Commission nationale du débat public ont aussi rappelé leur implication dans le suivi des impacts et autour des enjeux de transparence.

Les émissions sous triple contrôle

  • Vue du futur centre de traitement et de valorisation des déchets Valo'Loire. © Séché Environnement

Le Centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD) – l’un des quatre équipements du pôle avec la déchèterie, la nouvelle station de traitement des eaux et la plateforme de valorisation des biodéchets – a concentré les interrogations. « Nous avons retenu l’offre de Séché Environnement qui présente les garanties techniques et environnementales attendues, a expliqué Mahel Coppey, vice-président de Nantes Métropole en charge des déchets et de l’économie circulaire. Nous avons une forte exigence sur les seuils de rejets atmosphériques, et ils seront en-deçà de la réglementation nationale, grâce aux meilleures techniques disponibles comme la double filtration des fumées. C’est un investissement de 6 millions d’euros, mais incontournable. »

L’élue a rappelé que le CTVD serait soumis à « un triple contrôle » : en interne par Nantes Métropole, par Air Pays de la Loire et in fine par la préfecture. « L’idée est d’avoir des mesures correctives le plus vite possible s’il y a des difficultés, avec des pénalisations du délégataire s’il le faut. » Air Pays de la Loire a expliqué par le menu comment il procédera au contrôle des polluants atmosphériques, « à partir de quatre sites et deux campagnes de mesures par an ».

L’augmentation du trafic questionnée

  • Une cinquantaine de personnes ont participé à la réunion publique sur le futur pôle d'écologie urbaine le 2 juillet 2025 à la Manufacture. © Ludovic Failler

Le dimensionnement du CTVD – sa capacité de traitement va passer de 140 000 tonnes de déchets à 270 000 tonnes – a également été interrogé. « Combien de trajets, de manœuvres, peuvent représenter toutes ces allées et venues ? », a questionné un participant. Hervé Becker directeur grands projets à Séché Environnementi, a indiqué que l’activité de Valo’Loire passerait de « 7 camions par heure aujourd’hui à 9 pendant la phase de chantier, et demain, en exploitation, à 13, en faisant en sorte de faire circuler ces camions en dehors des heures de circulation ». « À l'échelle de l'entrée de ville, pour le CTVD et les autres équipements, cela représente 0,1 % de trafic supplémentaire de camions », a résumé Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole chargé de l'eau et de l'assainissement.

Cordemais, une alternative ?

  • La centrale thermique à charbon de Cordemais © Rodolphe Delaroque

C’est la question posée par un participant, après l’annonce en mai par EDF de l’arrêt des activités de la centrale thermique à charbon. « Nous ne pouvons pas créer un CTVD ex-nihilo. Le sujet serait de toutes les manières contraire à la réglementation et aux préconisations actuelles », a répondu Robin Salecroix, tout en soulignant que la production d’électricité serait aussi trop faible pour que cette alternative soit viable.

La question sociale

Celle-ci est liée à la présence d’un vaste bidonville sur la Prairie-de-Mauves. « Nous avançons étape par étape », assure Robin Salecroix, qui rappelle des mesures prises récemment : « La sécurisation du périmètre, l’installation d’une présence humaine sur le site, le diagnostic social, et nous avons d’autres enjeux comme la scolarisation, la collecte et le traitement des déchets ». « Nous avançons aussi sur l’identification de fonciers pour la relocalisation à terme des familles », a conclu l’élu, soulignant que « le statu quo n’est plus possible ».

Quelles sont les prochaines étapes ?

L’enquête publique réglementaire sur le PEU débutera en novembre pour trois mois. L’autorisation préfectorale est attendue pour mai 2026, après une phase d’instruction. La préparation des travaux doit intervenir pendant l’été, avant le lancement de la construction à l’automne. La mise en service du CTVD est prévue à horizon 2029.