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Tout comprendre du projet d'écologie urbaine de la Prairie de Mauves
Publié le 10 juill. 2023
Dernière mise à jour 31 mars. 2025
Le centre de valorisation des déchets et la déchèterie vont être reconfigurés. Une nouvelle station d'épuration ainsi qu'une plateforme de valorisation des biodéchets vont y être implantées, pour créer un pôle d'écologie urbaine. Une concertation aura lieu à partir du 25 septembre pour questionner le projet, son impact et ses alternatives.
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Vous connaissez sans doute l'emblématique cheminée bleue du centre de traitement et de valorisation de la Prairie de Mauves. Le site, qui abrite également la déchèterie de Nantes, va subir une transformation d'ampleur dans les années à venir. Ouverte en 1989, la déchèterie est à l'étroit sur son emprise actuelle, et n'est plus en phase avec les enjeux environnementaux, sociaux et de sécurité. Le centre de traitement et de valorisation des déchets doit lui aussi pouvoir accueillir les déchets de 7 autres collectivités proches et suivre l'accroissement de la population. Nous sommes plus nombreux sur le territoire et produisons, collectivement plus de déchets, même si à l'échelle individuelle les progrès sont notables : la production de déchets par ménage a baissé de 11,5 % entre 2010 et 2022 et Nantes Métropole continue d'agir en ce sens. À cela s'ajoute le développement de la collecte des déchets alimentaires, qui devrait générer à terme 10 000 tonnes par an, qui ne seront plus présents dans les ordures ménagères mais qu'il faudra traiter par ailleurs. Pour ces raisons, le territoire doit donc se doter d'une plateforme de valorisation de ces déchets. Enfin, la croissance démographique de la métropole génère un volume plus important d'eaux usées, et les équipements actuels arrivent progressivement à saturation. Une nouvelle station d'épuration devient donc nécessaire.
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Le site est suffisamment vaste (26 hectares) pour accueillir des équipements sans artificialiser davantage. Il se trouve par ailleurs que c'est à cet endroit que convergent les eaux usées des habitants du quart nord-est de la métropole. L'emplacement est aussi à proximité du site Etier de l'opérateur public de collecte, qui collectera les déchets alimentaires, et donc plus pratique.. Situé à l'est du territoire, c'est un bon complément de celui de la plateforme de Saint-Herblain, à l'ouest. Le site, qui a accueilli une décharge des années 1970 aux années 1990, devra toutefois être réhabilité pour limiter son impact sur l'environnement, une opération chiffrée à 11 M€.
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- Refonte prévue pour la déchèterie : Le projet d'extension, qui portera la surface du site à 2 hectares, devra faciliter le parcours des usagers, et développer les filières de tri, notamment les déchets spécifiques (bouteilles de gaz, extincteurs, pneus...). Il comprendra une plateforme de stockage du verre issu des collectes de Nantes. Coût de l'investissement : 8,5 M€.
- Création d'une nouvelle station de traitement des eaux usées (STEU) : « Elle sera d'une capacité de 100 000 équivalent habitants, détaille Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole chargé de l'eau et de l'assainissement. Elle permettra de collecter les effluents, notamment de l’est de la métropole, et de déconnecter 100 000 habitants de la station de Tougas, dont les effluents transitent aujourd'hui sur le réseau unitaire du centre-ville de Nantes. » Aujourd'hui, en cas de pluies intenses, une partie des eaux usées risque d'être rejetée dans le milieu naturel. Les boues issues du traitement des eaux usées seront méthanisées, afin de produire du gaz renouvelable. La station d'épuration aurait une emprise de 7,5 ha avec un coût de 71 M€. Mise en service en 2031, sa capacité pourra être augmentée de 50% à l'horizon 2050.
- Création d'une plateforme de valorisation des biodéchets : Pour traiter les déchets alimentaires de 300 000 habitants, une plateforme de valorisation va être créée. Elle absorbera également le trop plein de déchets verts que la plateforme de Saint-Herblain ne parvient plus à traiter aujourd’hui. Une réflexion est menée avec la Chambre d’agriculture pour exploiter au mieux cette matière organique. On envisage aussi une valorisation énergétique d’une partie de ces déchets. À terme, la plateforme pourrait occuper jusqu’à 6 hectares pour un investissement de 30 M€.
- Extension et refonte du centre de traitement et valorisation des déchets (CTVD) : Le projet consiste à remplacer le CTVD actuel par un équipement de plus grande capacité (de 140 000 à 270 000 tonnes par an), de façon à absorber l’accroissement du volume de déchets, puisque sept collectivités voisines y traiteront également leur déchets. Il devra valoriser une partie des boues des stations d’épuration et alimentera le réseau de chaleur Centre-Loire, tout cela dans les limites foncières actuelles du site. Les travaux seront réalisés par le futur délégataire de service public, qui sera désigné en décembre 2024. Un investissement de 250 M€ partagé entre Nantes Métropole, les collectivités partenaires et d'autres utilisateurs.
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L'idée de départ est de mettre à profit les différents équipements, séparément, mais surtout ensemble. « On essaie de proposer une réponse structurante et cohérente, dans un contexte où il fallait aussi être en capacité de se projeter sur des enjeux de climat, de résilience…, résume Mahel Coppey, vice-présidente de Nantes Métropole chargée des déchets, de l'économie circulaire et de l'économie sociale et solidaire. Plutôt que de faire chacun son projet, on a essayé de poser une synergie entre les différents équipements publics : réseau de chaleur, traitement déchets, boues… tout cela dans un espace contraint. » Ainsi, les boues de la station d'épuration pourront être valorisées énergétiquement grâce au CTVD ; la collecte des biodéchets conditionne le redimensionnement du CTVD ; la chaleur du CTVD sera utilisée pour alimenter le réseau de chaleur urbain.
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La concertation sera menée sous l'égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) à partir du 25 septembre 2023. « La concertation a deux objectifs : former les citoyens, recueillir leur avis et leurs propositions sur les projets, les opportunités et impacts qui peuvent les préoccuper, observe Mahel Coppey. On vient vérifier que l’on répond à tous ces enjeux. C’est aussi un moment de dialogue avec les différentes parties prenantes (citoyens, collectifs, acteurs économiques...), qui va permettre à tous de monter en compétence ensemble sur cette nouvelle écologie urbaine, qui doit devenir la nouvelle pratique. Cela va se jouer dans l'hyper-proximité pour l'information du public, mais aussi avec des formules ateliers, tables rondes, avec des experts. Ce sont des formules que nous avons utilisées au cours des grands débats. L'idée, c'est que l'on grandisse sur ces sujets avec les citoyens. »
« Cette phase de concertation va permettre d’entendre les éventuelles inquiétudes, les alertes de nos concitoyens, pour travailler sur la conduite la plus sûre possible du chantier et son exploitation, complète Robin Salecroix. La gestion des flux, des odeurs, des fumées... Cela permettra d’enrichir la conduite de ce pole d’écologie urbaine de plus de 360 M€. »
Participez à la concertation
Pour connaître les détails du projet et contribuer à la réflexion, rendez-vous sur le site du dialogue citoyen.