« L’arbre est une composante vivante essentielle de Nantes. Les habitantes et les habitants y sont de plus en plus sensibles, à raison », observe Delphine Bonamy, adjointe à la maire déléguée à la nature en ville. La canopée – c’est-à-dire la couverture offerte par le feuillage des arbres de plus de 3 mètres - joue un rôle fondamental dans l’adaptation au changement climatique, le maintien de la biodiversité, la perméabilité des sols nécessaire pour éviter les inondations, mais aussi pour notre santé physique et mentale... Les citoyens, eux-mêmes, ont exprimé avec force la nécessité d’une ville plus verte lors du Grand débat Fabrique de nos villes. En réponse, la Ville multiplie les espaces de verdure dans tous les quartiers. Progressivement, le bitume cède la place à de nouveaux espaces végétalisés afin d’offrir aux habitants un cadre de vie plus agréable et mieux adapté au changement climatique. Nouvelle illustration de cet engagement : l’adoption d’une charte de l’arbre, lors du conseil municipal du 28 mars 2025.
Déclinaison de la charte des arbres métropolitaine, adoptée en avril 2024, « cette charte communale fixe un cap clair pour organiser notre action publique, explique Delphine Bonamy. Son objectif est double : prendre soin des arbres existants et accroître leur présence sur le territoire, en proximité des habitants. « Elle propose aussi aux citoyennes et aux citoyens des espaces de dialogue et des temps d’actions, précise l’élue. Les habitants sont attachés aux arbres, ils ont des idées et des envies de plantation notamment. D’où notre souhait de travailler avec eux. »
24 engagements pour protéger les arbres
En ville, en forêt, dans les bocages, les marais et le long des rivières… La charte de la Ville de Nantes prend en compte tous les arbres. Elle est composée de deux parties : un socle commun permettant de partager les bonnes manières d’entretenir, soigner, planter et de développer ce patrimoine arboré. Ce livret d’une vingtaine - destiné aux habitants comme aux professionnels dont l’activité peut interférer avec les arbres (architectes, promoteurs immobiliers, paysagistes, entreprises de réseaux ou de voirie…) - invite notamment à les entretenir différemment. « Il faut sortir de l’entretien très architecturé des arbres pour aller, petit à petit, vers une forme plus libre et naturelle », souligne Delphine Bonamy.
La seconde partie de la charte est consacrée aux 24 engagements pris par la Ville de Nantes « pour être à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui et de demain ». Parmi eux, on retrouve : la volonté de maintenir les arbres existants « comme un élément central dans les projets d’aménagement » ; l’accompagnement des habitants pour les sensibiliser à la préservation et au développement de la canopée urbaine ; ou encore l’augmentation pour chaque quartier de l’indice de canopée en tenant compte de leur situation (caractéristiques urbaines, confort dû aux habitants – et surtout les plus défavorisés -, nécessité de renforcer les îlot de fraîcheur, etc.). En partenariat avec la Métropole, Nantes s’engage aussi à élaborer un plan d’aménagement et de gestion des boisements communaux (parcelles forestières, îlots boisés dans les parcs et coulées vertes), et un schéma directeur d’arborisation qui permettra de traduire concrètement la règle du 3/30/300 dans les documents d’urbanisme.
La règle du 3/30/300, c’est quoi ?
Ces trois chiffres faciles à retenir guident la végétalisation de la ville en suivant trois principes :
- Tout le monde doit pouvoir voir au moins trois grands arbres depuis son lieu de résidence, de travail, d’apprentissage ou de soins.
- Tout le monde doit pouvoir vivre dans un quartier présentant au moins 30 % de canopée.
- Tout le monde doit disposer d’un espace vert de qualité (au moins 1000 m²), accessible, présentant les atouts d’un îlot de fraîcheur, à moins de 300 mètres de son domicile ou son lieu de travail, à pied ou à vélo.
Avec cette charte communale, Nantes se dote d’un autre outil très concret pour prévenir la dégradation de son patrimoine arboré : le barème national d’évaluation de la valeur des arbres, et son pendant : le barème d’évaluation des dégâts. Applicable aux arbres de la Ville situés dans les parcs, écoles, bâtiments municipaux, cimetières, etc., ce barème (calculé en fonction de l’espèce de l’arbre, son état sanitaire, ses dimensions ou encore son rôle paysager) permettra à la commune d’exiger une réparation financière en cas de dégâts causés à un arbre lui appartenant. Objectifs ? Réparer les préjudices en cas de dégradation, et surtout les prévenir en faisant prendre conscience de leur valeur à tous ceux qui interviennent autour des arbres.
Le parc de la Moutonnerie s’offre une seconde jeunesse

Aménagé en 1995, cet espace vert très utilisé par les habitants du quartier de Malakoff Saint-Donatien, reste méconnu des Nantais. Après trente ans d’usage, il va bénéficier cette année d’un profond rajeunissement. « Le parc de la Moutonnerie fait partie des nombreux jardins réhabilités ou agrandis dans ce mandat, indique Cécile Bir, adjointe à la maire de Nantes déléguée aux parcs et jardins. C’est un élément central du quartier, mais vieillissant. Nous l’avons redessiné en concertation avec les usagers et habitants ». Jeux inadaptés, manque de fleurs ou encore jardins familiaux trop enclavés… Les ateliers ont mis en lumière plusieurs axes d’amélioration. « Pensé en cohérence les transformations en cours dans le quartier Dalby », le programme de rénovation (conçu avec Moss Paysage et ECR Environnement) est chiffré à 1,3 millions d’euros. Il permettra d’apporter plus de nature et de convivialité, avec de nouveaux jeux, du mobilier et des cheminements plus adaptés. Les jardins familiaux seront réhabilités et la végétation enrichie pour créer des zones ombragées. L’éclairage sera lui aussi amélioré afin de sécuriser le site. Les travaux débuteront en septembre 2025 pour une livraison en mai 2026.