Les statistiques de l’Insee le montrent année après année : Nantes est une ville dynamique sur le plan démographique, grâce a l’arrivée de populations jeunes et un solde naturel positif (plus de naissances que de décès). D’importants besoins pour les familles en résultent. Côté petite enfance, un des enjeux primordiaux demeure le mode de garde. La ville compte 3 600 places en collectifs agréés (dont 1 200 en crèches municipales) au 1er janvier 2025 pour 10 745 enfants de moins de 3 ans.
Un ratio similaire aux autres grandes métropoles mais qui implique, pour de nombreux parents, la recherche de solutions alternatives : assistantes maternelles (dont le nombre ne cesse de diminuer faute d’attractivité du métier), garde partagée ou individuelle... Face à cette situation, la Ville travaille depuis 2020 à augmenter le nombre de places en crèche, grâce a un partenariat avec les structures associatives. Celui-ci aura permis la création de 227 places sur le mandat. Sur les cinq crèches associatives créées entre 2020 et 2025, la municipalité a investi près de 1,3 million d'euros et finance en partie les coûts de fonctionnement de ces établissements.
Lutter contre les stéréotypes de genre
Du côté des écoles, les enjeux sont de taille également. Sur le plan écologique d’abord : le patrimoine existant doit être adapté dans un monde qui se réchauffe. Une mission parlementaire réalisée en 2023 indiquait que 86 % du bâti scolaire français doit faire l’objet de travaux pour être efficace sur le plan énergétique. À Nantes, ce sujet est pris au sérieux.
Les six nouveaux groupes scolaires sortis de terre durant le mandat font ainsi l’objet de hautes exigences environnementales. En parallèle, Nantes lutte aussi contre les stéréotypes de genre qui se forment des le plus jeune âge. « La cour de récréation est une microsociété où les garçons occupent déjà une place centrale, alors que les filles sont reléguées aux coins, à faire des “petits jeux” », rappelle la géographe Édith Maruejols. Ce déséquilibre, la Ville tente de le corriger à travers son programme de réinvention des cours : 10,5 M€ y ont été consacres depuis 2020.
À l’autre bout du spectre, la municipalité accompagne les conséquences de l’avancée en âge, de plus en plus visibles à mesure du vieillissement de la société française. Elle apporte ainsi des réponses sur les questions du maintien a domicile (soutien aux aidants, aide médico-sociale…), de la lutte contre la solitude (dispositifs d’aide et de lutte contre l’isolement) et de l’accès aux droits, en particulier pour les seniors précaires dont la part augmente.
Le plan zéro plastique se poursuit dans les cantines
Côté écoles, la suppression du plastique est plus longue que prévue, même si d’importants efforts ont été réalisés. Sur la vaisselle plastique par exemple, celle-ci a déjà totalement disparu des cantines scolaires et la moitié des barquettes réchauffées à l’école ont été remplacées par de l’inox. Pour accélérer cette transition, la Ville prépare l’arrivée, à l’horizon 2030-2031, de deux nouvelles cuisines en remplacement de l’actuelle cuisine centrale. Elles permettront de préparer davantage de produits « faits maison » et de poursuivre la suppression du plastique, grâce aux nouvelles capacités de lavage et de stockage de l’inox.
En crèches, pénurie de professionnels
Sur la petite enfance, des limites demeurent, comme le manque de professionnels. En crèche municipale, 180 places existantes restent gelées « parce que la Ville fait le choix de ne recruter que des équipes diplômées afin de garantir une grande qualité d’accueil », souligne Léa Gayard, directrice de la petite enfance. Des mesures concrètes ont été mises en œuvre pour faire face à la pénurie et améliorer l’attractivité de ces métiers : recrutement dans les forums, organisation d’un concours complémentaire à celui du Conseil départemental en 2022, revalorisation salariale à venir en juillet 2025... En parallèle, Nantes a initié depuis le début du mandat une réforme de l’attribution des places en crèches, afin de gagner en transparence et mieux coller à la situation professionnelle des parents.
Logements adaptés
Pour les seniors, Nantes travaille à la facilitation du maintien à domicile, via par exemple l’augmentation du nombre de logements adaptés (dits « bleus »). « 400 ont été créés avec les 7 bailleurs partenaires depuis 2020, portant le total à 1 500, souligne Géraldine Sourisseau, à la direction parcours de vie des aînés. L’objectif est d’en proposer 1 800 à court terme. »
En chiffres
46%
de produits bios dans les cantines scolaires, contre 18 % en 2020. Cette part atteint même 75 % dans les crèches.
85
millions d'euros dédiés à la construction ou la rénovation des piscines, équipements sportifs couverts ou de plein air sur le mandat.
4
nouveaux points d’information de proximité créés dans les quartiers pour les seniors.
Pourquoi la Ville investit-elle dans ses crèches et écoles ?
Ghislaine Rodriguez, adjointe à l’éducation
Hélène Naulin, adjointe à la petite enfance
« À Nantes, il n’y a pas de transition écologique sans transition éducative. C’est pour cela que nous transformons nos crèches et nos écoles en les adaptant au dérèglement climatique, en remettant la nature au cœur du quotidien, en préservant la santé des enfants, notamment à travers l’alimentation biologique. C’est pour cela aussi que nous développons des compétences qui leur seront essentielles : prendre soin du vivant, développer leur esprit critique et leur redonner le pouvoir d’agir en les intégrant aux prises de décision le plus souvent possible. Une ville à hauteur d’enfants dans laquelle s’épanouir, c’est aussi une ville où l’égalité de genre et la justice sociale ne sont pas négociables. Lutter contre les inégalités qui, dès la petite enfance, viennent frapper les plus fragiles - à travers une tarification adaptée, un accompagnement des familles, la défense du droit aux loisirs - c’est essentiel ».