Partie de Chine fin 2019, l’épidémie de Covid-19 gagne l’Europe pendant l’hiver. Le 16 mars, face à « la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France en un siècle », et jugeant que « l’épidémie a pris un tour incontrôlable », le président de la République annonce le confinement total des Français à partir du lendemain midi et pour une durée initiale de « quinze jours au moins ». Objectif : freiner la propagation du coronavirus et préserver le système de soins public.
Organiser au mieux le confinement
Une situation inédite vient de s'ouvrir, avec de nouvelles règles qui s'imposent du jour au lendemain : les attestations, la queue devant les magasins, le télétravail pour celles et ceux qui le peuvent, le port du masque obligatoire, la « distanciation sociale », les rues désertées...
La Ville de Nantes, avec la Métropole, assure la continuité du service public local. Durant les deux mois du confinement, la collectivité adapte son action. Le quotidien s’organise autour des services publics essentiels : eau, collecte des déchets, transports en commun, soutien aux solidarités de proximité, accès au numérique. L’accueil des enfants de celles et ceux qui travaillent encore – des agents du service public aux salariés de la grande distribution – est assuré par la Ville, avec l’Accoord. Au total, 1 200 agents sont sur le terrain, 400 en télétravail, 4 500 mobilisables si besoin.
La Ville est par ailleurs, avec le dispositif Nantes entraide, aux côtés des habitants qui souhaitent venir en aide à celles et ceux qui en ont besoin, notamment dans le domaine alimentaire et contre l’isolement. « Il fallait trouver dans l’urgence les bonnes réponses aux besoins des Nantaises et des Nantais, et faire converger les bonnes initiatives des associations, des habitants et des commerçants », se souvient Sébastien Leray, directeur général adjoint de la Ville et l’un des coordinateurs alors de Nantes entraide. Face aux bouleversements et inquiétudes générés par la pandémie, une cellule de soutien psychologique « écoute confinement » est mise en place avec un large réseau de professionnels. « La question de la santé mentale s’impose au cœur des préoccupations, comme l’aide aux personnes précaires et isolées », souligne Raynaldo Fortun, directeur général délégué des services de la Ville.
Nouveau contrat social et écologique
Avec le déconfinement, le 11 mai, la Ville organise le retour à une vie quotidienne moins contrainte. Le second tour des municipales peut avoir lieu, fin juin. La liste de Johanna Rolland remporte le scrutin.
« Santé, solidarités, mobilités, alimentation, culture, vie associative : plus que jamais, elles sont réaffirmées comme des priorités du mandat qui s'ouvre, à l'aune de la crise économique et sociale inédite que nous vivons », déclare alors la maire. Car la pandémie l’a démontré : comme partout en France, Nantes est désormais confrontée à de nouvelles formes de précarité (alimentation, santé, accès au numérique) touchant des publics jusqu’ici épargnés. La crise sanitaire a accouché d’une crise économique et sociale d’ampleur qui va s’ancrer dans la durée.
Nos sources
Confinés mais solidaires. À Nantes, le quotidien s’organise. Supplément Ouest-France-Presse-Océan & Ville de Nantes.
Chaîne YouTube de la Ville de Nantes.
L’élan d’entraide nantais
Aux côtés des solidarités de proximité initiées par les habitants, la Ville se mobilise avec la plateforme Nantes entraide. Pour coordonner cet élan et recenser les initiatives pour qu’elles trouvent leur public, une vingtaine d’agents répondront à 2 200 sollicitations au total. Identifier les personnes vulnérables, apporter l’aide alimentaire, assurer la distribution gratuite de masques à destination des personnes en situation de précarité... figurent parmi les missions remplies, avec l’aide de centaines de volontaires, pendant le confinement.
Autre initiative : un collectif de couturières bénévoles, réuni autour de l’association Femmes en fil à Bellevue et soutenu par la Ville avec la fourniture des matériaux nécessaires, confectionne et distribue gratuitement 20 000 masques en tissu. Les bénéficiaires ? Des sans-abri, des migrants, des demandeurs d’emploi, des étudiants en difficulté, des personnes âgées isolées. « 250 bénévoles ont cousu des masques au sein de 26 associations partenaires ! explique alors Aïcha Boutaleb, la présidente. Nous avons découpé 20 km d’élastiques et des centaines de mètres de tissu. »
