
Qu’attendez-vous des Assises nationales de lutte contre les violences sexistes ?
« Le premier objectif est de mettre tous les acteurs concernés autour de la table, d’échanger autour de nos différentes expériences pour capitaliser, s’entraider et avoir des outils à disposition. Nous voulons aussi montrer que même si la lutte contre les violences sexistes est de la responsabilité de l’État, les collectivités s’engagent aux côtés des acteurs associatifs notamment et ont besoin de dialoguer, de travailler ensemble, pour porter collectivement ce combat.
Ensuite parce que c’est un sujet difficile, il faut arriver à embarquer le grand public pour se questionner sur comment on y va tous ensemble pour changer les choses durablement dans la société.»
Qu’est ce qu’une ville non sexiste ?
« Une ville non sexiste, c’est une ville où les femmes peuvent accéder à un logement, aux espaces publics, aux loisirs ou à un travail sans rencontrer plus de difficultés qu’un homme. Pour cela, nous avons mis en place une série de mesures concrètes et symboliques lors du dernier mandat, en partenariat avec les associations et les collectifs du territoire : féminisation des noms de rues, organisation annuel de l’évènement « sportez bien, les filles ! » ou encore les ateliers de « négotraining » qui permettent de former les femmes à la négociation salariales… L’année 2019 a notamment été marquée par l’ouverture de Citad’elles, un lieu d’accueil, d’écoute et d’accompagnement pour les femmes et leurs enfants victimes de violences. Il est ouvert 24h/24 et 7j/7. »
Quelles mesures allez-vous prendre dans ce nouveau mandat ?
« Tout l’enjeu de ce mandat est de consolider et d’accélérer ce qui a déjà été mis en place en matière d’égalité femmes-hommes, tout en déployant de nouvelles mesures. En ce début 2022 nous lançons l’opération Zéro tabou, pour lutter contre la précarité menstruelle et en finir avec les tabous et les clichés sur les règles. Permettre aux femmes de se sentir bien et en sécurité sur l’espace public et de profiter des aménagements, sont des enjeux que nous allons prendre en compte dans toutes nos politiques publiques et dans l’aménagement urbain. Enfin, assurer la sécurité dans la rue et dans les transports en commun de toutes et tous est évidemment l’une de nos priorités, et le recrutement de 70 policiers municipaux, ainsi que notre engagement autour des cafés-citoyens y concourent concrètement. Il est aussi très important d’agir à un niveau symbolique : organiser les Journées du matrimoine ou continuer de féminiser les noms de rues et d’équipements publics, c’est mettre à l’honneur des femmes qui ont marqué l’histoire mais qui n’ont pas toujours eu la valorisation qu’elles méritaient. Nous ne mettrons pas fin au sexisme à nous seuls, mais nous pouvons créer les conditions pour que le sexisme devienne inacceptable sur le territoire. C'est un projet à 10 ans qui consiste à relire toutes les politiques publiques sous le prisme de l'égalité hommes femmes et de la lutte contre le sexisme. »
Comment allez-vous travailler avec les acteurs du territoire ?
« Confiance en soi, emploi, prévention, soutien psychologique… Toutes les associations et les collectifs qui s’engagent pour les femmes n’œuvrent pas forcément dans les mêmes thématiques. Cette pluralité de regard, d’engagements et de convictions fait la force du féminisme aujourd'hui. C’est pourquoi nous souhaitons travailler avec des associations représentant ces différentes sensibilités et qui travaillent sur différents objets, afin que leur expertise du territoire puisse enrichir notre action et profiter à toutes les nantaises. Chaque année, nous nous associons à elles pour proposer des événements à destination du grand public tout au long du mois de mars. Cette dynamique des acteurs et actrices nantais est essentielle pour nous, car nous avons besoin de chacun et chacune pour construire la ville non sexiste que nous appelons de nos vœux ! »