Au fil des saisons, un calendrier des floraisons nantaises.

Publié le 07 mai. 2025

Dernière mise à jour 07 mai. 2025

De janvier à décembre, où voir à Nantes les plus jolies fleurs ?

En février, des narcisses à la Gaudinière, en avril, la (rare) tulipe sylvestre et le jasmin étoilé et à l’automne, un arbre à la saveur de l’enfance… Toute l’année, Nantes se pare de superbes couleurs et odeurs grâce à ses fleurs. Où et quand les voir ? Voici quelques idées avec Aurélien Bour, botaniste à la Ville de Nantes. Ce calendrier est bien sûr proposé à titre indicatif et peut varier un peu chaque année, en fonction de la météo et des températures.

Janvier

Un peu partout dans les sous-bois, janvier est le mois idéal pour profiter de la floraison – l’une des plus précoces ! – des primevères acaules (Primula vulgaris), nommées aussi primevères communes. Cette petite vivace est reconnaissable grâce à ses pétales blancs et son cœur jaune.

Février

Les narcisses (Narcissus pseudonarcissus et hybrides) débarquent un peu partout dans Nantes, et notamment par milliers dans le parc de la Gaudinière. Blancs ou jaunes, ils arborent une cloche aux bords retroussés et festonnés. Ils sont en cueillette libre dans cinq cimetières : la Bouteillerie, Saint-Jacques, la Gaudinière, Miséricorde et à l’Arboretum cimetière parc. Au Jardin des plantes, les chimonanthes précoces (Chimonanthus praecox) et les hamamélis (Hamamelis mollis) sont respectivement des arbres et arbustes, qui fleurissent à un moment où ils n’ont pas de feuilles. Ils donnent de toutes petites fleurs blanches et jaunes. Dans les massifs, près de la gare, par exemple, c’est aussi le moment où l’on voit apparaître les roses de Noël (Helleborus niger), aux pétales blancs, roses ou violets.

Mars

Mars est le moment de profiter des fleurs des pruniers (Prunus) au Jardin des plantes et sur l’île de Versailles. C’est inratable, ils sont tous superbes avec leurs fleurs d’un rose doux. La fameuse fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) fait son apparition fin mars-début avril dans les prairies humides (et jamais labourées). Elle ressemble à une petite tulipe avec des fleurs en forme de clochettes inclinées et panachées en damier pourpre et blanchâtre. Elle mesure entre 20 et 40 centimètres. Pour l’anecdote, la prairie de Mauves porte ce nom parce qu’elle concentre beaucoup de ces petites fleurs mauves localement appelées mauves. Sa présence indique qu’une prairie est pauvre en nutriments et humide, de bonne qualité écologique. En mars-avril, on se croirait d’autant plus au Japon sur l’île de Versailles avec la floraison des cerisiers à fleurs blanches ou roses (Prunus japonica et Prunus serrulata). Attention, c’est un moment très fugace, qui dure une à deux semaines par arbre. Ces fleurs ne donnent pas de fruits.

Avril

La tulipe sylvestre (Tulipa sylvestris), que l’on peut voir dans la vigne reconstituée du Jardin des plantes, est toute petite et jaune. Elle ne ressemble pas à une tulipe classique, puisqu’elle dispose d’une unique fleur à six tépales*. Elle est protégée au niveau national, et a quasi disparu en Pays de la Loire ! En Loire-Atlantique, grâce au Jardin des plantes, elle a pu être réintroduite dans le vignoble. C’est d’ailleurs le seul milieu où elle résiste.

*Ceci n’est pas une faute d’orthographe. Chez certaines fleurs, quand on ne peut pas distinguer le calice (enveloppe extérieure de la fleur recouvrant, le plus souvent, la base de la corolle) de la corolle (partie de la fleur formée par l’ensemble de ses pétales), on parle de tépales.

Entre la fin de l’hiver et le début du printemps, fleurit l’euphorbe des garrigues (Euphorbia characias), plante méditerranéenne qui résiste à la sécheresse et que l’on trouve à divers endroits de Nantes, dont boulevard Vincent-Gâche. Cette plante graphique a l’aspect vert bleuté dévoile de fleurs vert-jaune pétant.

Les cardamines des prés (Cardamine pratensis) s’épanouissent dans les pelouses humides pas trop tondues, à savoir au Jardin des plantes, dans les parcs de la Beaujoire, de Procé et à l’Arboretum cimetière parc, ainsi que dans les prairies humides. Elle est reconnaissable par sa fleur en cloche et rose pâle.

Les jacinthes des bois (Hyacinthoides non-scripta) sont typiques des sous-bois de la façade atlantique. On peut en profiter à Procé, dans la vallée de la Chézine et dans toutes les zones boisées. C’est une toute petite plante avec beaucoup de feuilles, dont les fleurs affichent un violet sombre (et parfois sont blanches). Elles exhalent une odeur agréable, avec des notes de rose et jasmin.

Les grands et hauts bouquets de fleurs blanches des asphodèles (Asphodelus albus subsp. occidentalis) s’épanouissent à la fin du mois d’avril sur la lande du Petit Port.

Comment reconnaître les sarracénies (Sarracenia flava) ? À leur odeur d’urine de chats ! Ces plantes aux fleurs jaune pétant et retournées tête en bas, se plaisent dans la tourbière du Jardin des plantes – et, en 2026, elles feront aussi leur apparition dans le Jardin extraordinaire. Elles fleurissent avant que n’apparaissent les feuilles qui, elles, vont capturer les insectes.

Toujours en avril, difficile de passer à côté des superbes glycines (Wisteria floribunda) : leur parfum envoûtant et elles occupent une place importante ! Grimpantes, elles s’accrochent en effet à tout ce qu’elles peuvent – arbres, balcons… – pour se développer. Leurs longues grappes de fleurs violet pâle (et parfois blanches) sont retombantes. On en voit au Jardin des plantes, à Procé, au parc de la Beaujoire, mais aussi un peu partout, puisqu’elles débordent aisément dans l’espace public depuis les jardins des particuliers.

La floraison des pivoines est rapide. Au Grand Blottereau, à la Beaujoire ou encore au Jardin des plantes, leurs gros pompons exubérants rouges, blancs ou jaunes (beaucoup plus rarement) et leur délicate odeur ne laissent pas indifférents.

À cette époque, les vergers conservatoires du parc des Oblates sont constellés de petites fleurs blanches ou roses : ce sont les pommiers, poiriers et pruniers, qui donneront leurs fruits à l’été.

En avril/mai, on croise un peu partout en ville, et au Jardin des plantes, des paulownias (Paulownia tomentosa) avec leurs fleurs mauves regroupées en panicules très ressemblantes à celles des digitales. Apparaissant avant les feuilles, elles sont très visibles !

Mai

Saviez-vous que la vraie fleur du 1er-Mai n’était pas le muguet ? Avant, nous offrions des fleurs d’églantier (Rosa canina), les églantines. Les chemins de halage le long de la Loire en sont remplis à cette période. Leurs jolies fleurs – qui sentent très bon – aux pétales en forme de cœur oscillent entre le blanc et le rose. 

Dans la prairie de Mauves, et dans toutes les zones de prairies plutôt pauvres en azote, c’est la saison des orchis à fleurs lâches et orchis bouffon (Anacamptis laxiflora et Anacamptis morio), qui offrent aux regards leurs petites fleurs d’un violet franc.

Le jasmin étoilé (Trachelospermum jasminoides), à l’odeur caractéristique et très puissante, fait partie des grimpantes qui donnent leurs fleurs – blanches, roses ou jaunes – en mai/juin. On en trouve de très beaux, notamment rue des Olivettes.

Les fameux tulipiers de virginie (Liriodendron tulipifera), arbres proches des magnolias, sont nombreux dans la bien nommée allée des Tulipiers du Jardin des plantes. Si on connaît plutôt bien ces arbres, on est moins familiers des fleurs, que l’on n’aperçoit pas forcément toujours, puisqu’elles sont hautes et cachées dans le feuillage. Elles sont néanmoins reconnaissables à leur couleur peu familière – entre le vert et le jaune pâle –, avec en leur cœur de longues étamines jaunes.

Mai est aussi la saison des fleurs de sureaux noirs (Sambucus nigra) dans les haies. L’arbuste est reconnaissable à l’odeur plutôt désagréable qui se dégage au frottement des feuilles. On les rencontre tout le long de l’Étoile verte, dans la prairie de Mauves… Les toutes petites fleurs blanches formant comme de gros pompons permettent de concocter des limonades ou des gelées ! Attention, le fruit, qui arrive l’été, est laxatif (mais est délicieux en confitures).

Je suis violet pâle, rose ou blanc, mes fleurs se composent en petits bouquets et je sens divinement bon. Qui suis-je ? Le lilas (Syringa vulgaris) bien sûr. Je me trouve notamment au Jardin des plantes, à Procé ou encore au parc de la Beaujoire.

Juin

Quelle fleur jaune vif sent la noix de coco ? Celle de l’ajonc nain (Ulex minor) ! Cet arbrisseau très épineux se plaît sur la lande du Petit Port, et dans les zones de talus et ourlets forestiers en général. L’angélique des estuaires (Angelica sylvestris f. heterocarpa) est la plante la plus rare de Nantes. Elle fleurit en été sur les bords de la Loire, avec ses grandes ombelles blanches et son odeur entêtante. Elle bénéficie d’une protection nationale.

Juillet

Dans le parc de la Beaujoire, bien sûr, mais aussi dans tous les autres grands parcs, et dans le centre-ville, il faut lever la tête… Les magnolias à grandes fleurs (Magnolia grandiflora), massivement plantés au XlXe siècle (Jardin des plantes, cours des 50-Otages) sont les plus florifères. Ils dévoilent en été leurs fleurs blanches, qu’on voit finalement assez peu, car elles poussent en hauteur.

Tout l’été, dans les prairies de Mauves, on peut apprécier la floraison des violettes tricolores, appelées aussi pensées sauvages (Viola tricolor). Comme son nom latin l’indique, elle possède trois couleurs : du blanc, du violet évidemment, mais en très petites doses, ce qui fait la particularité de la population des prairies de Mauves, et un cœur jaune.

Repérez les haricots en hiver pour trouver les fleurs en été… Quoi ? Au Jardin des plantes et à l’Arboretum cimetière parc, l’arbre aux haricots ou catalpa fausse bignone (Catalpa bignonioides) pousse en alignement. L’hiver, ses fruits sont facilement identifiables : ils ressemblent à de grands haricots qui tombent. L’été, on admire ses fleurs blanches, légèrement colorées de jaune et de violet.

L’exfoliation de l’écorce des arbousiers (Arbutus x andrachnoides notamment) au Jardin des plantes, à l’Arboretum cimetière parc, mais aussi devant la manufacture, est une œuvre d’art en tant que telle avec ses couleurs variées : du vert, du rouge, du pourpre, du marron, du blanc. C’est l’écorce qui part en lambeaux et offre un spectacle haut en couleur.

En juillet, on voit un peu partout dans les prairies – là où l’on ne tond pas – des grandes marguerites communes (Leucanthemum ircutianum), que l’on n’a pas besoin de décrire, et des centaurées (Centaurea decipiens), aux grandes inflorescences portant de petits capitules aux toutes petites fleurs déclinant les tons de rose et violet.

Août

Les cynorhodons colorent les haies des zones délaissées. Ronds, voire ovales, ce sont les faux-fruits des églantiers sauvages (Rosa canina et autres espèces proches, on en compte huit rien qu’à Nantes !). Leur couleur varie du rouge vif à l’orange selon le degré de maturité. Sur la lande du Petit Port, c’est le moment de la floraison des serratules des teinturiers (Serratula tinctoria). Les fleurs violettes sont regroupées en capitules. La plante atteint en général autour de 50 centimètres.

Septembre

Dans les serres arides du Jardin des plantes, les plantes-cailloux (Lithops et Conophytum) dévoilent leurs petites fleurs jaune et blanc. Toujours au Jardin des plantes, mais aussi au Grand Blottereau ou encore à l’Arboretum cimetière parc, les becs sucrés seront ravis de découvrir l’arbre au caramel (Cercidiphyllum japonicum), qui, comme son nom l’indique, sent le caramel, voire même la barbe à papa, à 15 mètres à la ronde (mais rien ne se mange) ! Son feuillage revêt des couleurs chatoyantes, variant du jaune orangé au rouge et du rose au pourpre.

Octobre

Au Jardin des plantes et au Grand Blottereau, les gommiers noirs (Nyssa sylvatica) et les cyprès chauves (Taxodium distichum) se parent des couleurs automnales : rouge, orange…

Décembre

L’hiver marque le début de la floraison des noisetiers (Corylus avellana), notamment au pollinarium sentinelle, situé dans le Jardin des plantes. Les petites fleurs vert-jaune causeront les premières difficultés aux allergiques au pollen !

L’ajonc d’Europe (Ulex europaeus), emblème de l’Armorique, fleurit aussi l’hiver. Ses petites fleurs jaunes d’or sentent la noix de coco – enfin, c’est un point de vue, d’aucuns considèrent que c’est la noix de coco qui sent l’ajonc… – sur les talus, dans les haies et sur la lande du Petit Port. Un air iodé en plein cœur de Nantes !

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