Le Nantes de… Valero Rivera

Publié le 10 sept. 2025

Mon Nantes à moi

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Débarqué pour la première fois à Nantes en 2010, le joueur emblématique du H tire sa révérence en fin de saison. Rencontre avec un handballeur et un homme accomplis.

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    Valero Rivera, c'est : 544 matchs pour 3 133 buts. © Christiane Blanchard

« Je suis né en 1985 et j’ai grandi à Barcelone. Mon père (Valero Rivera Lopez – ancien handballeur et entraîneur, ndlr) faisait des stages pour les jeunes joueurs. Je voyais tout le temps du handball à la maison. Je m’y suis mis la première fois, à 6 ans, avec mon meilleur ami… Après un détour par le foot, à l’école, puis le hockey sur glace, au Barça, je suis revenu naturellement au hand. »

Saut dans l’inconnu

« En 2010, j’étais dans un club où cela ne se passait pas bien, je ne jouais pas beaucoup et nous n’étions pas payés. J’avais besoin de changement. Nantes m’a alors appelé. Je me suis laissé deux jours de réflexion mais le lendemain, j’ai dit oui, j’ai signé deux ans. C’est mon père qui m’a conseillé d’y aller. C’était le saut dans l’inconnu, je ne connaissais rien de la ville… Mais c’était une bonne occasion de découvrir un autre handball, de grandir. J’étais prêt à sortir de ma zone de confort. Au départ, c’était compliqué car je ne parlais pas français mais heureusement, il y avait un joueur - Seufyann Sayad – qui parlait espagnol. J’ai été très bien accueilli, grâce notamment à Jérémy Vergely ou Rock Feliho. On s’est rapidement bien entendus. »

« Si tu es bien dans un endroit, reste ! »

« Avant d’arriver ici, j’avais fait pas mal de clubs en Espagne. Je m’étais dit alors : si tu es bien dans un endroit, reste ! Et je suis resté… Il y a bien eu Barcelone après Nantes, c’est le seul club qui m’a fait quitter le H. Mais finalement je suis revenu en 2018. Ici, j’ai quelque chose en plus. J’y ai grandi en tant que joueur et en tant qu’homme. Je suis devenu international espagnol (114 sélections). Je me sens chez moi à Nantes et mes trois enfants y sont nés. »

Secret de longévité

« Le hand a beaucoup changé, ça va deux fois plus vite qu’avant. À 40 ans, il faut être en forme, prendre soin de son corps. Je fais davantage de récupération aujourd’hui, de bains froids. Je fais très attention à ce que je mange, je bois. À 20 ans, je pouvais faire ce que je voulais, le lendemain j’étais à 10 000 %… Ce n’est plus le cas (rires). Je crois que ce qui me fait tenir, c’est ma passion pour ce sport. Ce n’est pas évident de s’entraîner dur, de voyager régulièrement, laisser sa famille… Mais prendre ma retraite en fin de saison, c’est le bon moment, je voulais faire une dernière année. Le club aussi. C’est très bien comme cela. Une chose est sûre aujourd’hui : ma reconversion se fera dans le hand. »

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    Valero Rivera effectue sa 14e saison au H. © Christiane Blanchard

Ton lieu préféré ?

« La H Arena forcément : j’y ai passé plus de temps que dans ma maison, entre les entraînements et les matchs (rires). Et j’ai beaucoup déménagé, entre Nantes, Rezé, Saint-Sébastien-sur-Loire et, depuis 2018, Vertou où je suis très bien. J’adore me balader dans le parc du Loiry avec mes enfants et mon chien. C’est parfait pour déconnecter ! Et les fois où je suis reconnu par les promeneurs, c’est toujours bienveillant, avec beaucoup de respect.»

Une bonne adresse à recommander ?

« Le restaurant L’Atlantide. Avec mon père, on adore bien manger, je l’y emmène dès qu’il vient ! »

Un souvenir marquant ?

« La naissance de mes enfants à la clinique Jules-Verne. »

Une Nantais ou une Nantaise que tu admires ? 

« Je ne connais pas beaucoup de Nantais et j’ai envie de dire, une nouvelle fois, mes fils, ce sont les Nantais que je connais le mieux (rires) ! »

L’événement que tu attends ?

« La 10e édition de la saga XXL, au parc des expositions de la Beaujoire ! C’est toujours un moment spécial contre des grosses équipes avec 10 000 personnes qui sont derrière nous. Ce sont de vrais supporters, ça fait beaucoup de bruit. C’est génial. »

Nantes en 2050 ?

« Ça serait top que le HBCN devienne un club phare, sur le toit de l'Europe, qu’il ait remporté le championnat, la Ligue des champions... »

La question en plus

C’est quoi une saison 2025-2026 réussie pour Valero ?

« Le club a ses objectifs. De mon côté, j’essaye d’être concentré tous les jours, de prendre les matchs les uns après les autres. C’est ce que je fais tous les ans, c’est peut-être le secret de ma longévité. On fera le bilan à la fin. »