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De la carrière au parc, petite histoire de Miséry

ActualitésPublié le 23 septembre 2019

Le site de Miséry a connu plusieurs vies. De l’exploitation du granite au Jardin extraordinaire, et en attendant l’Arbre aux hérons, ce sont six siècles d’histoire ici retracés.

Le site de Miséry a accueilli une florissante activité de brasserie : ici, les Brasseries de la Meuse,  sur une carte postale éditée en 1985, année où est actée leur fermeture (DR).
Le site de Miséry a accueilli une florissante activité de brasserie : ici, les Brasseries de la Meuse, sur une carte postale éditée en 1985, année où est actée leur fermeture (DR).

L’histoire de Miséry débute dès le XVe siècle, avec l’exploitation du granit. La carrière tirerait son nom du fait qu’elle aurait servi, au Moyen-âge, de refuge à des miséreux ainsi qu'à des ermites. À la fin du XVIe siècle, les seigneurs de la Hautière en accordent la jouissance à la commune de Nantes. La pierre est utilisée pour reconstruire le pont de Pirmil et consolider les fortifications de Nantes. Elle servira plus tard à paver les rues nantaises. L'activité d'extraction ne cessera qu’en 1915.

En 1900, Eugène Burgelin, originaire de l'Est de la France, installe sa brasserie sur une partie du site. Cinq ans plus tard, les trois plus grosses brasseries de Nantes – Schaeffer, Rottenbach et Burgelin – fusionnent et regroupent leurs activités à Miséry. En 1906, les associés vendent une partie de leurs actions aux Brasseries de la Meuse. Leur développement est fulgurant : les brasseries vont rayonner sur 22 départements. On y innove, aussi. En 1928, le premier atelier d'embouteillage de France conditionnant la bière est mis en place à Miséry : 200 000 bouteilles sortent quotidiennement des chaînes. La main-d’œuvre est essentiellement féminine.

L’exploitation du granite de Miséry a perduré jusqu’à la Première Guerre mondiale (DR).
L’exploitation du granite de Miséry a perduré jusqu’à la Première Guerre mondiale (DR).

La fin de la brasserie « made in Nantes »

La brasserie est absorbée par le groupe BSN (futur groupe Danone) en 1972. Après des décennies d’activité florissante, malgré la mobilisation des salariés et les manifestations syndicales, la fermeture est décidée en 1985 : 152 salariés sont licenciés. La majeure partie des bâtiments est détruite dès 1987 et le site devient une friche urbaine. Il accueille en 1991, lors du festival des Allumées (édition Léningrad/Saint-Petersbourg), la célèbre troupe de théâtre Licedeï qui y présente son spectacle sur la catastrophe de Tchernobyl.

Les bâtiments restants sont rasés en 1995, laissant à nu la dalle de l’usine et quelques vestiges maçonnés. Le mur d’enceinte, en partie effondré, devient un support de création pour les graffeurs nantais, avec le soutien de la Ville. Celle-ci préempte le terrain en 2005. L’objectif est d’éviter la spéculation immobilière et de permettre une réflexion à plus long terme sur le devenir de ce lieu emblématique de Nantes et du Bas-Chantenay.

En 2016, la décision est prise de créer un véritable jardin extraordinaire dans ce site unique de 3,5 hectares, qui servira d’écrin au futur Arbre aux hérons conçu par la compagnie La Machine. L'ancienne carrière démarre sa métamorphose en 2018, tandis qu’est lancé l’aménagement d’un parcours de 7 belvédères en surplomb. Après un an de travaux, l’aile ouest du Jardin extraordinaire ouvre au public le 27 septembre 2019.

Plus d'infos sur le site de Nantes Patrimonia