Comment est né le Floride ?
Mon père tenait un bar et c’était un noctambule. En 1979, il a décidé d’ouvrir sa propre boîte de nuit et a pu acheter un ancien restaurant ouvrier, rue Michel-Columb. Comme le nom Miami était pris – nous avions de la famille qui vivait là-bas –, il a choisi le Floride. J’ai quitté Paris pour venir y travailler, en tant que barman. Quand le premier DJ est parti, au bout de quelques mois, j’ai pris sa place. Et la musique a changé d’orientation : d’une boîte classique, qui passait du funk ou de la variété, on a pris un tonalité rock. Mon père m’a fait confiance. Le Floride est une affaire très familiale !
Le club est connu pour avoir accueilli de nombreux concerts...
C’est arrivé assez rapidement, avec Rémi Tassou et Pascal Bénéteau comme programmateurs. Notre premier concert, c’était John Façade. Puis nous avons accueilli Apartheid Not, le groupe de reggae, et beaucoup d’autres formations locales. C’était une époque où organiser des concerts était facile, et la scène nantaise était en effervescence. Aux platines, on a passé de tout mais que du bon ! Dans les années 1980, Laurent Allinger était très pop-rock anglaise. Plus tard, il y a eu Olivier Liard qui a donné une orientation plus métal, gothique. De mon côté, je passais de la world music, du rock underground, ces choses peu connues que l’on faisait découvrir. À l’inverse, des clients me conseillaient des groupes, et j’allais ensuite rechercher les disques.
Début 2002, le Floride a déménagé rue de Saint-Domingue. Pourquoi ?
Il y a eu des plaintes du voisinage et une fermeture administrative. Mais au final, déménager était une bonne chose puisque nous avons eu un espace trois fois plus grand, avec une vraie scène. C’était un pari car le bout de l’île de Nantes était une friche. Le Hangar à bananes n’était pas ouvert, il y avait des pavés et pas de lumière… Mais les gens ont suivi, car ils aiment le Floride pour ce qu’il est. Il y a la musique bien sûr, mais aussi la déco, et on a gardé le même esprit, rock, décalé, anticonformiste. On entend dire souvent que c’est une institution, mais si le rock à Nantes est devenu ce qu’il est, c’est en partie grâce au Floride.
Alors, prêt à aller jusqu’aux 50 ans ?
Oui, ça me plaît toujours ! Pourquoi j’arrêterais ?
Pratique
Les 40 ans du Floride : dimanche 9 juin à partir de 16h. Avec Picasso y los Simios, l’Orchidée, Gaume, Rosemary & the Brainless Idols, Gaume et DJ sets. Gratuit sur invitation : infos sur la page facebook du Floride
La playlist – subjective – des 40 ans du Floride
Le mythique club nantais fête ses 40 ans le dimanche 9 juin. L'occasion de retrouver en 10 chansons l'esprit du Floride !
1/ Apartheid Not : Never Let You Down ! (1981)
https://youtu.be/ZsKped6T7H4
2/ Lucrate Milk : She told me about Leeds permanent building (1981)
https://youtu.be/a1PRnsyvMHE
3/ John Merrick : Tous les dimanches (1986)
https://youtu.be/ysKfU2koDXA
4/ Noir Désir : Où veux-tu qu'je r'garde? (1986)
https://youtu.be/ZUm9on9pbmc
5/ Gamine : Voilà les anges (1987)
https://youtu.be/A8MPb2hQ11Y
6/ MacCarthy : Red Sleeping Beauty (1987)
https://youtu.be/vKcIEl8kCWs
7/ Little Rabbits : Karen (live 1991)
https://youtu.be/UoyyM_R8AJU
8/ Divine Comedy : The Book Lovers (1993)
https://youtu.be/8Z7NytWrcww
9/ Punish Yourself : Primitive (2004)
https://youtu.be/5_Bl3dW47xE
10/ Orange Blossom : Habibi (2005)
https://youtu.be/iTrmZSto7Pk