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Photo : 3 questions à Christiane Blanchard, Prix QPN 2019

ActualitésPublié le 10 septembre 2019

Parmi la vingtaine d’expos à l’affiche de la Quinzaine photographique nantaise, du 13 septembre au 13 octobre, celle de Christiane Blanchard au Temple du goût. Elle est la première photographe nantaise à obtenir le Prix QPN. Rencontre.

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J'ai alors décidé de le réincarner en me mettant en scène Comment êtes-vous venue à la photographie ?

Je l’ai découverte à 12 ans, en colonie de vacances, et ça m’a fait une impression très forte. L’idée de devenir photographe est née là, et dès 18 ans, avec mes premières payes, je me suis acheté un boîtier. J’ai pratiqué en amateur pendant plusieurs années, en apprenant toute seule, en faisant des pochettes CD, des affiches, des photos sur les plages, à la montagne… Une entrée par la petite porte, mais qui m’a beaucoup appris sur la manière d'aborder les personnes pour les photographier ! C’est en découvrant la photo industrielle que j’ai décidé d’en faire mon métier. Je suis devenue pigiste à Ouest-France, puis j’ai pas mal travaillé pour de la presse institutionnelle [Christiane Blanchard collabore entre autres à Nantes Passion, NDLR].

L’exposition « Le corps d’une histoire », liée à la mort de votre père, est votre premier projet personnel ?

Mes tentatives de projets artistiques n’aboutissaient pas, jusqu’à l’an dernier où j’ai suivi un stage à l’agence VU, avec Bruno Boudjelal et Martine Ravache, pour réfléchir à ce dont je voulais parler, et comment. J'ai décidé de revenir sur une partie de mon histoire familiale et sur la disparition de mon père. Il est décédé quand j’avais 9 ans. L’année suivante, j’ai rassemblé dans un cahier nos photos de famille – comme une preuve que tout cela avait existé. 40 ans plus tard, je suis retournée à cet album photo pour raconter cette histoire. J'ai alors décidé de le réincarner en me mettant en scène avec les quelques affaires que j'avais gardées de lui et d'autres choses que j'ai été obligée de trouver.. Il y a aussi cette photo où j’incarne ma mère, habillée comme elle l'était le jour des obsèques, auxquelles je n’avais pu assister... Le travail c'est étiré sur un an , il était essentiel pour moi de revenir sur ce qui à fait de moi une photographe et sur le pouvoir de résurrection de la photographie, sa capacité à nous sauver de l'oubli  –  c'est ce que j'avais découvert enfant en fabriquant cet album de famille.

La 23e QPN investit la ville pour un mois. Pour vous, quelle est sa place dans le paysage culturel nantais ?

C’est une manifestation très importante car elle donne accès à de grands photographes que l’on ne voit jamais à Nantes – on verra par exemple Robert Doisneau cette année. La photo n’est pas un art très présent à Nantes, mais ça bouge : on a de belles expositions à l’Atelier, la galerie Confluences, la Maison régionale de l’architecture, le lieu unique, le Rayon Vert commence à s’y intéresser…

Découvrir le site de Christiane Blanchard

À noter

« Fun », thème de la 23e Quinzaine photographique nantaise

Après deux années où a été décliné le thème de l’invisible, la QPN prend le parti de l’humour et du décalage pour son édition 2019. À voir parmi une vingtaine d’expos : les clichés absurdes de Bernard Doumenge au Rayon Vert, le Museum of Internet, les photos festives de Martin Bertrand au Temple du Goût, ou encore « Fun & co » à l’Atelier, qui réunit des clichés issus d’un projet participatif lancé en 2016.