La conférence permanente Loire a exposé mercredi 6 novembre lors d’une séance publique son troisième rapport annuel. Devant une salle bien remplie, Fabrice Roussel, délégué au dialogue citoyen à Nantes métropole et membre de la conférence, souligne le caractère innovant de la démarche « qui poursuit le dialogue entre décideurs et citoyens après le grand débat » et se félicite de « l’important investissement des membres de la Conférence, qui ont assidûment participé à de nombreuses réunions de suivi des 93 actions, dont une cinquantaine sont engagées et terminées ».
38 réunions dont la moitié sur le terrain
Créée le 30 mai 2016, la Conférence permanente Loire suit la tenue par Nantes métropole des 30 engagements pour la Loire adoptés le 15 décembre 2015 à l’issue du grand débat citoyen « La Loire et nous ». La Conférence réunit une vingtaine de participants citoyens, élus et experts, très actifs : « La moitié de nos 38 réunions nous a amenés sur le terrain, pour visiter les communes ligériennes autour de Nantes et rencontrer leurs maire et échanger avec des habitants, raconte Martine Staebler, membre de la conférence, exposant le fonctionnement de l’instance. Nous avons un droit de vigilance et d’être force de proposition, en toute indépendance. Personne ne nous a tenu la main pour rédiger nos rapports. ». Celui de 2019 est le troisième et dernier de son mandat : « Les participants analysent l’avancement des travaux et émettent des avis quant à l’action de Nantes Métropole, explique Rémy David, chargé de mission Loire, paysage et patrimoine auprès de la direction déléguée à la cohérence territoriale. L’année 2019 a été marquée par le succès de la deuxième édition de Débords de Loire au printemps dernier. L’événement phare en 2020 sera l’entrée en service de la deuxième ligne de navibus entre Chantenay et la pointe de l’île de Nantes. »
La Loire incorporée dans la pensée urbaine
Le rapport de la Conférence « se réjouit de ce qu’aujourd’hui la Loire a été incorporée dans « la pensée urbaine ». La création dans le plan local d’urbanisme de l’OAP Loire - Orientation d’aménagement et de programmation -, qui permet de considérer le patrimoine ligérien dans l’épaisseur des paysages et sur toute la longueur de ce fleuve métropolitain, en est la preuve. « Le lancement de nouveaux projets urbains préfigure ce rapprochement du fleuve au cœur de Nantes et de ses quartiers, en dépassant le seul réaménagement des espaces. Le projet qui se compose autour du réaménagement de la Place de la Petite Hollande, l’aménagement du Bas-Chantenay ou celui de Pirmil-les Isles illustrent ce nouveau regard vers le fleuve. »
Franchissements, usage économique, qualité de l’eau…
Au chapitre des regrets, la question non tranchée de nouveaux franchissements, le développement jugé « trop modeste » de l’usage économique du fleuve, le réaménagement des cales et des pontons dont le délai de réalisation « est repoussé d’année en année ». Enfin, « la question de la qualité de l’eau de la Loire est un point qui a suscité des passions dans le débat. Entre qualité chimique de l’eau et logique économique ou portuaire, entre prévention de la flore et activités de loisirs, entre impatiente citoyenne et contraintes administratives ou financières, ce point a fait émerger des débats et des questionnements à poursuivre. »
Mixité des approches
Les participants souhaiteraient aussi une implication plus large des citoyens à leurs travaux, au-delà du débat initial. Ils dressent donc de leur expérience un bilan « contrasté mais globalement très positif : chacun a veillé à écouter les autres conter leurs horizons, leurs attentions, leurs vigilances. Cette mixité des approches a eu la vertu de permettre de considérer tout autant des usages discrets du fleuve que des grandes politiques publiques. »
Consulter le rapport de la Conférence permanente Loire et ses annexes.