6000 tonnes de gravats en petits morceaux. C’est ce qui reste de l’ancien parking silo du garage Renault dans le Bas-Chantenay, démoli cet été pour dégager la vue sur la carrière Miséry et le Jardin extraordinaire. Évacuer ces déblais encombrants de manière traditionnelle aurait mis 240 camions sur les routes. Nantes Métropole et l’entreprise de travaux publics Charier ont opté pour une autre solution, plus écologique : le service de transport fluvial Flexiloire, lancé en 2018 par Nantes Saint-Nazaire Port. Habitué à transporter les pièces de l’avionneur d’Airbus, Flexiloire a évacué les déblais du garage en trois barges seulement. Le troisième et dernier chargement a eu lieu mardi 10 septembre dans l’après-midi.
« Le service FlexiLoire, opéré par la Compagnie ligérienne de transport (CLT), assure le transfert des déblais vers le site portuaire de Cheviré. Les matériaux sont d’abord concassés avant d’être chargés sur la barge Pacifique à partir du quai Saint-Louis. Une fois la barge arrivée sur l’autre rive, les matériaux sont pris en charge par Nantes Port Terminal, filiale de Nantes Saint-Nazaire Port, et la société Nantes Manutention. Si la barge Jules Verne est utilisée pour le transfert de colis industriels volumineux entre Cheviré et Montoir-de-Bretagne plusieurs fois par semaine, la CLT a choisi la Pacifique, adaptée au transport de vracs solides, pour ce chantier de déconstruction », expliquent Nantes Métropole, l’entreprise Charier et le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire.
Réemploi et économie circulaire
Pour aller au bout de la démarche, et s’inscrire dans une logique d’économie circulaire, ces déblais seront réemployés in situ pour la préparation de terrains en vue de futures implantations. « Les efforts en matière environnementale sont aussi de notre ressort, nous, entreprises, nous devons trouver des solutions pour le territoire, le fluvial en est une, le recyclage des matériaux en est une autre. Pour peu que ces deux pratiques vertueuses soient plus souvent prévues dans le cahier des charges des donneurs d’ordre publics et privés, nous pourrions fortement contribuer au développement d’une économie circulaire des matériaux en territoire ligérien, les outils sont là ! », affirme Paul Bazireau, président du directoire de Charier. « À elle seule, une barge équivaut à 80 camions en moins sur nos routes, ce chiffre pousse à agir. »
Le transport fluvial de marchandises figure dans le schéma logistique du Pôle métropolitain de Nantes Saint-Nazaire et correspond à l’un des 30 engagements pris par Nantes Métropole à l’issue du débat citoyen Nantes, la Loire et nous. Il pourrait à l’avenir devenir une pratique courante dans la logistique des chantiers urbains. Outre le Bas-Chantenay, en pleine mutation, plusieurs projets majeurs autour du fleuve pourraient y avoir recours, notamment celui du nouveau CHU sur l’île de Nantes dont les travaux de construction doivent démarrer en octobre 2020.