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Citad’elles : un an d’engagement auprès des femmes 

ActualitésPublié le 25 novembre 2020

Unique en France, le lieu pour les femmes victimes de violence et leurs enfants fête ses un an d’existence. Voici le bilan tiré de cette première année d’activité.

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Engagement, écoute et soutien… Telles sont les valeurs qui guident l’équipe de Citad’elles depuis l’ouverture du lieu, en novembre 2019. Après un an passé auprès des femmes victimes de violences, quel bilan peut-on tirer de la situation des violences conjugales ? Lors d’une conférence de presse le 20 novembre 2020, Johanna Rolland, maire de Nantes, Mahaut Bertu, élue à l’Égalité et Valérie Alassaunière, directrice de Citad’elles ont fait le point et rappelé l’ampleur du problème. « Nous avons accueilli près de 1250 femmes, soit 80 par semaine. Bien que nous aspirons toutes à une société sans Citad’elles, le lieu a malheureusement prouvé sa pertinence et la situation s’est encore dégradée lors du premier confinement » constate Valérie Alassaunière. Les journées et les nuits sont longues, les situations « souvent très difficiles », mais Valérie Alasasunière et son équipe restent optimistes et mobilisées au quotidien. On estime que près de 24 500 femmes seraient victimes de violences dans la Métropole. Elle seraient 580 000 à l’échelle de la France (selon une étude de l’Auran réalisée en 2017). Un fléau qui touche tous les âges et toutes les catégories socio-professionnelles. « Ces chiffres montrent à quel point il est nécessaire et urgent de poursuivre la lutte contre toutes les formes de violences et plus largement pour l’égalité entre les femmes et les hommes », a insisté Johanna Rolland.

Un soutien maintenu pendant le confinement

Alors que l’année 2020 enregistre plus de 20 % de féminicides, partout en France, le confinement a vu naître une hausse des violences conjugales. C’est pourquoi l’équipe de Citad’elles est restée mobilisée pendant la crise sanitaire pour permettre un accueil et une écoute téléphonique 24h/24 et 7j/7. Des rendez-vous sur site ont été organisés pour les situations d’urgences et plusieurs femmes ont pu bénéficier de mises à l’abri. Un tchat anonyme, gratuit et discret a également été déployé directement sur le site web de Citad’elles pour permettre aux nantaises confinées avec un conjoint violent de trouver de l’aide. Efficace et discret, cet outil est devenu pérenne. Reconnu service public essentiel, Citad’elles reste en activité pendant le deuxième confinement. Les permanences des associations et des structures sont assurées par téléphone ou en présentiel.

En cette période de crise sanitaire, qui impose un nouveau confinement et qui a vu exploser les violences intrafamiliales, l’accompagnement par l’équipe de Citad’elles et les partenaires publics et associatifs qui y interviennent est d’autant plus nécessaire.

Johanna Rolland, maire de Nantes.

Quelles pistes de réflexion pour 2021 ?

« Après une année très dense, propice à l’expérimentation et aux ajustements, nous allons travailler sur trois pistes d’actions, a annoncé Mahaut Bertu, premièrement, renforcer l’accompagnement des enfants co-victimes, développer le suivi spécifique des jeunes adultes subissant des violences. Enfin, favoriser la conscientisation des violences, à travers des ateliers permettant de prendre soin de soi et de travailler son rapport au corps. »

C’est pourquoi un partenariat avec l’association de soutien à la parentalité Les Pâtes au beurre a déjà été mis en place. Tous les mardis, l’équipe de psychologues donne des consultations pour les mères et les enfants confrontés aux violences conjugales et familiales. « L’idée est de permettre aux enfants de mettre de mots sur ce qu’ils ont vécu et qu’ils ne se retrouvent pas seuls avec ce qui les traverse » explique Sophie Marinopoulos, psychologue de l’association.

En parallèle, pour faire face aux besoins croissants de soutien, les permanences psychologiques des associations France Victimes 44 Nantes et SOS Inceste et Violences sexuelles ont été doublées depuis le mois de juillet. Une nouvelle permanence avec les avocats de l'Ordre du Barreau de Nantes a également été mise en place au mois de mai.

Enfin, en attendant les assises de 2022 contre les violences faites aux femmes, Valérie Alassaunière et son équipe aspirent à faire de Citad’elles, un lieu de ressources et de recherches de premier plan. « Un certain nombre de territoires regarde de près ce qu’il se fait ici, pour pouvoir développer le concept ailleurs. L’équipe est interpellée pour son savoir-faire. Nous ne sommes qu’au début du chemin, la lutte continue ! » Conclut Valérie Alassaunière.

Citad’elles : un projet collectif aux valeurs fortes

Coconstruit avec la Ville de Nantes, à l’initiative d’associations comme France Victimes 44 Nantes, SOS Inceste ou encore SOlidarités FemmeS 44, Citad’elles est, encore aujourd’hui, une structure unique en France. Ouvert 24h/24 et 7j/7, le lieu accueille les femmes victimes de violences et leurs enfants dans un cadre réconfortant et sécurisé. Le service est gratuit et anonyme. À leur arrivée, elles sont prises en charge par une coordonnatrice qui les accompagnera dans un parcours de protection et de reconstruction avec l’aide de différents professionnels : juristes, sage-femmes, psychiatres, avocats, psychologues…

Pour joindre Citad’elles

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