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[infographie] Pour la filière muguet, tout se joue le 1er mai

Actualités Publié le 28 avril 2021

Fortement touchés par la crise sanitaire en 2020, les professionnels du muguet comptent bien rebondir en 2021. L'occasion de découvrir le poids économique, mais aussi historique de cette spécialité du pays nantais avec Antoine Thiberge, de la fédération des Maraîchers nantais.

 

 

Collecte du muguet mode d'emploi

"Il y a plusieurs étapes, explique Antoine Thiberge, directeur de la Fédération des maraîchers nantais. D'abord la cueillette : les saisonniers cueillent tout ce qui se présente et font des bouquets de 50 brins, qu'ils déposent dans des caisses. Ces caisses sont emmenées dans les bâtiments de tri. Chaque bouquet est alors défait, et chaque brin est posé sur un tapis roulant qui avance et passe sous un trieur optique. Le trieur optique prend des mesures de longueur, de nombre de clochettes pour les répartir en différentes catégories, qui répondent à des utilisations différentes, à des réseaux de distribution différentes et à des tarifs différents. Une fois trié, le muguet est revendu, soit  en bouquets de 50 brins pour des fleuristes, qui font eux-mêmes leurs compositions, soit mis en bouquets sur l’entreprise, seul avec quelques feuilles, ou dans des compositions avec d’autres fleurs. Puis il est conditionné et expédié."

Des saisonniers par milliers

Sur la quinzaine qui précède le 1er mai, pour ces différentes missions, ce sont jusqu'à 7000 contrats de saisonniers qui sont signés. "Il y a beaucoup d’habitués, et notamment beaucoup d'habitants de la Métropole. Mais c’est aussi un moment important pour impliquer des publics éloignés de l’emploi. On a chaque année des actions dans les quartiers pour présenter le muguet et les opportunités qu’il offre. Avec certaines associations, nous avons une dérogation pour accueillir les demandeurs d’asile. La proportion est très faible, mais la force symbolique est importante. Le muguet peut aussi être un outil d’intégration, un marchepied pour découvrir le maraîchage." 

Un énorme défi logistique

"C’est une véritable campagne napoléonienne, s'amuse Antoine Thiberge. Dans certaines entreprises, vous pouvez avoir 1000 à 1500 personnes qui arrivent en même temps pour travailler. La logistique est très importante et les entreprises ont une très grande expérience, car la tradition est ancienne. Et ils possèdent un vrai savoir-faire : prendre soin de la plante dans les dernières semaines pour accélérer son développement ou le ralentir pour qu’elle soit prête le 1er mai."

Effacer 2020

L'an dernier, la filière muguet a été très touchée par le contexte sanitaire et le confinement. "En 2020, les fleuristes pouvaient seulement faire du click & collect, la vente sur la voie publique, qui est une particularité de la vente du muguet, était interdite. 70% du muguet produit n'avait pu être commercialisé. Mais cette année, tous les clignotants sont au vert. Les ministères nous ont confirmé que l’on revient à une situation normale. Le muguet est beau, les conditions de récolte ont été agréables, tous les réseaux de diffusion sont là. Cela devrait bien se passer."

 

Une (longue) histoire nantaise

Saviez-vous que les Maraîchers nantais dataient de... l'Ancien régime ? "La première trace d’une organisation collective des maraîchers nantais remonte à 1513, situe Antoine Thiberge. Historiquement, les maraîchers produisaient fruits, légumes et fleurs dans la ville actuelle. À Talensac, Saint-Similien, places Viarme ou Graslin... Progressivement, du fait de la pression urbaine, ils sont partis un peu plus loin, principalement à Chantenay et Doulon, puis dans les communes périphériques, comme Saint-Sébastien-sur-Loire. Et aujourd'hui, on les retrouve dans la vallée maraîchère, à Saint-Julien-de-Concelles, sur la Divatte, autour du lac de Grand-Lieu, à Carquefou... Ils continuent à produire des fruits, des légumes, mais plus de fleurs… sauf le muguet !"