C’est une expérimentation inédite qui va faciliter la vie des nantaises : la Ville va installer des distributeurs de protections périodiques gratuites (tampons, serviettes...) dans des équipements publics dès la fin de l’année. Un projet qui vise à lutter contre la précarité menstruelle, qui touche près de 2 millions de Françaises chaque année. En effet, pour des raisons financières, de nombreuses femmes rencontrent des difficultés à acheter des protections (tampons, serviettes, cups...) ou à les changer régulièrement. Un problème aux conséquences parfois gênantes (décrochage scolaire, absentéisme au travail) ou dramatiques (infections et maladies parfois mortelles).
« C’est un sujet de solidarité, de santé publique mais aussi de justice sociale », affirme Mahaut Bertu, adjointe à la ville de Nantes en charge de l’égalité. Nantes s’est en effet engagée à devenir la première ville non-sexiste de France d’ici 10 ans. À terme, l’ambition est de pouvoir garantir à toute femme (quel que soit son âge ou sa situation), un accès à des protections à moins de quinze minutes du lieu où elle se trouve. En lien avec des associations, la Ville souhaite mener une campagne de sensibilisation autour des règles pour briser le tabou qui les entoure. Des temps de sensibilisation auprès des jeunes et du grand public seront bientôt organisés pour casser mythes et clichés.
Des protections de qualité
Les distributeurs proposeront trois types de protections jetables : serviettes, tampons avec et sans applicateur. Pour garantir la santé des usagères et éviter les fameux chocs toxiques, ces protections seront 100 % coton biologique, non blanchies au chlore, sans plastique, ni substance chimique, ni parfum ou colorant. Elles seront également biodégradables, dans la mesure du possible, afin de limiter leur impact sur la planète. « La dimension écologique est toute aussi importante à prendre en compte, car près de 45 milliards de serviettes périodiques seraient jetées chaque année dans le monde », note Mahaut Bertu.
Les premiers distributeurs seront installés à la fin de l’année dans quelques lieux clés comme l’espace Agnès Varda, l’accueil de jour des familles, le CCAS, et Citad’elles. Suivront les espaces ados, les maisons de quartier ou encore les équipements sportifs et culturels. L’objectif est de mailler l’ensemble du territoire d’ici 2023.