« Un club de sport comme le nôtre est une entreprise comme une autre. Nous sommes tous touchés. La difficulté est partagée. Notre équipe dirigeante fait face. Nous faisons partie d’un secteur économique particulièrement impacté par la pandémie » explique Jean-Pierre Ciglia, le président du Nantes Rezé basket.
Au niveau sanitaire, le NRB a dû, comme les autres clubs, s’adapter : « Le protocole a été compliqué à mettre en place, avec des consignes et directives parfois contradictoires. On a « slalomé » pour être le plus précautionneux possible afin de faire attention à ce que la pandémie ne touche ni les joueuses, ni le staff, ni les salariés du club. On a été peu affecté au final. » Deux joueuses ont été touchées sur un effectif de 12 professionnelles et deux jeunes pensionnaires du centre de formation sur 23. « La digue sanitaire a tenu même si nous restons très vigilants», pointe Jean-Pierre Ciglia.
« On a fermé le groupe à la vie extérieure. Mais on ne peut pas cadenasser la sphère privée des joueuses. Elles respectent malgré tout le confinement. La santé, plus que jamais, est au cœur de la vie du club. Pour les déplacements par exemple, on a notre bus, pour limiter les contacts. »
La digue sanitaire a tenu même si nous restons très vigilants.
Et sportivement ? « La reprise s’est faite début août pour la nouvelle saison et depuis l’activité n’a pas cessé pour les pros. Le calendrier s’est remodelé, on en est à la V12 ! On a craint le pire mais on atteint la mi-saison » souligne le président des Déferlantes, le surnom des joueuses du Nantes Rezé basket.
Le plus petit budget du championnat
Le Nantes Rezé basket affiche le plus petit budget de la Ligue A féminine avec 1,1 M€ . Or, la médiane est de 1,86 M€. « On souffre de cette difficulté financière. Nous sommes fragiles, avec un effectif court. Notre joueuse vedette américaine s’est blessée début septembre et pour un club comme le nôtre c’est compliqué. Et une joueuse est à l’arrêt avec une rupture des ligaments croisés. » Le NRB peut malgré tout compter sur 70 partenaires privés et 4 partenaires publics : « là, le soutien est indéfectible concernant les collectivités locales. Pour les partenaires privés, nous avons des cas très différents : certains sont à l’arrêt, nous nous sommes adaptés, des solidarités sont à l’œuvre. Et d’autres fonctionnement quasi normalement. »
Le Nantes Rezé basket a trouvé de nouveaux partenaires malgré la crise et doit composer avec le huis clos à domicile. « On compense avec beaucoup de communication et on produit nos matches avec l’agence nantaise Mstream pour la captation et la diffusion via le site du NRB et le site de la fédération. » Un choix qui permet de gagner en visibilité et notoriété : en moyenne, l’an dernier, le NRB drainait 1 500 spectateurs en moyenne. Avec les diffusions, ce sont 5 000 personnes en moyenne par match qui suivent les matches.
« Un petit budget correspond à une économie serrée, souligne Jean-Pierre Ciglia. Avec les aides reçues depuis le début de la crise – activité partielle, compensation billetterie, fonds aux entreprises en difficultés et exonération des charges - on est à l’équilibre. Nous subissons une baisse de recettes de 100 000 euros, mais elle sera compensée. »
La vie sociale autour du club reste vive malgré tout : fans et bénévoles restent mobilisés. « On pense à eux. Certains souffrent nous le savons. Ils font partie intégrante du club ».
Ça peut vous intéresser
- Sport de haut niveau : comment les clubs font face à la crise ?
- HBC Nantes : « pas un seul modèle ne tient comme ça »
- Nantes Atlantique Handball : « L’épée de Damoclès, ce sont les tests »
- Nantes Basket Hermine : « nous étions en train de construire... »
- Le Nantes Rezé Métropole Volley fait bloc
- Volley-Ball Nantes : « on espère atteindre l’équilibre financier »
- Sport de haut niveau : la métropole accueille l'élite
- Sport de haut niveau: des grands événements à Nantes
- Les grands équipements dédiés au sport de haut niveau