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Dervallières : Tom Koko Bikusa tisse sa toile

Actualités- Mis à jour le 21 février 2022

Le jeune réalisateur, qui a fondé l’association Régicide studio pour sensibiliser les 16-30 ans aux métiers de l’audiovisuel, est à l’affiche du film Compagnons en salles le 23 février.

Tom Koko Bikusa fait son cinéma, des Dervallières à Netflix (Crédit photo : Christiane Blanchard / Nantes Métropole).
Tom Koko Bikusa fait son cinéma, des Dervallières à Netflix (Crédit photo : Christiane Blanchard / Nantes Métropole).

« Agnès Jaoui est une grande dame du cinéma, c’était incroyable de pouvoir tourner avec elle », savoure Tom Koko Bikusa, 22 ans, à quelques jours de la sortie de Compagnons (lire ci-dessous). Il y campe « un jeune dans un chantier d’insertion, à l’humour un peu lourd, mais profondément gentil. »

Ce passionné de cinéma, qui a grandi et vit toujours aux Dervallières, participait au départ à un casting silhouettes avant d’être rappelé pour « ce rôle plus important.» Son jeu a séduit le directeur de casting qui l’a ensuite contacté pour une apparition dans la série Netflix Christmas Flow diffusée pour les fêtes. Un passage « inattendu » devant la caméra pour le jeune homme qui est d’abord réalisateur. 

« Démocratiser l’audiovisuel »

« À 14 ans, l’association Résilience Factory m’a accompagné dans un projet musique. Mon goût pour la vidéo s’est ensuite développé. En 2018, j’ai fondé Régicide studio après avoir reçu un prix à Cannes pour un court-métrage. L’idée, c’est de démocratiser la pratique de l’audiovisuel dans les quartiers populaires. Mais il n’y a pas de frontières, les jeunes du centre-ville sont aussi les bienvenus. » L’association propose aux 16-30 ans des ateliers pour découvrir l’écriture de scénario, les techniques de réalisation et le jeu d’acteur. Des ciné-débats sont également organisés. En novembre 2021, Tom Koko Bikusa a reçu des mains de Jamel Debbouze le prix de la meilleure association au concours Filme l’avenir. « C’est une consécration, ça nous motive énormément ! » Il est également salarié de la pépinière jeunesse Horizon et fondateur du festival de la Lanterne qui met en lumière les courts-métrages de jeunes nantais.

En 2022, le jeune homme retournera à la réalisation. « Je viens de terminer l’écriture de mon premier long-métrage. Ce film parle du déterminisme social dans les quartiers, j’ai pu rester droit dans mes choix mais je comprends les autres parcours. » Pour convaincre des producteurs, il espère présenter en juin prochain une première version, sous forme de court-métrage, au festival de la Lanterne.

Vous pouvez suivre l’actualité de l’association Régicide studio sur Instagram : @regi6destudio

"Compagnons", un film intégralement tourné à Nantes

Sa sortie a lieu mercredi 23 février 2022. Le nouveau long-métrage de François Favrat, avec Najaa Bensaid, Agnès Jaoui et Pio Marmaï au casting, a été intégralement tourné à Nantes durant l’été 2020. Il raconte le parcours d’une jeune graffeuse en difficulté qui intègre les compagnons du devoir. Au fil des images : le quartier Bellevue à Nantes et Saint-Herblain, la basilique Saint-Donatien alors en fin de rénovation, et surtout la Maison des compagnons, qui fait face à la gare sud de Nantes et que l’équipe de tournage a investie durant deux semaines. « C’était un décor idéal », témoigne François Favrat, évoquant « sa bibliothèque lambrissée, sa salle à manger où des figues peintes incarnent les valeurs de cette organisation, le bureau du Prévôt orné de symboles compagnonniques, et son sympathique prévôt ! »

Le réalisateur, qui inscrit son film dans la veine du « réalisme social », s’est immergé à la fois chez les compagnons et dans le quartier Bellevue. « Comme la cité de Bellevue nous tendait les bras, j’ai vite choisi de tout tourner à Nantes, tant pour les décors, que pour les gens rencontrés sur place, dont certains jouent d’ailleurs dans le film… » La plupart des jeunes présents dans le film sont originaires de Bellevue, ou d’autres quartiers nantais. « Je me suis efforcé de rendre au plus juste ce que j’ai vu et ce que m’ont raconté les jeunes de Bellevue, raconte François Favrat, qui se dit « frappé de réaliser à quel point ces images toutes faites des cités dont on nous bombarde quotidiennement étaient biaisées. »