Samedi 29 avril, midi, le festival des 48 h de l’agriculture urbaine bat son plein un peu partout dans la métropole. Devant les vestiges du château des Dervallières, une grande table attend ses convives, qui arrivent seuls ou par petits groupes, certains après un jeu de piste dans les potagers du quartiers. Quelques participants ont déjà revêtu les déguisements créés pour la « Végéparade » à suivre, qui les mènera jusqu’au square Daviais.
L’emplacement de la ferme matérialisé
Au menu du repas, beaucoup de légumes – évidemment. Et des informations sur l’avancée du projet qui transformera, d’ici 2025, la vaste prairie en contrebas en une ferme, suivant le souhait exprimé en 2016 par les habitants du quartier. Pour les 48 heures de l’agriculture urbaine, l’herbe a été tondue sur l’espace en devenir, et les artistes de La Luna ont animé un atelier participatif sur les imaginaires, avec un jalonnement de l’emprise, soit plus d’un hectare.
En attendant, des fleurs et des cultures en bacs
Avant le déjeuner, les enfants ont les mains dans la terre pour fabriquer des bombes à graines et les jeter au pied des arbres : « Leur floraison préfigurera les futures plantations, expliquent Nolwen Le Mével et Émilie Mendiboure, chargées du projet à la direction nature et jardins de Nantes Métropole. Nous allons également installer des bacs pour commencer à jardiner. Puis, Océan cultivera les premières plates-bandes. Il est temps que les choses commencent à se concrétiser ! »
Une véritable entreprise de maraîchage
Océan, structure d’insertion déjà en charge d’une ferme à Couëron, a été choisie pour accompagner le projet pendant les premières années et gérer ensuite l’exploitation. On sait déjà qu’il y aura des maraîchers professionnels et des salariés en insertion, des cultures en pleine terre et sous serres, un bâtiment dédié (existant, qui sera rénové), et que la production permettra aussi de nourrir à prix doux les habitants du quartier : « Il ne s’agira pas d’une ferme pédagogique mais bien d’une véritable entreprise agricole, qui devra remplir des paniers de légumes toutes les semaines ! » Dans le détail, la réflexion est en cours pour affiner le projet, en étroite relation avec les associations du quartier et les habitants, qui sont régulièrement conviés à des temps de rencontre.
Les habitants très impliqués
« L’été, la prairie est utilisée pour faire du quad, le terrain est tout abîmé, c’est bruyant, déplore Martine, retraitée, habitante du quartier. Je préfère qu’il y ait des cultures. J’ai toujours rêvé d’avoir un jardin... » Pour Fanta, de l’épicerie éphémère Vrac, « la ferme sera complémentaire de nos produits secs ». Ghislaine est, elle aussi, convaincue : « Ça peut donner des emplois, et nous permettre de manger sain et bio. » Sébastien est venu en voisin, il découvre le projet : « On a de la chance ici, d’avoir ce parc. La peur que j’ai, c’est que ça disparaisse alors, installer une ferme, c’est bien. Les gens sont super impliqués, c’est à nous de jouer le jeu. Pour que les choses avancent, il faut agir à tous les niveaux. Ça, plus ça, plus ça… À travers ce projet et ce qui l’accompagne, les gens découvrent plein de choses, même ceux qui sont là depuis longtemps. »
La Fête de la science le 13 mai et la fête du quartier le 3 juin seront de nouveaux moments d’information et de discussion sur la future ferme.