Une centaine de panneaux publicitaires ont disparu du paysage dans la nuit du 4 au 5 janvier. Nul vol ici. Il s’agit de la première action forte menée par Nantes Métropole pour réduire l’affichage publicitaire en lien avec son nouveau règlement local de publicité, voté à l’unanimité en juin 2022.
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Un camion grue, quatre opérateurs et près d’une heure de travail ont été nécessaires, ce mercredi 4 janvier à 20 h, pour déposer le panneau publicitaire de 8 m2 qui trônait boulevard de la Fraternité, juste à côté de l’arrêt de bus Zola et à proximité de l'école élémentaire Fraternité. Pendant toute la nuit, 110 panneaux du même type ont été retirés de l’espace public à Nantes, Saint-Herblain, Bouguenais, Orvault, Rezé et Saint-Sébastien-sur-Loire par les équipes du spécialiste de la publicité urbaine JCDecaux.
Cette opération « coup de poing » est la première traduction concrète des engagements pris par la Métropole à la suite du débat citoyen sur la place de la publicité en ville, en lien avec son nouveau Règlement local de publicité (RLPm). Le texte, approuvé à l’unanimité en juin 2022, préserve 70% du territoire de toute publicité. Les élus ont en particulier choisi d’interdire l’affichage dans les zones naturelles et agricoles, ainsi qu’autour des écoles et collèges.
Dans les mois qui viennent, ces nouvelles règles s’appliqueront à l’ensemble de opérateurs, sur les espaces publics comme privés, ce qui entraînera la suppression de près de 1 000 supports publicitaires d’ici fin 2024. Soit une réduction de 45% de la publicité sur la métropole.
« Un choix de société »
« Ces décisions sont le fruit d’une concertation menée depuis 2020 avec les citoyens, les 24 communes et les professionnels. Cela montre qu'on peut prendre des décisions fortes, radicales, sans conflictualité », a salué la maire de Nantes, Johanna Rolland, dont l’ambition est tout à la fois de « préserver le paysage, réduire la pollution visuelle et les consommations d’énergie et protéger les plus jeunes contre l’incitation à l’hyper consommation ».
La réduction de la publicité sur l’espace public entraînera une baisse de 30% de la redevance versée à la collectivité par JCDecaux. « Un choix de société », assumé par les élus qui permettra, à l’inverse, des économies d'énergie. « La seule dépose des panneaux électrifiés représente une économie de 625 000 kWh par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle en électricité de 40 foyers de 4 personnes utilisant uniquement l’électricité à leur domicile », indique Tristan Riom, adjoint à la maire de Nantes, délégué à l’énergie.
Retrouvez le détail des 24 engagements de Nantes Métropole pour mieux réguler la présence de la publicité dans la ville sur le site du dialogue citoyen.
Sur les tramways, c'est fini aussi !
La décision a été prise à l’automne et a mis quelques mois à se concrétiser. Les tramways de la Tan ne serviront plus de supports pour des publicités à caractère commercial. « Depuis le 3 janvier 2023, il n’y a plus aucune campagne dite commerciale en "total covering" [flocage intégral d'une rame], explique-t-on à la Semitan. Il pourra éventuellement subsister des campagnes de sensibilisation sur les tramways. » Le transporteur nantais estime le manque à gagner entre 200 et 300 000 €, le revenu total de la publicité sur les différents supports liés au transport collectif s’élevant à 1,1 million d’euros (chiffres 2021).