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« Le changement climatique a des répercussions sur le territoire, la transition peut être joyeuse »

ActualitésPublié le 23 septembre 2024

Le 25 septembre, à Couëron, une conférence « Climat où en est-on ? » est organisée avec le GIEC Pays de la Loire et des associations et entreprises qui ont relevé le défi de la transition écologique. Mais qu’est-ce que le GIEC Pays de la Loire ? Explications avec son secrétaire général Antoine Charlot.

Plus de canicules et de sécheresses font partie des conséquences du changement climatique © Rodolphe Delaroque
Plus de canicules et de sécheresses font partie des conséquences du changement climatique © Rodolphe Delaroque

Le GIEC des Pays de la Loire a été créé en 2020, à l’initiative du Comité 21. S’il n’est en aucune manière affilié ou lié au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat  (Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) en anglais), il en poursuit les mêmes objectifs : s’appuyer sur la recherche scientifique pour informer les décideurs et éclairer les acteurs sur la réalité des changements climatiques. Son directeur et secrétaire général du GIEC Pays de la Loire, Antoine Charlot nous explique le pourquoi du comment de cette instance régionale.

Pourquoi avoir créé le GIEC Pays de la Loire ?

« Notre objectif est de territorialiser les données climatiques. Nous voulons faire comprendre aux acteurs locaux que le changement climatique a des répercussions sur le territoire et qu’il est important d’agir aujourd’hui tant sur l’atténuation (la réduction des émissions de gaz à effet de serre) que sur l’adaptation aux changements (canicule, sécheresse…). C’est l’association Comité 21 qui a été à l’initiative de la création du GIEC Pays de la Loire, qui l’anime mais il appartient à tous ces membres, les chercheurs, experts et depuis janvier 2024 une cinquantaine de collectivités dont Nantes Métropole. »

Quel intérêt ont les collectivités à faire partie du GIEC Pays de la Loire ?

« A l’origine, nous avons créé ce GIEC régional uniquement pour publier 2 rapports avec des données et des propositions sur le territoire. Les collectivités nous ont alors formulé beaucoup de demandes sur l’eau notamment. Elles ont besoin de données fiables, non-discutables et non-partisanes pour élaborer des politiques publiques. Une cinquantaine de collectivités sur 69 dans la région ont intégré le GIEC-PL pour financer nos futurs travaux. Nous allons donc publier une note plus thématique chaque année et un rapport général tous les 4 ans. Les trois prochaines notes concerneront d’abord l’eau, quantité et qualité car cette ressource va finir par manquer ; puis la vulnérabilité des populations, comment elles s’approprient le changement climatique, comment elles réagissent, l’impact sur la santé ; enfin l’impact sur l’économie notamment dans les filières agroalimentaire et touristique, et les conditions d’exercice de certains métiers extérieurs. Les données que nous collectons ne seront plus seulement régionales, nous avons pris l’engagement d’avoir une échelle plus fine quand c’est possible. Par exemple sur les températures, nous pouvons avoir des modélisations très fiables à l’échelle d’une commune, pour les précipitations c’est plus compliqué en-dessous de l’échelle départementale.  »

Comment sont élaborés les rapports et les notes régionales ?

« Nous prenons les données du GIEC international et les données produites par la recherche dans la région ou dans des régions semblables à la nôtre pour faire des simulations à l’échelle des Pays de la Loire. Par exemple nous modélisons les répercussions sur le territoire si les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas et que la température augmente de 3 ou 4°C. Les acteurs de terrain (entreprises, associations…) sont aussi sollicités lors d’ateliers pour nous apporter leur regard, leurs données car le travail scientifique doit se confronter au terrain. Toutes ces données constituent un texte qui est relu et amendé par nos 26 chercheurs. Ensuite nous proposons des pistes de solutions. Parfois nous avons des incertitudes ou pas assez de données, nous le disons mais nous recommandons tout de même d’agir par principe de précaution. »

Quelle est la spécificité du GIEC Pays de la Loire ?

«  Aujourd’hui quasiment toutes les régions de France ont un GIEC mais nous sommes parmi les seuls à avoir intégré des chercheurs en sciences sociale et économique pour croiser les données classiques (physiques et mathématiques) sur le climat avec des données sociales sur la question des changements de comportements et des données économiques pour mesurer le coût économique pour le territoire et les habitants. Il nous semble ainsi plus facile d’associer et de mobiliser les acteurs et les habitants. »

Comment sensibilisez-vous et diffusez-vous votre travail ?

« Nous intervenons dans une cinquantaine de conférences par an ce qui nous a permis de toucher plus de 15 000 personnes depuis 4 ans. Les entreprises nous invitent également comme Charier TP, Fleury-Michon, le Port de Saint-Nazaire et même Naval Group. Nous pouvons apparaître comme des donneurs de leçons même si nous ne faisons que présenter des données scientifiques fiables alors nous essayons de raconter des histoires, de montrer ce qui fonctionne… Il peut y avoir un électrochoc désagréable quand les gens prennent conscience du problème mais nous sommes là pour montrer que la transition peut être joyeuse, qu’il faut retrouver du vivre-ensemble pour y arriver. »

Infos pratiques

Conférence Climat, où en est-on ? Le mercredi 25 septembre de 18h30 à 20h30.
Salle de l’Estuaire, rue de la Frémondière à Couëron.
Entrée libre.

Des événements autour du climat

Après l’adoption en juin 2024 du nouveau Plan Climat Air Energie, qui établit un plan d’actions pour atteindre la neutralité carbone en 2050, Nantes Métropole organise cet automne des événements pour informer, sensibiliser et recueillir les avis des citoyens et citoyennes.
Des événements festifs, culturels, des tables-rondes, des visites sont proposées jusqu’à fin novembre. Retrouvez le programme dans l’agenda climat.