2024-05-30T17:07:24Z https://metropole.nantes.fr/files/images/actualites/place%20aux%20actes/rdvclimat-lola-dumesnil-24-800.jpg

Climat : ça bouge tous azimuts dans la métropole

ActualitésPublié le 30 mai 2024

Avant la présentation en juin de la révision du Plan climat air énergie territorial 2024-2030, les acteurs qui l’ont coconstruit se sont donné rendez-vous au théâtre Onyx pour partager leurs expériences. Témoignages de quelques-uns de ceux qui s’impliquent au quotidien.

Lola Dumesnil, cheffe de projets bas carbone et résilience au sein de l’association Novabuild. © Céline Jacq pour Nantes Métropole
Lola Dumesnil, cheffe de projets bas carbone et résilience au sein de l’association Novabuild. © Céline Jacq pour Nantes Métropole

Les pros de la construction se mobilisent

Changer les mentalités pour changer les pratiques dans le secteur de la construction. C’est la mission de l’association Novabuild, qui réunit des professionnels de la construction et de l’aménagement durable en Pays de la Loire. « Nous fédérons 450 acteurs sur cette thématique, depuis la conception, avec les architectes et bureaux d’études, jusqu’aux entreprises sur le terrain, en passant par la maîtrise d’ouvrage et les fournisseurs », développe Lola Dumesnil, cheffe de projets bas carbone et résilience au sein de l’association, qui se positionne comme centre de ressources et réseau. Les enjeux sont nombreux : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur ? Comment faire face aux inondations, aux canicules… ? « La question de la biodiversité est aussi capitale, tout comme celle de la circularité de la ressource. Le BTP est très grand consommateur de matériaux non renouvelables, donc on travaille sur le recyclage, le réemploi, les produits biosourcés… », résume Lola Dumesnil.

Aurélie Prévost, chargée de mission développement durable à la Ville de Bouguenais. © Céline Jacq pour Nantes Métropole
Aurélie Prévost, chargée de mission développement durable à la Ville de Bouguenais. © Céline Jacq pour Nantes Métropole

Bientôt plus de panneaux solaires à Bouguenais ?

En 2023, la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (EnR) indiquait que les communes devaient réaliser leurs zones d’accélération des EnR. C’est chose faite pour Bouguenais ! « Après concertation avec la population, nous avons produit des cartographies en signalant les endroits où la collectivité est favorable à l’implantation des projets d’EnR. Ce fut un défi puisque ce sont uniquement des idées, il faudra ensuite qu’il y ait des porteurs de projets intéressés », explique Aurélie Prévost, chargée de mission développement durable à la Ville de Bouguenais. Dans la commune du Sud Loire, l’éolien n’a pas le vent en poupe. En revanche, le potentiel solaire est bel et bien là. La production en ombrière (sur des parkings et secteurs déjà artificialisés) a été estimée à 9,6 GWh, et celle en toiture (sur des grands bâtiments, type ceux en bas du pont de Cheviré) à 27,7 GWh. Pour donner un ordre d’idée, une commune de près de 20 000 habitants comme Bouguenais consomme chaque année autour de 22 GWh d’électricité (hors chauffage). Une petite expérimentation de méthanisation agricole pourrait aussi avoir lieu.

Gaëlle Lecareux, directrice du théâtre Onyx. © Céline Jacq pour Nantes Métropole
Gaëlle Lecareux, directrice du théâtre Onyx. © Céline Jacq pour Nantes Métropole

Onyx : la culture agit aussi

Même si on n’y pense pas forcément au premier abord, le secteur de la culture a aussi un rôle à jouer dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre. « Nous savons que le premier impact, c’est celui de la mobilité des publics », indique Gaëlle Lecareux, la directrice du théâtre Onyx, à Saint-Herblain. Pour pousser les spectateurs à lâcher le volant, la structure a noué un partenariat avec une plateforme de covoiturage et un autre avec Naolib. Deux heures avant et après les spectacles, les transports en commun sont ainsi accessibles gratuitement. « On rappelle aussi régulièrement qu’il est aisé de venir à Onyx à vélo via les pistes cyclables ! », poursuit la directrice. Le festival des Beaux jours, organisé par le théâtre et qui met à l’honneur cirque et musique (du 13 au 16 juin 2024 au parc de la Bégraisière), est quant à lui « zéro plastique » et propose une restauration locale et végétarienne.

Benjamin Heinrich, membre d'Alternatiba. © Céline Jacq pour Nantes Métropole
Benjamin Heinrich, membre d'Alternatiba. © Céline Jacq pour Nantes Métropole

Alternatiba Nantes, dix ans de lutte citoyenne

Mouvement national présent à Nantes depuis dix ans cette année, Alternatiba mobilise les citoyennes et citoyens pour le climat et la justice sociale. « Nous agissons de différentes manières. Pour résumer, nous proposons et nous résistons. Ainsi, nous accueillons le week-end du 1er et 2 juin le départ du Tour Alternatiba, qui traverse le pays pour mettre en lumière les initiatives collectives d’adaptation et de transformation concrètes. Nous avons choisi de faire ce départ non pas dans le centre-ville de Nantes, mais dans le quartier des Dervallières, pour toucher tous les publics, aborder la question différemment, et questionner la notion de sobriété avec une population qui, elle, est parfois dans une précarité (énergétique, mais pas seulement) subie », développe Benjamin Heinrich, membre d’Alternatiba. Le mouvement organise régulièrement des actions non violentes et de désobéissance civile contre divers projets – entrepôt Amazon, fraude fiscale d’enseignes nantaises… – qui vont dans le sens contraire à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.