Plantons et préservons les haies dans nos jardins et nos campagnes

De jeunes arbres et arbustes s’alignent le long des parcelles de l’écoferme des 1001 pattes à Carquefou, où Josselin Guedas et Noémie Le Heurte, installés depuis 2017 en agroforesterie, produisent de la viande bovine, des œufs, des produits issus des volailles et de la farine.  « Nous plantons un kilomètre de haies chaque année, ce qui représente 400 arbres pour une haie arborée et 1000 arbres pour une haie bocagère (plus dense et buissonnante), expliquent-ils. Les agriculteurs et agricultrices gèrent plus de la moitié des espaces naturels français. Si tous et toutes jouaient le jeu en plantant des arbres, des haies, en recréant des mares, beaucoup de carbone pourrait être stocké et la biodiversité se porterait mieux.»

Inventaire et bon entretien des haies

Les deux gérants ont signé un plan de gestion durable des haies (PGDH) avec Nantes Métropole comme 3 autres agriculteurs du territoire depuis 2022. 6 autres rejoindront le mouvement cette année. « Cela leur permet de réaliser un inventaire de leur patrimoine bocager et de guider sa gestion pour les quinze prochaines années, explique Clarisse Paillard du service Arbres et Canopée de Nantes Métropole. C’est bien d’avoir des aides financières pour planter mais les haies continuent de disparaître aussi à cause de mauvais entretiens. »

Les haies (alignement végétal constitué de plusieurs strates : herbes, arbustes, arbres) jouent des rôles essentiels pour la biodiversité, la qualité de l’eau, le bien-être humain et animal, etc., comme le montre l'illustration ci-dessous.

Interdiction de tailler de mars à août

Depuis quelques années, Nantes Métropole agit pour la protection des haies. Un recensement réalisé entre 2014 et 2016 a permis d’inscrire 2400 km de haies dans le Plan local d’urbanisme métropolitain (PLUm). Cet inventaire sera mis à jour en fin d’année. « Avec deux partenaires, le Civam et la Fédération régionale des chasseurs, nous organisons des journées de sensibilisation, de formation auprès des agriculteurs notamment, précise Clarisse Paillard. Nous formons également les agents des pôles de proximité qui entretiennent les haies des bords de route. » La Métropole s’est par ailleurs engagée, dans sa charte des arbres à planter au moins 5km de haies par an.

Les haies des jardins sont aussi importantes et l’Office français de la biodiversité recommande de ne pas les tailler entre avril et août pour favoriser la nidification. « Pour les agriculteurs, la PAC européenne leur interdit de tailler entre mi-mars et mi-août », rappelle Clarisse Paillard.

De nombreuses aides financières permettent aux agriculteurs de planter des haies, notamment depuis la sortie du Pacte en faveur de la haie présenté par le gouvernement en 2023. Mais, « pour l’instant, c’est une affaire de conviction écologique car planter demande du temps, de l’énergie et ne rapporte pas grand-chose financièrement », précise Josselin Guedas. « Pour ce rôle de protection et d’entretien, nous réfléchissons justement à un paiement pour service environnemental », ajoute Clarisse Paillard.