Selon la dernière étude des Notaires de France sur « la valeur verte des logements », dans les Pays de la Loire, une maison classée F ou G au diagnostic de performance énergétique se vend en moyenne 16% moins cher qu’un pavillon avec une étiquette énergie D. Cette décote est de 10% pour les appartements anciens considérés comme des passoires thermiques. L’économie réalisée sur le prix d’achat peut permettre de financer plus facilement des travaux de rénovation, mais le coût souvent élevé et la complexité de ces chantiers dissuadent de nombreux propriétaires de les réaliser.
Et pourtant ! « J’encourage vraiment tous ceux qui s’interrogent à se renseigner », témoigne Aurélie, qui vient d’achever la rénovation complète d’un pavillon des années 1960 à Saint-Herblain. Avec son conjoint Simon, Aurélie fait partie des 1 262 propriétaires qui ont bénéficié en 2023 des aides de Nantes Métropole pour rénover un appartement en copropriété ou une maison individuelle (lire ci-dessous).
« Avec la hausse des prix du gaz, on n’arrivait plus à suivre »
Réfection de la toiture, isolation des murs et des combles, changement des menuiseries, installation d’une VMC, remplacement de la vieille chaudière à gaz par une pompe à chaleur complétée par un chauffe-eau solaire… Le couple ne pensait pas s’engager dans un tel chantier quand il a fait l’acquisition de sa maison, en 2020. « En vivant dedans, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait de gros problèmes d’humidité, nos enfants faisaient des allergies, explique Aurélie. Les grilles de ventilation étaient de véritables courants d’air et les portes en bois étaient totalement rongées. En hiver, on perdait 3 à 4 degrés. Avec la hausse des prix du gaz, on n’arrivait plus à suivre. » En 2022, un violent orage entraîne une voie d’eau dans l’une des pièces. « Un voisin chauffagiste nous a parlé de Soliha (l’association pour l’amélioration de l’habitat, ndlr). Nous avons pu bénéficier d’un audit énergétique qui nous a fait prendre conscience qu’on pouvait aller beaucoup plus loin qu’un simple pansement. »
« L’odeur de cave a disparu dès qu’on a isolé les combles »
En visant un niveau de performance BBC (bâtiment basse consommation), les travaux sont chiffrés à 105 000 euros. Avec ses revenus modestes, le couple a pu bénéficier de près de 60 % de subventions de Nantes Métropole et l’ANAH, l’agence nationale pour l’amélioration de l’habitat. « Le reste à charge reste conséquent, mais on a pu souscrire un prêt à taux zéro, précise Aurélie. On fait un investissement sur 20 ans pour rendre notre maison vertueuse, en cohérence avec nos convictions écologiques. » Les travaux, qui devaient durer quelques semaines, auront pris près de six mois en raison des intempéries. Mais le couple en mesure déjà les bénéfices. « L’odeur de cave a disparu dès qu’on a isolé les combles, et on a pu arrêter notre abonnement au gaz au début de l’été. » Un véritable bol d’air pour le budget familial.
« Sans ces aides publiques, avec nos petites ressources, nous n’aurions jamais pu gagner ce confort et stabiliser nos dépenses énergétiques », assure Aurélie.
Des aides pour tous, quels que soient ses revenus
Allouées à tous les foyers du territoire dans le cadre du service public gratuit Mon Projet Renov, les aides de Nantes Métropole ont été rehaussées en juin 2024 pour accélérer la transition énergétique du parc immobilier ancien. Cumulables avec les subventions de l’ANAH et les certificats d’économie d’énergie (CEE), le coup de pouce peut atteindre 40 % à 100% du montant des travaux, en fonction de son niveau de ressources et de l’économie d’énergie visée (étiquette A, B ou C).
Pour évaluer l’ampleur du chantier, dans la phase de compromis, « toute personne qui achète un logement peut bénéficier d’une aide de 250 euros pour faire réaliser un audit énergétique par un professionnel certifié », explique Benoît Bellamy, qui dirigeait le service amélioration de l’habitat privé à Nantes Métropole jusqu’en juillet. Cet audit est gratuit pour les propriétaires modestes (moins de 44 800 € de revenus annuels pour un foyer de 4 personnes) ou très modestes (moins de 34 900 €).
La collectivité octroie ensuite une aide forfaitaire de 14 000 euros (+ 4 000 €) pour une rénovation BBC (remplacement des chaudières au fioul par une alternative décarbonée, isolation des planchers et des murs, ventilation, etc.), portée à 20 000 € si vous optez pour des matériaux isolants biosourcés (fibre de bois, chanvre…). Ce forfait est de 7 000 € pour une rénovation performante (étiquette B ou C) mais sans labellisation BBC, 13 000 € en cas de recours à des matériaux biosourcés.
À ce coup de pouce ouvert à toutes et tous, s’ajoutent des aides individuelles, sous conditions de ressources, pour les ménages modestes (moins de 44 802 € de revenus annuels pour un foyer de 4 personnes et moins de 31 889 € pour un couple). En 2023, Nantes Métropole et l'ANAH ont alloué au total près de 14 millions d'euros d'aides aux particuliers du territoire pour rénover leur maison ou leur appartement.
Avant de vous lancer dans une rénovation, renseignez-vous. Pour évaluer votre projet, contactez un conseiller France Renov au 02 40 89 30 15 (prix d’un appel local), ou posez votre question par mail : monprojetrenov@espace-france-renov.fr
Plus d’infos sur :
- les aides à la rénovation des maisons de Nantes Métropole
- les aides à la rénovation des logements en copropriété