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Fermes, logements, crèche : où en est le futur quartier de Doulon-Gohards ?

ActualitésPublié le 07 octobre 2024

L’aménagement de ce nouveau quartier très nature entre dans sa seconde phase. Le forum festif, organisé dimanche 13 octobre, est l’occasion de découvrir les avancées et les projets à naître. On vous emmène visiter les lieux en images !

Johanna Rolland, maire de Nantes, Simon Citeau, adjoint de quartier, et Thomas Quéro, adjoint à l’urbanisme durable, nous ont fait visiter les lieux, notamment les deux passerelles en métal aménagées pour franchir le ruisseau des Gohards. © Thierry Mézerette
Johanna Rolland, maire de Nantes, Simon Citeau, adjoint de quartier, et Thomas Quéro, adjoint à l’urbanisme durable, nous ont fait visiter les lieux, notamment les deux passerelles aménagées pour franchir le ruisseau des Gohards. © Thierry Mézerette

Trois fermes remises en culture, une nouvelle école et des cheminements agréables et sécurisés pour les piétons et les cyclistes… A l’est de Nantes, le quartier Doulon-Gohards se transforme peu à peu. « Nous avançons par étapes pour ne pas mettre tout le quartier en chantier en même temps », explique Simon Citeau, adjoint à la maire de Nantes en charge du quartier Doulon-Bottière. A terme, 2700 logements, dont une majorité de logements sociaux (25%) et abordables (30%), 5 hectares de parcs et jardins familiaux et de nouveaux équipements publics verront le jour dans ce vaste territoire, marqué par l’histoire des maraîchers et des cheminots.

Un Vieux-Doulon nouvelle génération

Doulon-Gohards renoue avec sa vocation agricole. Trois fermes ont déjà été remises en activité. Quatre agriculteurs y cultivent des légumes bio. © Thierry Mézerette
Doulon-Gohards renoue avec sa vocation agricole. Trois fermes ont déjà été remises en activité. Quatre agriculteurs y cultivent des légumes bio. © Thierry Mézerette

« Le projet puise son ancrage dans cette histoire singulière du Vieux-Doulon », rappelle Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Dédié à l’agriculture vivrière, ce territoire rural, avec des hameaux proches des champs, s’est développé au 20e siècle avec l’arrivée du chemin de fer, transformant peu à peu les terres agricoles. L’époque du « tout pavillonnaire », dans les années 1980, a accéléré l’urbanisation et des lotissements ont fleuri sur les parcelles abandonnées par les maraîchers. « Nous avons décidé de stopper ce phénomène et de protéger le secteur dans le plan local d’urbanisme pour s’assurer d’un développement maîtrisé, souligne Johanna Rolland. Il s’agit de renouer avec l’histoire maraîchère du quartier pour lui redonner une vocation nourricière. Mais aussi de conserver l’identité populaire du Vieux-Doulon en construisant des logements accessibles à toutes et tous, qui permettent de lutter contre la gentrification des grandes villes. »

Une vie de quartier plus festive et conviviale

Les logements ne sont pas encore construits, mais la vie des Doulonnais a déjà commencé à changer, assure Simon Citeau. « Fin septembre, trois événements ont eu lieu dans le quartier le même week-end. Les fermes, où les habitants peuvent venir s’approvisionner en légumes deux fois par semaine, sont devenues des espaces de convivialité où les gens se retrouvent et tissent des liens. »

L'école Claire-Brétécher, premier équipement public construit à Doulon-Gohards, a accueilli ses premiers élèves à la rentrée 2023. © Roberto Giangrande
L'école Claire-Brétécher, premier équipement public construit à Doulon-Gohards, a accueilli ses premiers élèves à la rentrée 2023. © Roberto Giangrande

L’ouverture de l’école Claire-Brétécher à la rentrée 2023 est une autre « grande avancée du projet ». Très appréciée des enfants et des familles, avec sa cour semée d’espaces de nature, à deux pas de la ferme de l’Alouette Rit et d’un petit bois préservé et aménagé pour accueillir des temps de classe en plein air, l’établissement accueille aujourd’hui une soixantaine d’élèves dans trois classes.

Des espaces publics pour les piétons et les vélos

« Il est aussi plus facile, plus direct et plus agréable de se déplacer à pied et à vélo », poursuit l’élu. En deux ans, trois kilomètres de cheminements piétons et cyclables ont été réalisés, notamment rue de la Papotière.

Large place faite aux trottoirs et voies cyclables, haies et fossés végétalisés pour recueillir les eaux pluviales et créer des îlots de fraîcheur… La rue de la Papotière reconfigurée donne à voir les futurs espaces publics du quartier. © Roberto Giangrande
Large place faite aux trottoirs, voies cyclables, fossés végétalisés pour recueillir les eaux pluviales et créer des îlots de fraîcheur… La rue de la Papotière reconfigurée donne à voir les futurs espaces publics du quartier. © Roberto Giangrande

Entièrement reconfigurée en conservant les vieux murs et réservoirs symboles du passé agricole, l’artère donne à voir les futurs espaces publics : haies et fossés végétalisés pour recueillir les eaux pluviales et créer des îlots de fraîcheur, large place faite aux trottoirs et voies cyclables… Dans la logique du quart d’heure qui vise à offrir tout ce dont on a besoin à 15 minutes à pied ou à vélo de chez soi, le projet urbain cherche à « faciliter les mobilités décarbonées pour permettre aux habitants de se passer de leur voiture », poursuit l’élu. « Nous avons fait le choix d’îlots d’habitation sans voiture, ajoute Thomas Quéro, adjoint en charge de l’urbanisme durable. Les stationnements seront regroupés à l’entrée des fragments habités, dans des parkings silos modulables qui accueilleront aussi des services partagés : local associatif, laverie, ateliers de réparation… »

Sur les 180 hectares de la Zac Doulon-Gohards, 100 ha resteront à l’état naturel, certains ouverts à la promenade, d’autres sanctuarisés pour permettre à la faune et la flore de se régénérer. © Thierry Mézerette
Sur les 180 hectares de la Zac Doulon-Gohards, 100 ha resteront à l’état naturel, certains ouverts à la promenade, d’autres sanctuarisés pour permettre à la faune et la flore de se régénérer. © Thierry Mézerette

Pour rejoindre l’école, les habitants profitent déjà du premier tronçon de la « grande traversée », l’axe piéton-cycles qui reliera à terme le quartier à la Loire. Deux passerelles en métal ont été réalisées pour franchir le ruisseau des Gohards. « Les matériaux ont été choisis pour laisser passer une lumière favorable à la biodiversité du cours d’eau, expliquent Céline Coutant, cheffe de projet à Nantes Métropole, et Emilie Jeanniot à Nantes Métropole Aménagement. Nous cherchons toujours le bon compromis entre l’usage et la préservation de l’environnement existant. »  Exemple de ce que sera Nantes demain, « Doulon-Gohards illustre une nouvelle manière de fabriquer la ville, en prenant soin de ce qui est déjà là », note Johanna Rolland. Prochaine étape : l’aménagement de la rue des Vesprées pour relier l’axe cyclable magistral de la rue Albert-Londres à la grande traversée et la rue Henri-Loiret en 2027.

De vastes espaces naturels préservés et réparés

Le projet s’inscrit dans une démarche de sobriété foncière. « En construisant ici, dans un environnement urbain relié aux transports en commun et à tous les services, nous répondons aux besoins importants de logements, tout en préservant les terres agricoles de l’étalement urbain », souligne Thomas Quéro. De longues études environnementales ont été réalisées avec l’appui d’écologues pour identifier les zones qui pouvaient être construites, et celles à éviter pour préserver les espaces naturels riches en biodiversité. « Doulon-Gohard bénéficie d’espaces qui ont un fort potentiel écologique, mais qui ont été dégradés au fil du temps », précise Céline Coutant. L’aménagement du quartier va permettre de les restaurer et de les révéler. Sur les 180 hectares que couvre la Zac (zone d’aménagement concerté), 100 hectares – l’équivalent de 5 fois la surface du parc du Grand-Blottereau - resteront à l’état naturel. « Certains de ces espaces seront ouverts aux habitants, d’autres seront sanctuarisés pour permettre à la faune et la flore de se régénérer. Chaque aménagement se fait dans la dentelle. »

Les fermes de retour à Nantes

La première phase du projet agricole touche à sa fin. Trois fermes réparties sur 6,5 hectares ont été remises en activité, avec l’appui de la Métropole. « Un travail pas si simple, observe avec le recul Céline Coutant. Il a fallu réhabiliter les anciens bâtiments, construire des serres, permettre un accès à l’eau et surtout travailler la terre car les anciens maraîchers étaient partis avec leurs sols. » Un gros investissement pour livrer « des exploitations clés en main pour obtenir le label bio ».

Les petites pousses, savoureuses et riches en nutriments, de Gérald Cartaud, exploitant de la ferme Good Pousse, pimentent les assiettes des 14 000 écoliers nantais. © Romain Boulanger
Les petites pousses, savoureuses et riches en nutriments, de Gérald Cartaud, exploitant de la ferme Good Pousse, pimentent les assiettes des 14 000 écoliers nantais. © Romain Boulanger

Quatre agriculteurs sont à pied d’oeuvre, l’un d’eux alimente même les assiettes des écoliers nantais avec ses micro-pousses ! Le dernier arrivé, Martin Lucas, s’est installé au printemps 2023 dans la ferme Saint-Médard. Sur près d’un hectare, à deux pas de la place du Vieux-Doulon, il cultive fruits et légumes bio, en serre ou en extérieur. On peut venir s’approvisionner sur place, y compris bientôt en bons petits plats cuisinés par sa femme, restauratrice. Deux autres exploitations du quartier (la ferme Bertho et celle de la Rivière) retrouveront à terme leur vocation agricole.

Bientôt des logements

Retardés par des recours, les travaux de construction du premier secteur d’habitat devraient débuter fin 2024. Les travaux de viabilisation du terrain ont été réalisés. Situé en bordure du ruisseau des Gohards et du futur parc public qui sera aménagé à partir du second semestre 2025, le Vallon des Gohards comptera à terme 380 logements, dont 25% de logements sociaux et 30% en accession abordable, avec une place de choix pour les matériaux bio-sourcés.

Le Vallon des Gohards, îlot sans voiture réservé aux piétons et aux vélos, comptera 380 logements, avec un verger, des jardins partagés… © DLW
Le Vallon des Gohards, îlot sans voiture réservé aux piétons et aux vélos, comptera 380 logements, avec un verger, des jardins partagés… © DLW

Découpée en 2 phases (200 logements à l’ouest, et 180 à l’est), l’opération comprend à la fois des maisons individuelles, de l’habitat intermédiaire et des immeubles collectifs (R+ 5 maximum), côté parc, à distance des pavillons existants. Elle a l’ambition de répondre de manière concrète aux enjeux climatiques. Réservée aux piétons et aux vélos, elle abritera un verger, des jardins partagés et l’eau de pluie s’infiltrera sur place dans des noues plantées. Signe que le projet est attendu, la moitié des logements en bail réel solidaire – une formule qui permet l’accession à la propriété des ménages modestes grâce à des prix imbattables (250 000 euros pour un T5 par exemple) - sont déjà vendus alors que les travaux n’ont pas commencé, se félicite Thomas Quéro.

Et de nouveaux équipements

Une nouvelle équipe d’urbanistes, architectes et paysagistes est à pied d’oeuvre depuis le printemps 2024 pour poursuivre jusqu’en 2029 l’aménagement du quartier, initié par les équipes d’In Situ et Bruel-Delmar. « Dans la droite ligne de la feuille de route du grand débat sur la fabrique de nos villes, l’enjeu est pour nous de pousser les curseurs pour renforcer notre ambition écologique et répondre aux défis du changement climatique », indique Johanna Rolland. L’atelier Georges et l’agence laq devront décliner une stratégie environnementale bas carbone sur l’ensemble du projet, avec la renaturation des espaces dégradés, la préservation des zones humides et agricoles, le développement des mobilités non polluantes et l’utilisation de matériaux biosourcés. Ils accompagneront la création de deux équipements municipaux structurants qui sortiront de terre d’ici 2029 : une crèche nature de 60 places et le Port des arts nomades, dédié aux arts du cirque et de la rue. Et poursuivront la construction de logements dans les secteurs de la Louëtrie, des Moissons Nouvelles, de Saint-Médard et la Noé-Garreau.

Le projet concerne aussi le bourg du Vieux-Doulon, avec la requalification des commerces est des espaces publics autour de la place, et la rénovation des 354 logements d’ICF Habitat, le bailleur social de la SNCF, pour y retrouver l’ambiance de cité-jardin. « L’enjeu numéro un, c’est la qualité de vie pour les habitants de l’ensemble du quartier  », insiste Simon Citeau.

 

Envie d’en savoir plus ?

Dimanche 13 octobre, de 14 h à 18 h rue de la Papotière et sur le site de l’ITEP Moissons Nouvelles, une exposition, des rencontres, balades et animations sont proposées pour partir à la découverte des différentes facettes du quartier, son histoire, ses nouveaux aménagements, ses espaces naturels et activités agricoles.

Les élus, ainsi que les architectes, urbanistes et paysagistes de l’atelier Georges et de l’agence laq, choisis pour la seconde phase d’aménagement, seront présents en continu sur la place du forum pour échanger et répondre aux questions.

Au programme également : à 14h30, des balades autour du patrimoine cheminot et de l’histoire du Vieux Doulon et pour découvrir les nouveaux espaces publics du Vallon des Gohards ; des visites guidées de la ferme Saint-Médard (14h30, 15h et 15h30) et de la ferme de micro-pousses Good Pousse (15h et 15h45), un village de l’habitat pour découvrir, louer ou acheter les futurs logements du Vallon des Gohards Nord… En parallèle, de 14h à 18h, des animations festives sont proposées pour toute la famille : atelier pour apprendre à réparer son vélo, ateliers nature avec la Cure, jeux pour les enfants, restauration… La journée s’achèvera par le spectacle « Michel Is not dead » de la Cie Bikes and Rabbits (16h), suivi d’un concert d’afrorock fusion (17h).

C’est gratuit et ouvert à toutes et tous.

Consultez le programme détaillé en PDF
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