Déchèteries nouvelle génération : jouez aux 7 différences

« Pour ceux qui connaissaient l'ancienne déchèterie, on est entré dans un nouveau monde, une nouvelle génération », se félicite Fabien Gracia, maire de La Montagne, alors que le chantier de la future déchèterie bat son plein. Le nouvel équipement est conçu sur le modèle dit « à plat ». Les quais en hauteur, où les particuliers venaient déverser leurs déchets, ont disparu, tous les dépôts se faisant désormais de plain-pied. Le site de La Montagne préfigure ainsi le futur parc de déchèteries nouvelle génération de Nantes Métropole.

Une fois entrés dans la déchèterie, les véhicules avanceront jusqu’à la sortie sur un parcours en sens unique, sur le principe de la marche en avant. La circulation sera plus fluide. Finies les manœuvres serrées entre les quais en hauteur : « Nous aurons des zones bien dédiées. Un usager qui fait une manœuvre devant un flux ne viendra pas bloquer celui qui veut aller directement au flux suivant », explique Gaëtan Chauvière, de la direction déchets de Nantes Métropole, en précisant que « la vitesse restera limitée à 10-15 km/h grand maximum dans l'enceinte ».

L’aménagement « à plat » permet d’optimiser le circuit de tri et de parvenir à 30 flux de déchets collectés et valorisés, quand l’ancien équipement en traitait seulement 18. Le nouveau site comprendra différentes zones pour différents déchets. Les cartons, métaux, le tout-venant pourront être déposés dans des compacteurs, ces bennes qui écrasent les déchets au fur et à mesure des apports. Des points d’apport, pour verres et textiles notamment, seront aussi installés. Plus loin encore, séparés les uns des autres par des murs modulables, les flux les plus importants en volume seront accueillis sur une grande plate-forme en béton de 950 m2. « On y retrouvera le bois, les déchets d’aménagement, et surtout les deux flux les plus importants de nos déchetteries : les déchets verts et les gravats », explique le technicien.

C’est dans un nouveau bâtiment couvert de 300 m² que pourront être déposés les déchets valorisables comme les D3E (déchets d'équipements électriques et électroniques) et les déchets sensibles (peintures, solvants, huiles…). « Nous devons garantir la sécurité quand on les stocke », rappelle Gaëtan Chauvière.

Le même bâtiment couvert accueillera les locaux des agents (vestiaires, bureaux, sanitaires). L’agencement des déchèteries métropolitaines nouvelle génération vise une nette amélioration des conditions de travail, en particulier lors des périodes de fortes chaleurs ou de pluies. Une attention particulière est aussi portée à la sécurité des équipements, tant pour les agents que pour les usagers. « Plus de confort, plus de sécurité, c'est une excellente chose », tranche Fabien Gracia, qui ne regrettera pas la « cahute » de l’ancienne déchèterie.

Le renouvellement du marché d’exploitation des déchèteries, en octobre 2024, a été l’occasion pour Nantes Métropole de fixer de nouvelles exigences, notamment environnementales. Confié à Brangeon pour les communes du sud Loire et à Paprec pour celles au nord de la Loire, le nouveau marché prévoit notamment la présence permanente d’un « agent valoriste » devant la benne tout venant. L’objectif : mieux évaluer le potentiel de réemploi ou de recyclage des déchets, afin qu’ils soient déposés dans les zones appropriées. Tous les agents de déchèteries métropolitaines vont d'ailleurs être formés en ce sens.

Livrée au dernier trimestre 2025, la nouvelle déchèterie de La Montagne permettra, côté particuliers, d’améliorer le geste de tri, mais aussi de mieux répondre aux évolutions dans le temps des filières de tri. « C'est un équipement prévu pour durer, avec une capacité d'adaptation », souligne Fabrice Gracia. « Il faut prévoir dès maintenant cette capacité à évoluer pour avoir toujours plus de flux, pour pouvoir mieux valoriser la matière qu'on viendra y déposer », renchérit Mahel Coppey. La vice-présidente de Nantes Métropole en charge des déchets et de l’économie circulaire rappelle que le programme de rénovation des déchèteries a été inspiré par une démarche citoyenne, le souhait des participants étant « de contribuer à réduire les déchets, de mieux réemployer, peut-être même de réparer. »