Une « marche nettoyeuse » qui crée du lien dans le quartier

Des gravats de chantier de bâtiment, des restes de bâches plastiques, des emballages alimentaires et des canettes en pagaille, mais aussi un ordinateur portable, des roues de vélo, un WC… « On a été surpris par ce qu’on a trouvé ! », reconnaît Simon Prévost, l’exploitant de la ferme de la Louëtrie, dans le quartier Doulon-Gohards à Nantes. Pour la 3e année consécutive, la ferme urbaine servait de point de rendez-vous à une « marche nettoyeuse » organisée samedi 1er mars par une association du quartier, la Fourmi Fabrik’, également à l’initiative d’une guinguette en septembre.

« On essaie de sensibiliser les habitants, leur famille, les enfants, pour qu’ils deviennent défenseurs de leur territoire : un espace naturel sensible avec des ruisseaux affluents de la Loire, trois éco-fermes, beaucoup d’espaces verts », explique Bertrand Merloz, son président. L’autre objectif de cette démarche citoyenne est de tisser des liens entre habitants du quartier. « Une dynamique s’est créée autour de la ferme avec les clients, les voisins, note de son côté Simon Prévost. Ça cristallise les envies de se rencontrer, de discuter, de partager de bons moments… »

Sous un soleil d’hiver frisquet, une quinzaine de riverains ont sillonné les rues alentours et le petit espace boisé au nord de la ferme, traversé par un ruisseau. Certains sont venus en famille, d’autres ont souhaité « donner juste un peu de temps » pour aider au nettoyage. « Je vois parfois des déchets où je me promène et ça me fait râler », explique Claire, une habitante. Julien y a vu « l’occasion de participer à une action collective, de rencontrer les voisins… ».

À la fin de la matinée, les participants ont récolté un « joli » butin de 3 à 4 m³, dont Nantes Métropole assurait ensuite l’évacuation. « On travaille en synergie avec la collectivité, qui nous fournit des sacs, des pinces, nous met des bacs à disposition, souligne le président de la Fourmi Fabrik’. La plus grosse difficulté, c’est de sortir les déchets de sous la terre. »

La « marche nettoyeuse » s’est conclue par une réunion, pour tenter de définir collectivement comment mieux traiter à l’année le problème des déchets. « L’idée serait de passer à un rythme mensuel, peut-être une marche un samedi matin par mois. On réfléchit aussi à une sorte de maillage de ce territoire, pour que l’on agisse ensemble dès que l’on voit un dépôt sauvage », explique Bertrand Merloz, pour qui « l’union fait la force ».