2025-03-19T11:52:38Z https://metropole.nantes.fr/files/images/actualites/alimentation/vaches%20nantaises%20fermes%209%20journaux%20%c2%a9%20Clack%20-%20David%20Gallard.jpg

De la vache nantaise écolo dans nos assiettes

ActualitésPublié le 19 mars 2025

Il est possible de manger du bœuf sans aggraver le réchauffement climatique. Mais pas n’importe lequel. Celui provenant des éleveurs et éleveuses de l’association La Vache nantaise réduit drastiquement cet impact. Rencontre avec ces hommes et ces femmes qui s’engagent pour des élevages respectueux de l’environnement.

Depuis 15 ans, les « Nantaises » de la ferme des 9 journaux pâturent dans les marais de Bouguenais. © Clack - David Gallard
Depuis 15 ans, les « Nantaises » de la ferme des 9 journaux pâturent dans les marais de Bouguenais. © Clack - David Gallard

Oui, l’élevage bovin accélère le réchauffement climatique à cause du méthane, produit par la digestion des ruminants, relâché sous forme de rots et qui a un pouvoir réchauffant 30 fois plus important que le CO2. Mais quelques irréductibles éleveurs de vaches nantaises résistent en gérant des fermes quasiment neutre en termes d’impact environnemental. Une prouesse ? Non. Un juste retour à de l’élevage raisonné.

Paysan éleveur, un métier avec du sens

« Je ne suis pas un producteur de viande, affirme Benoît Rolland, de la ferme des 9 journaux à Bouguenais. Je suis un paysan éleveur. Paysan au sens de paysage puisque je plante 500 arbres chaque année et que j’entretiens mes prairies. Et éleveur parce que je prends soin de mes vaches qui vivent 10-14 ans au lieu de 6-7 ans dans un élevage classique. » Remettre du sens dans l’élevage et structurer une filière locale, telles sont les ambitions de l’association La Vache nantaise.

« Les 25 éleveurs de la filière se sont imposés de faire le bilan carbone de leur ferme et nous en avons des très bons, voire des bilans négatifs en termes d’impact sur certaines fermes », indique Pierrick Boireau, salarié de l’association. Comment y arrivent-ils ? Ils ont peu d’animaux sur des grandes surfaces, 60 vaches pour 80 hectares pour Benoît Rolland par exemple ; ils sont en bio ce qui signifie pas d’épandage de pesticides ; il y a peu de mécanisation donc peu de carburant consommé ; beaucoup de haies et de pairies stockent du carbone.

Faible impact carbone, fort impact biodiversité

« L’impact est donc faible sur le climat. Par contre, nous avons un impact positif sur la biodiversité, la qualité de l’eau, les zones humides », assure Pierrick Boireau. La raison ? Une zone humide laissée en friche ou servant seulement à faire du foin s’appauvrit. Quand des vaches y pâturent, elles entretiennent le lieu et leurs bouses nourrissent le sol, attirent des insectes qui attirent des oiseaux… « Pendant 20 ans, il n’y avait plus de vaches dans les marais de Bouguenais, raconte Benoît Rolland. Depuis 15 ans que mes vaches y sont, j’ai vu des champignons, des trèfles, des fleurs revenir. »

Même si Pierrick Boireau n’aime pas trop la phrase « Manger moins de viande, mais mieux » car elle a été dévoyée par l’industrie bovine, c’est malgré tout ce que défend l’association La Vache nantaise à travers ses ambitions : respect de l’animal, respect de l’environnement, respect des éleveurs et éleveuses, vente en circuits courts et soutien aux jeunes qui se lancent.

Pour aller plus loin