Le réveil de l’ancienne École des beaux-arts de Nantes

Publié le 05 mai. 2025

Dernière mise à jour 06 mai. 2025

En partie inoccupé depuis 2017, le site s’ouvre au public à partir du 7 juin. Toutes les initiatives sont les bienvenues pour raviver ce joyau endormi du centre historique et participer à lui inventer une nouvelle vie. On vous explique comment participer.

  • plan de l'ancienne École des beaux-arts de Nantes, entre la rue de Briord et la place Dulcie-September.
    Le site de l’ancienne École des beaux-arts de Nantes offre 2 000 m² d’espaces disponibles. © Bien urbaines

Nichée entre Decré et l’hôtel de ville, place Dulcie-September, cette adresse peu connue a été le repère de jeunes créatifs pendant plus d’un siècle. De 1904 à 2017, l’École des beaux-arts de Nantes a formé ici plusieurs générations d’étudiants. Depuis son départ, le site — un hôtel particulier remanié, restauré et étendu au fil des ans — s’est doucement assoupi. Seule une partie des locaux est occupée par un pôle associatif, la galerie Zéro-déchet et la direction du patrimoine et de l'archéologie de Nantes Métropole. Plus pour longtemps !

Un nouvel avenir à inventer

La collectivité, qui deviendra prochainement propriétaire des lieux, a confié les clés jusqu'à fin 2027 à cinq structures spécialisées dans la gestion d’espaces communs et la réhabilitation de lieux en friche. Yes We Camp, en chef de file, Bien Urbaines, Interstices, Ancoats et Encore Heureux sont chargées d’ouvrir le site au public et de le « réactiver ». « Notre mission est de rendre ces bâtiments désaffectés à nouveau utiles, explique Aurore Rapin, directrice de Yes We Camp. Nous avons trois ans pour tester différents usages au gré des envies citoyennes. » Cette occupation temporaire permettra d’imaginer l’avenir du site. Les membres du collectif ont déjà participé à plusieurs projets de ce type : l’Hôtel Pasteur à Rennes, Saisons zéro dans un ancien monastère à Roubaix, ou encore les Grands Voisins qui ont fait revivre, de 2015 à 2020, un ancien hôpital parisien avant sa reconversion en écoquartier.

2 000 m² d’espaces disponibles

Située en cœur de ville, l’ancienne école ne manque pas d’atouts, avec ses ateliers à verrières et sa cour transformée en jardin. « Les bâtiments disposent de grands volumes, relève Sonia Vu, architecte de l’agence Encore Heureux. Ces espaces libres et sans contraintes permettent d’accueillir une diversité d’activités. » Dans un premier temps, 2 000 m² seront mis à disposition : buvette, salles polyvalentes, ateliers de bricolage, espaces de travail ou de formation… « Rien n’est figé, on peut imaginer plein de choses », note Alice Houssais de l'association Interstices qui assure la gestion du site.

Un lieu de vie et d'engagement

L’équipe est ouverte à toutes les propositions pourvues qu’elles respectent les 7 valeurs du projet : coopération, convivialité, citoyenneté, créativité, solidarité, écologie et réciprocité. Pour en savoir plus, consultez la charte du lieu. « C’est un lieu de vie, de partage, d’implication et de transmission, pas de consommation et c’est important ! », précise Alice Houssais. En échange de l’utilisation d’un espace pour 1 à 12 mois, chaque occupant doit contribuer à la vie du lieu, à hauteur de ses moyens et de ses capacités : en participant aux chantiers bénévoles, aux charges du site pour les locaux occupés, en faisant don, en proposant une activité ou en partageant ses connaissances… Cette « réciprocité » est une valeur fondamentale du projet.

Cinq façons de s’impliquer

Le site ouvre ses portes à tout le monde, pour une heure, un mois ou un an : on pourra y flâner, donner un coup de main ou participer à un événement (1 heure) ; contribuer à sa programmation en proposant une animation, un atelier, une rencontre (4 heures) ; occuper un espace pour tester une initiative (1 à 3 mois) ; s’installer plus longuement (3 à 12 mois) pour développer un projet ou partager ses créations. À partir du 7 mai, l’équipe se réunit chaque semaine pour étudier les demandes.

Proposez vos idées, participez aux chantiers bénévoles

Chacun peut proposer des idées, projets et activités pour occuper les lieux, ou participer aux chantiers bénévoles qui se lancent du 5 mai au 7 juin.

Un projet sobre, écologique et solidaire

Le projet revendique une certaine « frugalité ». « La Ville de Nantes a réalisé les travaux de remise aux normes (électricité, plomberie, accessibilité), mais les murs et les sols vont rester bruts pour garder les traces de leur histoire et de leur vécu », précise Sonia Vu. La plupart des aménagements sont réalisés en chantiers participatifs avec des matériaux de réemploi. « Nous répondons aux demandes exprimées lors du Grand débat de 2023, où les habitantes et les habitants ont souhaité que s’invente une nouvelle manière d’aménager notre ville, explique Hélène Naulin, adjointe à la maire de Nantes déléguée à la prospective et à la résilience. L’idée est d’être à la fois sobre et innovant, écologique et solidaire, en rénovant et en valorisant les bâtiments existants et, surtout, en s’appuyant sur les besoins et les envies des gens. »

« 

Aujourd’hui, rien n’est prédéterminé. L’objectif est de tester différentes occupations et activités avec les citoyennes et les citoyens, des associations et des entreprises engagées, etc., de façon à préfigurer la vocation future de ce site symbolique et aboutir à un projet qui fasse sens. Nous voulons en faire un lieu largement ouvert, un espace de lien social et de solutions qui favorise la rencontre et soutient l’engagement.

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Hélène Naulin, adjointe à la maire de Nantes déléguée à la prospective et la résilience

Hélène Naulin, 2e adjointe à la maire de Nantes © Jean-Félix Fayolle

Une réouverture festive le 7 juin

Prenez date ! Samedi 7 juin, la première ouverture du site s’annonce festive. Au programme, de 10 h à 22 h : visite des espaces, banquet partagé, ateliers participatifs, café dessin géant et spectacles de rue. Le studio radiophonique itinérant Micro-circuit de la compagnie Sauvage viendra collecter des témoignages et tisser des liens entre le passé et l’avenir du site. À 21h, la comédienne Maryne Lanaro (collectif Grand Dehors) proposera un rituel de passage de l’ancienne à la nouvelle histoire de l’école, une déambulation poétique pour raconter le lieu et acter son renouveau.