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Où sont passés les hirondelles et les martinets ?
Publié le 30 avr. 2025
De mai à août, Nantes Métropole et la Ligue de protection des oiseaux invitent le public à participer à un grand inventaire de ces symboles du printemps qui tendent à disparaître. Localiser les nids autour de chez vous aidera à mieux les protéger.
Chaque printemps, les hirondelles des fenêtres, les hirondelles rustiques et les martinets noirs reviennent nicher près de chez nous après un long voyage migratoire. Malheureusement, ces espèces messagères des beaux jours se font chaque année plus discrètes. Les comptages de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) montrent une diminution de 23 % des hirondelles de fenêtre, 25% des hirondelles rustiques et 46 % des martinets noirs en France ces vingt dernières années.
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« Les hirondelles et les martinets sont des oiseaux protégés. Il est interdit de détruire cet animal, son nid, ses œufs, ou tout simplement de le perturber intentionnellement », rappelle Elisabeth Billet, chargée de mission restauration de la biodiversité à la direction Nature & jardins de Nantes Métropole. Les ornithologues conseillent de leur ménager des recoins car l’hirondelle, animal social fidèle en amour et en amitié, aime retrouver son nid d’une année sur l’autre. « Ces espèces viennent nicher sur les façades ou dans les fissures de nos bâtiments et se retrouvent donc souvent impactées par les travaux de rénovation que l’on mène chez soi, précise Elisabeth Billet. Le recensement de leurs nids est essentiel pour mieux les préserver. » Pour mener cet inventaire, la LPO et la Métropole font appel à tous les habitantes et habitants volontaires.
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Il suffit de repérer et de signaler les hirondelles ou les martinets (nids sous les toits, groupes d’individus en vol…) autour de chez soi ou lors de ses balades dans la métropole nantaise. « Les observations ne présentent pas de difficulté car leurs nids sont faciles à reconnaître (lire-ci-dessous) », assure Elisabeth Billet. Les données sont ensuite transmises par le biais d’une application mobile, utilisable directement sur le terrain. Pour vous aider à vous lancer, les bénévoles de la LPO et les agents de la Métropole proposent six sorties d’initiation entre le 23 mai et le 29 juin. Les données récoltées permettront de localiser les colonies et suivre leur évolution afin d’éviter la destruction des nids lors de travaux sur les bâtiments publics, et sensibiliser les particuliers à la cohabitation avec ces espèces protégées.
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Les raisons du déclin des hirondelles et martinets sont multiples. « Ces oiseaux sont de grands consommateurs d’insectes et l’utilisation d’insecticides diminue leurs ressources alimentaires », explique Elisabeth Billet. Hirondelles et martinets sont également en proie au changement climatique et à la destruction de leurs habitats naturels, notamment les zones humides. « Ces espèces ont trouvé en ville de nouveaux refuges, mais leurs nids sont souvent impactés par l’évolution du bâti et les travaux de rénovation ou d’isolation. » Les architectures modernes, plus lisses et hermétiques, sont peu propices à leur installation. « Ces espèces migratrices passent l’hiver en Afrique et reviennent chez nous pour se reproduire, ce long voyage est plein d’embûches : traversée de la Méditerranée, parcs éoliens... », ajoute-t-elle. Quand elles arrivent dans nos contrées, elles trouvent de plus en plus souvent portes closes, en raison de la destruction de leurs nids, de l’obturation des cavités ou de la disparition des granges et des bâtiments ouverts.
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Noire bleutée et blanche, avec une queue en V peu prononcée, l’hirondelle des fenêtres vit comme son nom l’indique sous nos fenêtres ! Elle niche principalement à l’extérieur des bâtiments et construit un nid, composé de boue et de paille, collé sous un avant-toit ou dans l’angle d’une fenêtre. En forme de coupe, il est presque entièrement refermé. L’hirondelle rustique est plus rurale, elle s’installe dans une grange, un hangar ou un garage, et son nid est plus ouvert. On la reconnaît grâce à ses ailes effilées, sa queue fourchue terminée par deux filets qui forment un grand V, et le rouge au niveau de la gorge. La silhouette du martinet est assez proche, mais son corps, taillé pour le vol, est plus aérodynamique. Il est tout noir, avec une légère zone plus claire sous le « menton ». Son nid est plus difficile à repérer car le martinet ne perd pas de temps à le construire. Il dépose ses œufs dans une petite cavité ou sous un toit, dans un simple mélange de plumes, de poils et d’herbe.
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Là où l’hirondelle fait son nid, il y a urgence à préserver les lieux. Encore faut-il localiser ses sites de prédilection. Cet inventaire participatif y contribuera. Il permettra ensuite à la Métropole de mettre en œuvre son plan d’actions « Bâti Biodiv » destiné à faire de ses bâtiments publics des supports favorables au vivant dans le cadre de sa politique de reconquête de la biodiversité. « L’objectif est de poser des alertes sur la présence de nids afin de les prendre en compte lors de travaux de rénovation, de démolition ou de construction de nouveaux équipements », explique Elisabeth Billet : pose de nichoir, choix de matériaux un peu rugueux, vitrage antireflets pour éviter les collisions…
En mai et juin, 6 rendez-vous pour apprendre à les repérer
Des balades d’une heure et demi sont proposées dans six communes pour apprendre à les reconnaître, rechercher leurs nids et utiliser l’application qui permet d’enregistrer ses observations. C’est gratuit et ouvert à tous les adultes et mineurs accompagnés. Avant d’y participer, il suffit de télécharger l’application NaturaList et de se créer un compte. Pensez à réserver, le nombre de places est limité !
- Saint-Herblain : vendredi 23 mai, 19h30, école Stéphane-Hessel, rue Pauline-Kergomard, Inscription à partir du 5 mai en ligne ou au 02 28 25 24 87.
- Sainte-Luce-sur-Loire : samedi 24 mai, 9 h, devant l’Hôtel de ville. Inscription : contact@sainte-luce-loire.com
- Vertou : mardi 27 mai, 19h30, place Saint-Martin. Inscription : espacesverts@mairie-vertou.fr
- Orvault : mardi 3 juin, 19h30, Ferme de la Bugallière, 10 rue Pont Marchand. Inscription : sedd@mairie-orvault.fr ou 02 51 78 31 09. Une 2e sortie sera proposée dimanche 29 juin, dans le cadre de la Fête de l’environnement.
- Rezé : mardi 3 juin, 19h30, parking de la Barbonnerie. Inscription sur le site de la Ville.
- Le Pellerin : mardi 17 juin, 19h30, place du Commandant Lherminier. Inscription : transitionecologique@ville-lepellerin.fr.
À l’affût d’un petit crapaud
En partenariat avec l’association Bretagne vivante, de mai à août 2025, Nantes Métropole renouvelle un second inventaire participatif, destiné à localiser les populations d’Alyte accoucheur présentes à Nantes et à Sainte-Luce-sur-Loire. Ce petit batracien, qui a la particularité de cohabiter avec l’homme, vit dans les petits points d’eau et les jointures des vieux murs. Bien que difficile à voir, il est relativement facile à détecter grâce à son chant flûté très agréable et caractéristique. Pour en savoir plus : vie.associative.nantes@bretagne-vivante.org ou au 02 40 50 13 44.