
Pourquoi un écocentre ?
Terre, gravats, béton, sables… Les chantiers de construction de l’île de Nantes produisent des grandes quantités de déblais. Le secteur sud-ouest de l’île, en pleine reconversion, concentre à lui seul plusieurs opérations d’ampleur : construction du quartier République et des Jardins de l’Estuaire, nouveau CHU, futures lignes de tramway et de busway… Conformément aux directives du ministère de la transition écologique, la Samoa optimise déjà depuis plusieurs années la gestion de ces déblais à l’échelle de chaque opération immobilière. Mais cette gestion isolée présente des limites : « Une part encore trop importante des déblais excavés est envoyée dans des centres de traitement, parfois à plus de 100 km, ce qui engendre des coûts mais aussi des flux d’engins avec des émissions de CO2 », , explique la société publique d’aménagement de l’île de Nantes. L’ampleur de la transformation du sud-ouest de l’île (80 hectares à aménager d’ici 2035) l’a décidée à développer « un modèle plus vertueux, sobre en carbone et moins dépendant des ressources non renouvelables ».
Concrètement, comment ça fonctionne ?
La plateforme prendra en charge les terres et autres déblais extraits lors des terrassements sur un site unique, directement sur l’île. Analysées, triées et nettoyées, les matières réceptionnées seront ensuite revalorisées, selon des procédés brevetés, pour obtenir des matériaux recyclés : béton concassé, cailloux, granulats, terres, sable, argile… À la fin du processus, ces matériaux pourront être réemployés en proximité sur les chantiers de l’île : sous-couche de voirie, nivellement des espaces publics, création de nouveaux espaces verts...
Quels intérêts en terme d’écologie ?
Stockage, tri, recyclage… Grâce à cet écocentre, tout se fera sur place, dans une logique d’économie circulaire, et en garantissant la traçabilité des matériaux recyclés. Ce site de traitement unique, en circuits courts, limitera les nuisances et les émissions de CO2 liées au transport des déblais entre leur lieu d’excavation et l’endroit où ils sont habituellement traités. Il réduira le ballet des camions, et donc l’encombrement des voies de circulation ainsi que la pollution de l’air. La valorisation des déblais permettra, enfin, de réemployer au maximum les ressource existantes, ce qui limitera les besoins en nouveaux matériaux, dont la fabrication génère d’importantes émissions de carbone. L’objectif est de recycler 85 % des terres et des déblais, et ainsi d’économiser 30 % de carbone par rapport à une évacuation classique hors de l’île.
Où sera installé l’écocentre ? Quand entrera-t-il en service ?
La plateforme prendra place sur une partie de l’ancien site ferroviaire, entre le boulevard de l’estuaire et le Solilab, à l’extrémité ouest de l’île de Nantes. Son aménagement débutera au mois de mai pour une mise en service en septembre 2023. Sa gestion a été confiée à l’entreprise Brézillon (groupe Bouygues Bâtiments France), spécialisée en environnement et génie écologique.
Provoquera-t-il des nuisances ?
Prévu pour être en activité pendant 12 ans, de 2023 à 2035, le site a été conçu pour s’intégrer au mieux dans le paysage et limiter son impact sur la qualité de vie des riverains : nettoyage systématique des roues des camions, brumisation, mise en place de murs de protection acoustique… Ceinturé par une clôture paysagère, il sera équipé de capteurs intelligents qui contrôleront en continu le niveau sonore et la qualité de l’air (particules et poussières). En cas de dépassement des seuils autorisés, des mesures compensatoires seront mises en œuvre : captation des gaz, bâchage des tas émissifs, brumisation supplémentaire…