L’évènement fera date. Le jeudi 9 novembre aux Salons Mauduit, 126 personnes représentant 78 structures se sont réunies pour la soirée de lancement du réseau de la ville non-sexiste lors de laquelle a été présentée la politique publique ville non-sexiste.
Avant lui, entre 2015 et 2019, c’est le Conseil pour l’égalité femmes-hommes qui a été l’instance citoyenne de référence de la politique publique d’égalité entre les femmes et les hommes. « Sont à mettre à son crédit, la féminisation des noms de rues, la valorisation de l’entrepreneuriat au féminin, une réflexion sur la place des femmes la nuit sur l’espace public et une importante contribution à la création de Citad’Elles » indique Florian Rezzoug, chargé de mission réseau ville non-sexiste et LGBTQIA+ pour la Ville de Nantes.
Une instance qui a bien vécu mais qui devait évoluer, à la demande des associations, vers une organisation moins centralisée, favorisant l’interconnaissance des structures et proposant de nouveaux modes d’animation. Avec ces objectifs en ligne de mire, les travaux ont commencé en 2022 afin de poser les bases d’une future structure : le réseau de la ville non-sexiste, partie intégrante de la politique publique menée par la collectivité et visant à faire de Nantes, la première ville non-sexiste d’ici 2030.
La démarche de refonte et de création du nouveau réseau s’est ensuite structurée en trois grandes étapes. Des ateliers de concertation ont d’abord été menés avec une trentaine de structures du territoire. En parallèle des études comparatives ont été réalisées en France et en Europe (Genève, Rennes, Barcelone...) et enfin, un questionnaire à été envoyé à un grand nombre de structures locales avec plus de 200 réponses reçues.
Suite à cet important travail, les résultats ont été présentés au mois de juin 2023 à l’ensemble des structures participantes. A cette occasion les futurs objectifs du réseau ont été exposés. Pour Mahaut Bertu, adjointe déléguée à l’égalité, à la ville non-sexiste, à la lutte contre les discriminations et à la vie associative « le réseau a deux objectifs principaux. Il doit d’abord être un appui constant à la politique publique de la ville non-sexiste que porte la collectivité, mais il doit aussi être un outil d’interconnaissance, de mobilisation, de production de ressources, permettant une montée en compétence collective sur le sujet du sexisme ».
Pour répondre à ces objectifs, la structuration du réseau s’est poursuivie depuis le mois de juin avec d’abord un temps de co-construction visant à garantir la mixité et la diversité des structures participantes et de leurs membres. Un temps dédié à la composition du comité de pilotage du réseau a ensuite été mené, « avec une volonté affirmée d’expérimenter de nouveaux modes de gouvernance, et des niveaux d’engagement différents en fonction des envies et de l’expertise de chacun et chacune. C’est une véritable instance de gouvernance partagée qui s’installe puisque si la ville est à l’initiative du réseau, le comité de pilotage sera lui largement ouvert à ses membres » précise Florian Rezzoug.
Le réseau se veut donc être un espace de dialogue, d’interconnaissance et d’actions. Un réseau qui regroupe les acteurs féministes et LGBTQIA+, principalement associatifs, experts ou non de la lutte contre le sexisme. Il a été pensé pour que ses membres puissent s’impliquer à différents niveaux (voir infographie ci-dessous).
Pour concrétiser les choses, deux groupes de travail seront d’ores et déjà en action en 2024 avec deux objectifs principaux : la création d’un document ressource (annuaire) permettant de faire l’état des lieux de la lutte contre le sexisme sur le territoire et l’organisation d’un temps d’animation et de sensibilisation sur l’espace public nantais. Ces deux projets contribueront à installer le réseau sur le territoire, à produire des ressources, mais aussi, et surtout à lutter, encore et toujours contre le fléau du sexisme.
Pour proposer votre candidature au réseau de la ville non-sexiste et contribuer aux futurs travaux rendez-vous sur cette page.
Et concrètement la politique publique ville non-sexiste qu’est-ce que c’est ?
C’est agir sur les mentalités et les comportements individuels et collectifs en questionnant les représentations sociales pour les faire évoluer. C'est continuer à agir pour corriger les inégalités, lutter contre les manifestations du sexisme, notamment les violences sexistes et sexuelles. Mais c'est aussi agir en amont. C’est travailler à la fois sur le temps court et le temps long. Construire la ville non-sexiste implique donc l’engagement de toutes et tous, d’une diversité d’actrices et d’acteurs.
Quelques exemples d’actions concrètes portées par la Ville de Nantes :
- Installation de distributeurs dans les équipements publics pour garantir un accès universel et gratuit à des protections périodiques
- Féminisation des noms de rues (+ 238 noms de rues donnée à des femmes depuis 2016).
- Accueil et accompagnement des femmes victimes de violences et de leurs enfants à Citad’Elles, mais aussi soutien financier aux associations qui œuvrent dans le domaine.
- Expérimentation de la budgétisation sensible au genre
- Soutien à la pratique sportive féminine (clubs professionnels, et bourses individuelles pour les sportives de haut-niveau)
- Des cours d’école réinventées pour favoriser l’égalité et la mixité entre les filles et les garçons.
Ça peut vous intéresser
Contact
Florian Rezzoug
Chargé de mission réseaux ville non-sexiste et LGBTQIA+
Direction Egalité
florian.rezzoug@nantesmetropole.fr