La manifestation du samedi 7 décembre et les violences qui l’ont émaillée ont été « la goutte d’eau » pour les commerçants nantais. « Depuis 2016, nous sommes à une manifestation par semaine. En ce moment, c’est un rythme de trois jours par semaine et nous sommes très inquiets pour la suite », explique Olivier Dardé, président de l’association Plein Centre. Si le droit de grève et de manifester est « inaliénable » rappellent les commerçants, ils condamnent les violences et redoutent une mort lente du centre-ville.
« L’histoire de Nantes ne doit pas se résumer à ces débordements. Quand on parle à des étrangers, ils associent Nantes aux violences. Ce n’est pas ce qui doit rester dans l’inconscient collectif », souligne Catherine Quérard, présidente du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration (GNI) Grand-Ouest. Avec 28 000 habitants et 35 000 personnes qui y travaillent dans 6300 établissements, « le centre-ville nantais est bien plus qu’un patrimoine » rappelle Olivier Dardé. « C’est toute la richesse du commerce physique : ce sont des gens qui créent, qui défendent l’emploi local et des valeurs comme la transition énergétique. »
« Éviter que le centre-ville ne devienne un musée »
Réunis dans un bar du centre-ville ce mercredi 11 décembre, les acteurs économiques lancent un appel à la solidarité de tous les Nantais : « Il faut que chacun prenne sa part de responsabilité pour que le centre-ville ne devienne pas un musée et pour éviter que le commerce digital prenne le pas sur le commerce physique. »
Gildas Salaün, conseiller municipal délégué au patrimoine immatériel, rappelle le soutien de la Ville dans ce contexte difficile et se félicite de l’affluence ces derniers week-ends « sur le Marché de Noël et l’Autre Marché, dans les petites boutiques comme les grands magasins ». Pour soutenir l’attractivité du centre-ville, la municipalité a mis en place la gratuité des transports en commun, le stationnement offert dans les parkings relais et la première heure de gratuité dans les parkings NGE les deux week-ends avant les fêtes. Johanna Rolland, maire de Nantes, a par ailleurs annoncé le gel des droits de terrasses et des droits d’enseignes pour 2020. Une mesure saluée par les commerçants.