C’est un événement annuel habituellement très couru, mais qui ne peut se tenir dans le contexte sanitaire actuel où tout rassemblement de plus de six personnes est interdit. L’Art est aux Nefs, un grand vide-atelier d’art actuel proposé durant deux jours sous les Nefs, a donc dû se réinventer pour sa 8e édition.
« 12 000 visiteurs et près d’une centaine d’artistes et artisans avaient participé en 2019, rappelle Corentin Vital à la Samoa, qui pilote l’événement. Cette année, nous voulions maintenir l’ambition de ce rendez-vous : proposer une sélection artistique de qualité au public nantais, et permettre à des artistes – locaux mais pas seulement – de vendre leurs œuvres et créations. » La solution ? Une plateforme web, où les 87 artistes initialement programmés et leurs créations seront « valorisés fortement, et ce durant tout une année ».
Attendue pour le 23 novembre, un mois avant Noël, le nouveau site de L’Art est aux Nefs doit faire bénéficier les artistes « d’un effet de levier lié à cette période de forte consommation ». Toutefois, il ne permet par l’achat direct en ligne. « Habituellement, on n’a pas la main sur les ventes, rappelle Corentin Vital. La plateforme propose un formulaire dédié, qui permet aux internautes de rentrer en relation et pourquoi pas faire affaire ». Le nouveau site web servira également de plateforme de diffusion à une newsletter, permettant de donner de la visibilité toute l’année aux artistes participants.
Les galeries d’art s’organisent
L’art se met à distance… mais reste accessible. Comme tous les commerces catégorisés « non essentiels », les galeries font preuve d’imagination pour conserver une activité pendant le reconfinement.
Le Rayon Vert, galerie associative située à Sainte-Anne, n’a pu organiser la 28e édition de son Petit marché de l’art. Elle présente chaque jour en ligne le travail de quatre artistes avec un focus sur une œuvre de chacun. « Avec 77 artistes, plus de 700 œuvres, il n’était pas question de rien faire ! explique la coordinatrice France Dumoulin. On a choisi de faire des focus, et de répondre sur demande. Le paiement et retrait des œuvres se feront ultérieurement, à l’ouverture de la galerie ou sur rendez-vous ». À la galerie Confluence, spécialisée dans la photographie contemporaine, on insiste moins sur l’achat que « sur l’actualité des artistes exposés, à travers les réseaux sociaux et la newsletter », explique la directrice Yolande Mary.
Pour les galeries privées aussi, le confinement est un coup dur. « Normalement, novembre est un bon mois. J’ai des demandes mais j’ai très peu vendu », explique Albane Lucazeau. La gérante de la galerie Albane n’en est pas moins très active sur Internet : « Je suis tous les jours à la galerie pour mettre à jour le site, donner les infos via les réseaux sociaux Facebook, Instagram... Il faut être présent et donner l’idée aux gens. »