Munis de pelles et de plantoirs, Armand, Léa et leurs camarades de classe creusent des trous dans la terre pour y planter, arbres, arbustes et herbacées. Ce mardi 1er mars, les élèves de l’école primaire Anatole-de-Monzie participent aux plantations d’un boisement d’avenir, rue des Boires sur l’île de Nantes, sous le regard de Delphine Bonamy, adjointe en charge de la nature en ville. « Ce boisement fait partie de l’opération des oasis de biodiversité qui consiste à renforcer un lieu naturel ou à en créer pour favoriser la biodiversité en ville, explique l’élue. Ici, en plus d’offrir un refuge pour la faune et la flore, l’objectif est de lutter contre le phénomène d’îlot de chaleur. » Cinquante oasis de biodiversité (mares, berges, boisements, etc.) seront mis en place à travers la ville avant fin 2026 (lire ci-dessous).
Ces oasis agiront comme de petits réservoirs de vie en milieu urbain pour protéger dirablement la faune et la fore locales
Delphine Bonamy, adjointe chargée de la nature en ville
Armand a planté un jasmin. « J’aime bien creuser la terre, il y a plein de plantes chez mon père. Là, j’ai défait les racines avant de mettre le jasmin et de recouvrir de terre. » Les jardiniers de la Direction nature et jardins de la Ville de Nantes accompagnent les enfants en expliquant qu’il faut planter les végétaux à distance les uns des autres pour qu’ils aient la place de pousser ; comment démêler le chignon racinaire ; jusqu’où remettre de la terre pour ne pas étouffer la plante… « Les enfants sont contents, ils ont été touchés quand l’animatrice a expliqué que ce boisement va permettre de protéger des animaux », ajoute Manuela, l’institutrice. En attendant l’arrivée d’oiseaux, de hérissons et d’autres petites bêtes, les premières espèces qu’ils observent sont de longs vers de terre, qu’ils déterrent avec leur pelle. Pour ne pas leur faire du mal, ils les reposent un peu plus loin mi-dégoutés, mi-amusés.
« D’ici 15 ans, les arbres atteindront 5 à 6 mètres de haut »
Ce mardi, les élèves ont planté quelques arbres, arbustes et herbacées parmi les 350 prévus sur ce boisement. « Par rapport au sol très sablonneux et argileux, à la végétation environnante et aux conditions climatiques qui se réchauffent, nous avons décidé de créer un boisement méditerranéen, précise Gérald Boju, responsable des jardiniers de l’île de Nantes. Il y a du pin d’Alep, de l’érable de Montpellier, de l’arbousier, du thym, du romarin, du genévrier, de l’ellébore… D’ici 15 ans, les arbres atteindront 5 à 6 mètres de haut. » Et les enfants qui habitent dans le quartier pourront alors se dire : « C’est moi qui l’ai planté ! »
50 oasis pour favoriser la biodiversité en ville
La Ville de Nantes entend créer ou restaurer 50 oasis de biodiversité d’ici à 2026, avec le soutien de naturalistes. Dans quel but ? « Nous faisons face à un effondrement de la biodiversité. Ces oasis, avec la création de zones humides, la restauration ou l’implantation de nouveaux boisements, de haies bocagères, agiront comme des petits réservoirs de vie en milieu urbain pour protéger durablement la faune et la flore locale, explique Delphine Bonamy. À terme, l’enjeu est de relier tous ces oasis pour créer une continuité écologique ».
24 oasis verront le jour en 2022, les 7 premiers dès le printemps :
- Bassin Ceineray : renaturation du quai avec la plantation de 5 000 végétaux d’origine locale et création d’une forêt d’eau à partir de plantes prélevées au préalable sur les bords de l’Erdre ;
- Square Faustin-Hélie : création d’un sous-bois pédagogique ;
- Douves du Château : création de prairies pâturées tondues naturellement par 2 moutons d’Ouessant ;
- Rue des Boires : boisement d'avenir de 600 m² ;
- Parc des Oblates : création d’un pré-verger conservatoire ;
- Grand-Blottereau : opération de reboisement ;
- Chantrerie : réhabilitation de la mare.