C’est un projet atypique qui anime le bus de Trempo depuis janvier dernier : un salon de beauté et de bien-être éphémère a ouvert ses portes. Intitulé le Boudoir, il accueille des femmes en situation de grande précarité ou d’exclusion, plusieurs fois par mois, pour de précieux moments d’échange et de cocooning dans un espace convivial. « Nous avons imaginé le Boudoir en 2019, explique Raphaèle Pilorge, responsable de l’action culturelle à Trempo. À l’époque, nous souhaitions développer un projet solidaire pour les habitants du quartier, en partenariat avec différentes structures comme les Eaux Vives et l’Espace Agnès Varda (appelé à l‘époque le restaurant social Pierre Landais). L'idée de ce salon de beauté a germé en échangeant avec une trentaine d'acteurs sociaux et culturels locaux. Pour le financer, nous avons répondu à l’appel à projet Ville la nuit, lancé par la Ville de Nantes et le salon a pu ouvrir juste après la crise du Covid-19. »
Cosmétiques, sono-thérapie et photographie...
« Nous accompagnons un petit groupe de femmes, toutes usagères des 5Ponts ou de l’espace Agnès Varda, sur plusieurs semaines. Elles sont confrontées à des problématiques fortes : l’une est migrante, l’autre est à la rue, une autre souffre de problèmes psychiques », détaille Coralie, animatrice pour l’espace Agnès Varda et le Boudoir. « L’objectif est qu’elles reprennent confiance en prenant du temps pour elles. » Plusieurs ateliers sont proposés en plus des temps de maquillage. Une sono-thérapeute propose un atelier détente autour du son tandis que deux socio-ésthéticiennes animent des ateliers de préparation de cosmétiques. Enfin, une photographe a guidé les usagères dans l’aménagement et la décoration d’un petit studio photo, au sein même du bus, et leur a tiré le portrait. « Nous sommes ravies d'avoir pu constater un changement chez ces femmes. Au fil des semaines, certaines ont repris confiance en elles et d'autres ont pris goût aux soins et au maquillage. Le 22 octobre, à l’occasion du dernier rendez-vous du Boudoir, les femmes recevront chacune un portrait photo, en souvenir de l'atelier », informe Raphaèle Pilorge.