2025-02-13T14:39:30Z

Balade : Nantes décor de cinéma

La ville est au générique de plusieurs films qui ont marqué son imaginaire et laissé une empreinte durable. La preuve en cinq étapes.

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Le passage Pommeraye

Le réalisateur nantais Jacques Demy est irrésistiblement attiré par le passage couvert emblématique. Après « Lola » (1960), il apparaît dans « Les Parapluies de Cherbourg » (1964) et dans « Une chambre en ville » (1982), où un Michel Piccoli jaloux se querelle à mort avec Dominique Sanda, nue sous son vison. Dans « Jacquot de Nantes » (1993), Agnès Varda donne une clé de cette affection du cinéaste pour le passage Pommeraye : c’est dans une de ses boutiques qu’à 13 ans, il acheta sa première caméra.

Le quartier de la cathédrale

En octobre 1941, le colonel allemand Hötz y est abattu par un commando résistant, déclenchant des représailles sur 50 otages français. Édouard Molinaro s’inspire de cet épisode pour « L’ironie du sort » (1974). Pierre Clémenti et Claude Rich sont les vedettes de ce film qui visite la place du Maréchal-Foch, où la Kommandantur s’était installée, la rue Mathelin-Rodier… La véritable histoire des 50 otages sera racontée en 2012 par Volker Schlöndorff, dans « La mer à l’aube », qui prend Guy Môquet pour personnage principal.

Les palais de justice

Avec ses murs monochromes et ses lignes épurées, le palais conçu par Jean Nouvel offre un cadre quasi clinique à « La fille au bracelet », de Stéphane Demoustier, sorti en février 2020. Avant lui, l’ancien palais de justice, place Aristide-Briand, a accueilli les réalisateurs Manuel Sanchez pour « Les Arcandiers » (1991), Yves Boisset pour « L’affaire Seznec » (1993), Alexandre Jardin pour « Le prof » (2000). Juste avant sa transformation en hôtel, Abdellatif Kechiche y a filmé des scènes de « Vénus noire » (2010).

Le port de Nantes

C’est l’image forte qui débute « Une chambre en ville » (1982) de Jacques Demy ; le pont transbordeur, démonté en 1958 et recréé par la magie du cinéma. Le quai de la Fosse et ses cafés lui avaient déjà servi de décor dans « Lola », 22 ans plus tôt. Entre temps, il y eut « Le mataf » (1973), un policier de Serge Leroy où s’enchaînent des scènes nocturnes dans le port, un casse réalisé dans les chantiers navals, entre les grues.

Trentemoult

Jean-Loup Hubert tourne en 1991 « La reine blanche », avec Catherine Deneuve, Richard Bohringer, Bernard Giraudeau, Jean Carmet... Vieux démons et secrets de famille enfouis sont au cœur de l’intrigue, qui s’inspire de l’élection en 1958 de la première reine de Nantes métisse, Mireille Joséphau. Trentemoult, cadre principal du film, en conserve le souvenir avec le magasin bleu à l’enseigne « Au confort moderne ». Le village rezéen a aussi servi de cadre à Claude Chabrol pour « La demoiselle d’honneur » (2004).