À quoi ressemble aujourd’hui le projet ?
À la suite des trois années d’études techniques menées par La Machine et au fur et mesure des échanges entre les auteurs et Nantes Métropole, l’Arbre aux hérons a désormais sa forme définitive. Inspiré des banians, avec des racines aériennes descendant jusqu’au sol, il mesure 35 mètres de hauteur et 55 mètres de diamètre. Sa masse totale est de 1 000 tonnes. Un grand portail formé dans l’écorce ouvre sur un escalier à double révolution situé à l’intérieur du tronc, qui distribue par paliers l’accès aux 17 branches. Celles-ci accueillent des jardins suspendus, « micro-paysages » au milieu desquels peuvent se promener les visiteurs et dans lesquelles vivent 28 animaux, le « bestiaire mécanique ». À la cime de l’Arbre, le Grand héron emmène les passagers pour un vol circulaire – et spectaculaire – à 45 mètres de hauteur.
Quels sont les principaux défis techniques à relever ?
Œuvre unique, l’Arbre aux hérons est « un défi technologique, industriel et artistique », explique François Delaroziere, coauteur du projet. La charpente métallique est d’une géométrie particulièrement complexe, tous les éléments structurels étant uniques. « On a dû créer des outils numériques dédiés pour pouvoir modifier les branches, les parcours. C’est une architecture vivante, comme il n’en existe pas ailleurs, et c’est ce qui explique qu’il faut étudier toutes les pièces avant de construire. » Les études techniques ont porté notamment sur le comportement au vent de la structure, l’exposition à la foudre, l’évacuation en cas d’incendie, l’accessibilité… Au total, 2 000 pages !
Combien coûte le projet et comment est-il financé ?
Le budget total après les études est de 52,470 millions d’euros HT. 8,608 M€ ont déjà été dépensés entre études, assistance à maîtrise d’ouvrage, prototypes et animaux du bestiaire déjà réalisés. Restent ainsi 43,862 M€ à engager – la part la plus importante étant la conception et la réalisation de l’Arbre pour 39,611 M€. Quant au financement, « le principe des trois tiers annoncé depuis le début demeure », souligne Johanna Rolland. Ils se détaillent comme suit :
- 1/3 financé par Nantes Métropole (17,5 M€ dont 6 M€ déjà engagés dans le mandat précédent et 11,5 M€ à financer),
- 1/3 par d’autres partenaires publics (17,5 M€ dont 11,7 M€ déjà confirmés : 1,7 M€ déjà actés par l’État avec un engagement à augmenter son soutien dans le cadre du CRTE, 4 M€ de la Région des Pays de la Loire, 6 M€ du Département de Loire-Atlantique. Des aides européennes seront sollicitées),
- 1/3 par des partenaires privés (17,5 M€ dont 6 M€ déjà collectés auprès d’entreprises, particuliers, collectifs…).
Par rapport aux premières estimations du coût de l’Arbre, données il y a une dizaine d’années, Fabrice Roussel souligne que l’écart « s’explique par l’enjeu technique, technologie, et l’évolution du projet ». Quant aux 11,5 M€ restant à financer par la Métropole, « cela représente 0,46% des 2,5 milliards d’investissements que nous comptons investir sur les 6 années du mandat. Nous considérons, au regard de l’enjeu et de l’importance du projet, que c’est un investissement tout à fait raisonnable pour la Métropole ».
À quelle date l’Arbre ouvrira-t-il au public ?
Le top départ de la réalisation de l’Arbre aux hérons revient aux élus métropolitains. « Nous souhaitons délibérer en fin d’année », souligne Fabrice Roussel. Le temps des procédures de permis de construire, de préparation du terrain, etc., « le début du chantier ne pourra se faire avant une bonne année. Ensuite, il est prévu 5 années de travaux. Nous sommes à l’horizon 2027 pour l’ouverture de l’Arbre aux hérons. »
Quelles sont les retombées espérées ?
La Machine et la Métropole prévoient 500 000 entrées annuelles dans l’Arbre – pour mémoire, 700 000 personnes visitent chaque année les Machines actuellement. 30 M€ de retombées économiques sont attendues chaque année pour le territoire. En termes d’emplois, 41 CDI et 22 saisonniers pourraient travailler pour l’Arbre aux hérons, soit un total de 156 CDI et 70 contrat saisonniers pour l’ensemble des Machines.
Comment l’Arbre s’inscrit-il dans son environnement ?
L’Arbre aux hérons est imaginé au cœur de la carrière Miséry. Ce site emblématique abrite le Jardin extraordinaire, Grand Prix des Victoires nationales du Paysage en 2020, surplombé par la promenade des 7 belvédères offrant des points de vue privilégiés sur le site et la Loire. À une échelle plus large, c’est l’un des principaux projets urbains de la nouvelle centralité métropolitaine tournée vers la Loire avec Pirmil-les Isles à Rezé, l’île de Nantes et le Bas-Chantenay. « C’est un quartier en renaissance », souligne Johanna Rolland, avant d’évoquer l’interaction entre le projet d’Arbre et projet d’Étoile verte, dont la première branche va démarrer Gare sud pour aboutir au parc des Oblates : « Cette symbolique de l’Arbre au cœur de la première branche de l’Étoile verte dit des choses de la couleur que nous voulons donner à notre territoire. »