« S’ils pouvaient courir avec autant d’enthousiasme pour aller en cours ! », s’exclame Véronique Pélaëz, directrice adjointe chargée des classes Segpa au collège nantais de la Noë-Lambert en regardant une quinzaine d’élèves de 4e pressés de se remettre à leur travail de plantation dans le parc du Grand-Blottereau. Pendant une semaine, ils sont accueillis par Patrick Lebatard, jardinier et chef d’équipe à la direction Nature et jardins de la Ville de Nantes, pour un chantier école destiné à créer des îlots de biodiversité dans le parc. « Nous menons cette opération de chantier école depuis cinq ans, explique-t-il. Les jeunes découvrent les différents métiers autour de l’horticulture, l’histoire du parc et ils changent d’environnement. »
Plantes locales et création d’une mare
Ces élèves de 4e Segpa ont mis en terre des plantes locales, réalisé une clôture, créé une mare et visité les serres tropicales, le château, les ateliers municipaux et le parc. Dans le cadre d’un projet média, ils ont également interviewé des promeneurs sur le thème du vivre ensemble. « On passe un bon moment avec les autres, on s’entend mieux qu’en classe, j’aimerai bien qu’on garde cet esprit-là », se réjouit Laura. En bleu de travail, pelles à la main, les jeunes attendent les instructions de Patrick Lebatard pour planter du gazon. « J’ai découvert des outils, comment semer les graines, comment entretenir après, précise Noah. Je préfère le jardinage aux visites, je suis mieux dans le travail. »
500 arbres et arbustes plantés
Une autre classe de seconde du lycée professionnel du Grand-Blottereau a également participé à la création de ces îlots de biodiversité en plantant près de 500 arbres et arbustes sur le parc. Ensemble, les élèves ont tellement bien avancé qu’il faut leur trouver du travail en plus. « Ils sont motivés, il y a une bonne ambiance et certains parlent plus qu’en classe, ajoute Véronique Pélaëz. On découvre les jeunes sous un autre jour. » Pour se souvenir de leur passage et de leur travail, les élèves ont planté un arbre, qu’ils pourront venir voir grandir au fil des années.
Le projet oasis de biodiversité, c’est quoi ?
« D’ici 2026, 50 oasis de biodiversité seront créés ou restaurés à travers Nantes avec le soutien de naturalistes », explique Delphine Bonamy, adjointe au maire chargée de la nature en ville. Dans quel but ? « Nous faisons face à un effondrement de la biodiversité. Ces oasis, avec la création de zones humides, la restauration ou l’implantation de nouveaux boisements, de haies bocagères, agiront comme des petits réservoirs de vie en milieu urbain pour protéger durablement la faune et la flore locale, précise l’élue. À terme, l’enjeu est de relier tous ces oasis pour créer une continuité écologique. » Au-delà de l’intérêt paysager de la végétation, « ces poumons verts serviront de refuge aux oiseaux, aux insectes et aux petits animaux, il créeront des zones d’ombrage et de captation du CO2… », insiste-t-elle.