A Nantes, le showdown sous Bonne-Garde

Dans la salle de tennis de table de l’Association Sportive et Culturelle Bonne-Garde, la concentration est de mise autour de la grande table de bois, cible de toutes les attentions. Le silence général est seulement troublé par les coups de sifflet de l’arbitre, les grelots de la balle jaune qui roule sur la table et le claquement vif des raquettes en bois. Le match est intense, et c’est Didier qui marque le premier point de la partie d’un revers rapide qui trompe la défense de son adversaire.

« Le showdown est un sport encore méconnu en France » explique Nicolas Royer, jeune président-joueur du Nantes Showdown. « Avant le covid il n’y avait qu’une soixantaine de licenciés en compétition en France. Aujourd’hui ce nombre a triplé. Il y a désormais une trentaine de clubs, mais encore trop peu en Loire-Atlantique, puisque nous ne sommes que deux ». Le Nantes Showdown, créé en 2021 poursuit une évolution similaire. Comptant 5 adhérents la première année, le club recense aujourd’hui 25 membres qui viennent pratiquer leur sport 3 fois par semaine. Parmi ces membres il y a aussi des personnes voyantes puisque le showdown qui se pratique avec un masque, est un sport inclusif. « Les voyants ne sont pas autorisés en compétition mais ils peuvent jouer en loisirs sans aucun problème » précise Nicolas Royer.

Le showdown n’étant pas encore inscrit aux Jeux paralympiques, le club n’a pas bénéficié de l’exposition de l’évènement international de l’été dernier. Pourtant le niveau de compétition augmente chaque année en France avec quatre divisions nationales chez les hommes et trois chez les femmes. La plus grosse contrainte ce sont les déplacements. « Les clubs les plus proches de Nantes avec qui nous jouons régulièrement sont ceux de Poitiers et de Brest » observe le président du club. Des déplacements complexes qui coutent cher. « Heureusement nous avons pu intégrer le plan Parasport de la Ville de Nantes qui nous a beaucoup aidé au démarrage, à nous faire connaître mais aussi pour l’organisation d’évènements ».

Le plan parasport, une aide précieuse

Le plan Parasport signé en septembre dernier contribue au fonctionnement des clubs, en les aidant dans leurs projets de développement, mais également pour la formation des encadrants, l’organisation d’évènements ou l’acquisition de matériel. Une enveloppe de 200 000 € sur 4 ans a été votée en ce sens par le Conseil municipal de la Ville, à destination des 26 clubs du territoire.

« Les aides nous ont permis de pouvoir organiser des sensibilisations dans des écoles et collèges de la ville, mais aussi auprès de plusieurs structures médico-sociales : le groupement d’entraide mutuel Sud Loire, l’Unité d'évaluation de réentrainement et d'orientation sociale et professionnelle (UEROS), l’association Loisirs Pluriels et bientôt au sein de l’établissement OCENS » détaille Nicolas Royer. Ces interventions aident au développement du club. Une aide également apportée par l’ASC Bonne-Garde qui héberge les créneaux du club depuis 2 ans. Le Nantes Showdown va d’ailleurs bientôt se dissoudre pour devenir une section à part entière de l’ASC Bonne-Garde, associée à celle du tennis de table. « Ils nous ont vraiment beaucoup aidé. On n’oublie pas qu’on a commencé à pratiquer dans le garage d’une de nos adhérentes, et que maintenant on joue dans une grande salle, on a des vestiaires et un espace de convivialité. Les encadrants du tennis de table nous aident aussi pour l’arbitrage, c’est vraiment des supers conditions » s’enchante Nicolas Royer.

Convivialité et compétition comme maitres-mots

Et du côté des perspectives ? « On souhaite surtout continuer à offrir des bonnes conditions à nos adhérents et adhérentes qu’ils pratiquent en loisirs ou en compétition. On souhaite offrir une atmosphère conviviale qui contribue à créer du lien, à rompre l’isolement que certains affrontent au quotidien. » insiste Nicolas Royer.

Dans l’immédiat le Nantes Showdown organisera un championnat de France de 3ème division hommes et femmes, les 22 et 23 mars prochain au Centre sportif de Saint-Sébastien-sur-Loire en présence d’une dizaine de clubs de toute la France.